Metz de 1815 à 1870

Une fois Napoléon Ier éloigné en 1815, la Restauration s’installe en France jusque 1830, pour amener ensuite Louis-Philippe Ier après une révolution, et enfin Napoléon III avec la dernière révolution de 1848.

La ville devient en parallèle de plus en plus partisane de la république, tout en devenant la grande place-forte militaire qui fera sa renommée. Et n’oublions enfin pas la culture et les arts qui symbolisent cette période, comme le progrès.

Restauration et Monarchie de Juillet, de Louis-Philippe Ier.

Après la chute de Napoléon Ier, deux rois se succèdent : Louis XVIII et Charles X.

Quand Charles X n’arrive pas à évoluer et se tourne trop vers le passé, la révolution éclate à Paris, et on hisse le drapeau tricolore sur la tour de la Mutte à Metz.

Quand Louis-Philippe sera proclamé, et le drapeau adopté dans toute la France, il flottait déjà depuis trois jours à Metz.

C’est un vrai enthousiasme révolutionnaire, républicain, qui ébranle alors toute la ville. On veut que Louis-Philippe aille vers le changement, les réformes profondes. Mais il ne le fait pas, il ne soutient pas même les révolutions dans les pays voisins.

En protestation, Metz se met donc à la tête d’un mouvement de 40 départements qui s’opposent à la politique du gouvernement, un gouvernement qui les arrête en destituant les meneurs Messins de leurs fonctions publiques.

Louis-Philippe tente alors une visite à Metz pour calmer la situation : on l’accueille par des critiques, auxquelles il refuse de répondre. Et alors qu’une épidémie de choléra fait plus de 800 morts, la ville devient de plus en plus républicaine.

Second Empire

Quand la révolution de 1848 renverse le roi, la république est proclamée. Metz est satisfaite, mais ne joue aucun rôle. Louis-Napoléon est élu président de la République grâce au prestige de son oncle le défunt empereur Napoléon Ier, mais il sait que le régiment militaire de Metz est hostile à un régime impérial, et il tente de l’encadrer.

Lorsque il fait son coup d’état,et qu’il devient l’empereur Napoléon III, la Moselle le soutient largement. Mais Metz est plus mitigé.

Un développement économique positif calmera la ville, et il sera acclamé lors de sa visite.

Entrainé par une école qui devient gratuite et laïque, c’est une nouvelle position républicaine qui renaît, et quand l’empereur Napoléon III demande la confiance des Français en 1870, la Moselle lui accorde, mais pas Metz.

Construction et changements de la ville

C’est à cette époque que Metz devint vraiment une ville militaire importante : la place-forte la plus imposante d’Europe, avec un quart de la ville consacrée aux militaires, pour une garnison de 8 000 à 10 000 hommes.

Le système de Cormontaigne est renforcé par des postes avancées, on reconstruit les portes, et quatre forts pour des défenses avancées : les forts de Queuleu et de Saint-Julien à l’est, de Plappeville et de Saint-Quentin à l’ouest. Ils ne sont pas totalement achevés quand la guerre éclate en 1870, et un fort commence seulement à être construit au sud vers Saint-Privat.

La ville aime sa garnison. Les bourgeois sont fiers de devenir officiers, surtout pour les armes savantes. Et c’est ce domaine militaire qui donne de grands intellectuels.

Mais Napoléon III préfèrera installer le commandement dans une ville moins bien fortifiée et à la garnison moindre : Nancy.

La population augmente malheureusement peu durant cette période, la ville ne peut pas s’étendre coincée entre ses fortifications. Alors qu’elle était 10ème ville française à la chute de Napoléon, elle passe au 20ème rang en 1870, la petite Nancy l’a rattrape, et Strasbourg, son égale, s’éloigne loin devant.

Evènement important dans notre coeur à tous : c’est l’époque où l’esplanade est vraiment construite !

On détruit les bastions et comble les fossés qui étaient au pied de la citadelle pour amorcer un jardin.

Quand la citadelle sera totalement démantelée en 1802, on arrive à l’esplanade que l’on connaît aujourd’hui.< Les seuls changements majeur à cet endroit seront ceux de la construction du parking souterrain en 1960, bien plus tard donc.

On revoit aussi toute l’adduction d’eau, un nouvel aqueduc est construit, mais on creuse aussi des égouts, on offre au Messins des lavoirs et des bains publics ! Les cimetières sont revus, on restaure les ponts, construit les trottoirs, et la ville s’illumine avec les lampadaires au gaz.

Culture et Economie

Les écoles deviennent très importantes, très diverses. Mais malgré la prédominance de Metz en quantité et qualité, le centre universitaire est installé avec le recteur académique à Nancy.

Après les talents des comédiens et des opéras, c’est également une vraie école artistique Messine qui naît, originale et de grande réputation. L’histoire est redécouverte, elle devient scientifique avec l’archéologie, on étudie le folklore aussi, et on ouvre un musée. Et au milieu d’un important milieu littéraire naissent de grands lettrés, comme Verlaine.

Le centre se déplace : avant autour de la place de la Chambre avec ses diligences, il évolue maintenant autour de la rue Serpenoise qui amène à la  première gare de Metz construite entre Metz et Montigny. Et on ouvrit la nouvelle porte Serpenoise pour y arriver.

Mais l’économie reste ancienne, et les barrières douanières ralentissent le commerce. La houille commence à se développer, le trafic naval reste fort : le bateau à vapeur « Ville de Metz » joint Trèves et Metz en 14h, pour un prix inférieur aux diligences.

Le développement de plus en plus fort du chemin de fer amène le progrès… Mais la guerre arrive, la ville ne partage pas l’euphorie guerrière qui secoue tout le pays, et reste calme.

Elle va être annexée par l’Allemagne, prochaine étape de notre dossier.

Navigation rapide dans le dossier « Histoire de Metz » :


Sommaire principal Frise chronologique
Préhistoire Époque Celte
Époque gallo-romaine Haut Moyen âge
Moyen âge central Bas Moyen âge
Début de l’époque moderne Fin de l’époque moderne
Début du XIXème siècle XIXème siècle
Début du XXème siècle XXème siècle
Vers le XXIème siècle

Crédit des illustrations : Eugène Delacroix ; Franz Xaver Winterhalter ; Manu ; Collection de la Fondation Napoléon ; ville de Metz.

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