Les artisans et entrepreneurs du bâtiment se sont rassemblés devant la préfecture à Metz ce mercredi 17 décembre 2025 pour alerter sur les dangers qui guettent le monde du BTP en cette période d’instabilité politique. Ils décrivent « un secteur à bout de souffle » et dénoncent les décisions de l’État qui risquent de faire mettre la clé sous la porte à de nombreuses entreprises du territoire.

Le réseau national de la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) s’est mobilisé avec un message clair : le monde du BTP a besoin d’une grande clarification sur la politique du gouvernement en matière de logement et surtout une simplification des dispositifs devenus, selon certains, de véritables usines à gaz. C’est ce message que les manifestants mosellans ont symboliquement déposé dans la boîte aux lettres du Père Noël.
La question de MaPrimeRénov est au centre des préoccupations. Alors que les débats battent leur plein à l’Assemblée nationale pour doter l’État d’un budget 2026, les incertitudes inquiètent les plus de 1 000 membres de la CAPEB Moselle. Le dispositif pourrait être suspendu si un accord n’est pas conclu et même s’il est reconduit, les réformes prévues désavantageraient les petits artisans au profit des grands groupes.
Le projet à l’étude est de subventionner uniquement les rénovations générales et non plus les petits travaux ciblés par exemple sur l’isolation ou les chaudières. Une décision délétère pour les petites PME, qui seraient écartées des contrats. « Un façadier qui ne fait que de la façade, c’est compliqué pour lui de faire de la façade, du chauffage et en même temps du changement de fenêtre », explique Émilien GANGEMI, président de la CAPEB Moselle. La confédération milite quant à elle pour la mise en place d’une aide pluriannuelle, permettant d’étaler les travaux de rénovation sur plusieurs années, en faisant appel à des entreprises locales et spécialisées, en fonction des besoins.
Le dispositif REP Bâtiment, concernant la gestion des déchets, est également dans le viseur des manifestants. Le système fondé sur une éco-contribution souffre de dysfonctionnement depuis son déploiement. « On se retrouve à être facturé deux fois pour le même service, ce n’est juste pas possible », se désole Émilien GANGEMI.
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Le secteur espère maintenant une réaction rapide de la part de l’État pour éviter de nouvelles faillites en 2026, alors que le feuilleton du PLUi apporte lui aussi son lot de difficultés pour les entreprises du bâtiment à Metz Métropole.
Les membres de la CAPEB ont été reçus par le préfet de la Moselle Pascal BOLOT en fin de manifestation. « Le directeur de la DDT a notamment indiqué que les propositions formulées par la CAPEB concernant l’évolution du dispositif MaPrimeRénov’ seraient transmises à l’ANAH (NDLR : Agence National de l’Habitat) au niveau national. Plus largement, la Préfecture a confirmé que l’État, au niveau départemental, partage les préoccupations exprimées par les entreprises du bâtiment et entend poursuivre son action en faveur du soutien à l’économie locale et au tissu des TPE et PME », nous indiquent-ils.