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Plan d’urbanisme intercommunal : Metz Métropole tente de limiter les dégâts, mais le blocage prendrait plusieurs années

Moins de 6 mois après l’annulation du Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) par le tribunal, la Métropole de Metz veut relancer la machine pour aboutir au plus vite à un nouveau document en capacité d’entrer en vigueur.

La volonté affichée est d’éviter le retour prolongé à la case départ (aux PLU d’avant) pour sortir la nouvelle version du PLUi au plus vite, quel que soit le résultat de son appel devant la justice, qui n’est pas attendu avant plusieurs mois.

Photo du conseil métropolitain du 15 décembre 2025.

Réuni ce lundi 15 décembre 2025, le conseil métropolitain a pu à nouveau évoquer le cas épineux du PLUi. Le document annulé par le tribunal administratif de Strasbourg le 24 juillet dernier est pourtant essentiel pour la collectivité : il définit les zones protégées, les secteurs constructibles et plus encore.

En l’absence du PLUi, les communes de la métropole reviennent à la situation antérieure : soit les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) pour la majorité d’entre elles, soit le Règlement national d’urbanisme (RNU) pour deux communes. Des documents offrant des protections bien moins importantes aux espaces naturels.

Si la majorité métropolitaine espère toujours voir sa procédure en appel devant la Cour administrative de Nancy réussir, elle souhaite toutefois avancer en cas de décision en sa défaveur. Le principe est que si la justice valide finalement le PLUi d’origine (annulé), la nouvelle version mise à l’étude se transforme en simple révision. Si la décision de justice confirme l’annulation, elle sera le fondement du nouveau PLUi.

Le jugement est attendu « au cours de l’été 2026, ou c’est du moins ce que nous espérons », a indiqué Henri HASSER, vice-président délégué à la planification et à l’urbanisme, et rapporteur du point lors du conseil métropolitain.

Ce qui devrait changer

Selon le document présenté aux conseillers métropolitains, il s’agit de s’atteler à corriger les points désignés comme problématiques, ayant entraîné les contestations et l’annulation du plan original.

La nouvelle version du PLUi devrait se nourrir de la nouvelle stratégie métropolitaine adoptée en juillet 2025, plus aboutie que le projet métropolitain de 2019. De nouveaux documents comme le Plan Pluie sur la gestion des cycles de l’eau ou les plans de gestion des déchets y seront intégrés. La commune de Lorry-Mardigny, absente de la première version du PLUi, sera désormais comprise dans son périmètre d’action. 

La métropole précise que le PLUi prendra en compte la loi Climat et Résilience d’août 2021, avec une trajectoire vers Zéro artificialisation nette (ZAN) d’ici 2050, et une meilleure prise en compte des enjeux écologiques. 

Épinglée pour son manque de transparence dans l’élaboration de la mouture précédente, la métropole veut montrer patte blanche : 

Le dossier de concertation, alimenté au fur et à mesure des études jusqu’à l’arrêt du projet de PLUi, sera disponible en version papier à la Maison de la Métropole, et en version dématérialisée sur le site internet du PLUi, accessible depuis les ordinateurs mis à disposition dans les mairies des 46 communes. 

indique la délibération du point présenté en conseil métropolitain

Querelle politique, mais unanimité de vote

Pour Jérémy ROQUES, ce feuilleton du PLUi est de la pleine responsabilité de la majorité : « Nous vous avions alerté sur le risque que vous encouriez : vous avez fait le choix de l’urbanisation excessive, d’une concertation à minima, de vous asseoir sur les avis des habitants, des associations environnementales et de votre opposition », a expliqué le président du groupe Unis.

Il dénonce le coût des procédures à notre micro :

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Selon Henri HASSER, la décision du tribunal était motivée plus « par le code de l’environnement que celui de l’urbanisme » et relève notamment « d’une interprétation de l’enveloppe urbaine » qui n’est pas celle des services de la métropole.

François GROSIDIER, président de la métropole, a également défendu le document qu’il juge d’importance nationale. « On est inquiet de la jurisprudence. La moitié des PLUi ont déjà fait l’objet d’annulation. Nous sommes dans la même configuration que le PLUi de Toulouse. Toutes les agglomérations suivent attentivement le jugement. S’il était appliqué, ce serait pour les métropoles un blocage complet de leur développement urbain », a-t-il affirmé.

Le vote s’est fait à l’unanimité, malgré les divergences d’opinion. La gauche espérant pouvoir, par cette procédure, retirer « les projets les plus problématiques » et mener une « véritable concertation » pour un document dont l’utilité ne fait aucun doute, surtout au regard des PLU de plusieurs communes, devenus, avec le temps, totalement inadaptés aux situations d’aujourd’hui.

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