Metz, les gaulois et les Romains

Une fois entrés dans le monde romain au 1er siècle après J-C, les celtes Médiomatriques deviennent de véritables gallo-romains. L’oppidum de Metz, devenue une ville riche, devient un des plus importants carrefours européens, entre la richesse de la paix et les désastres de la guerre, qui amèneront l’invasion barbare du Vème  siècle.

Avec la défaite d’Alésia en -52 avant J-C, les romains soumettent les gaulois et les celtes, et occupent la Gaule.

Devenu un véritable carrefour européen déjà à cette époque, Metz connaîtra richesse et rayonnement lors de la paix romaine du haut-empire, Ier et 2nd siècle ap. J-C, mais aussi les invasions et ruines du bas-empire au IIIe siècle.

Les institutions romaines encadreront la population gauloise, qui à Metz restera essentiellement gauloise par ailleurs, avec peu d’arrivées de familles romaines. Le pouvoir sera ainsi aux mains des riches propriétaires locaux.

De plus en plus latine, le nom de Metz change. De simplement, « cité des Médiomatriques », elle devient la « Divodurum Mediomatricorum », la cité entre les eaux, ou la forteresses des Dieux selon les traductions. Puis on l’appellera à nouveau simplement Mediomatrix, contracté au final en Mettis au Vème siècle, à la toute fin de l’antiquité.

Il faut noter l’importance des nouvelles voies romaines qui améliorent les chemins celtes. A Metz, l’axe Lyon-Trèves et l’axe Reims-Strasbourg se croisent.

La ville adopte ces deux directions pour organiser sa ville, sur un quadrillement en échiquier.

Les lignes nord-sud (le cardo) et est-ouest (le decumanus), aujourd’hui rues Serpenoise – rue Taison et Fournirue, se superposent avec ces deux voies romaines.


Metz, ville riche mixant le raffinement romain et l’imagination celte et gauloise, donne naissance à un cocktail parfait de villas gallo-romaines splendides, situées pour la plupart sûrement à la place de notre actuelle esplanade.

Les mosaïques et les sculptures abondent (exemple la magnifique Victoire Ailée retrouvée à Metz).

L’artisanat maîtrise la taille de l’os, l’argile, le fer, la fabrication de la cervoise (bière)…

On adopte la verrerie, et on plante des vignes et des mirabelliers tout autour de Metz. Le transport maritime sur la Moselle se développe de plus en plus, et aide aux échanges.

Et avec l’apprentissage de la taille de pierre des romains par les celtes, on construit !

Car la ville colonise les alentours petit à petit : un cimetière au Sablon, des thermes un peu partout, et surtout, le grand amphithéâtre derrière notre gare… (LINK)

L’amphithéâtre de Metz est l’un des plus grands du monde romain, non loin en taille derrière le gigantesque Coliseum de Rome. 25 000 spectateurs, 35m de haut, des murs de 3m20 de largeur à la base…

Autre construction titanesque : un aqueduc de 22km qui amène l’eau courante à Metz depuis Gorze. Souterrain ou aérien sur les grands ponts, en pente légère, il a donné son nom à la ville de Jouy-aux-Arches.

Sur l’acropole de Metz, actuelle place de la maternité Sainte-Croix, on prie les divinités religieuses anciennes (Epona, cavalière celtique et déesses-mères de la terre) et gréco-romaines (Jupiter, Mars, Mercure…) mais aussi comme partout de plus en plus les divinités d’orient (comme Isis l’égyptienne). Une autre de ces religions d’orient se développe de plus en plus : le christianisme.

Issu de cette religion, Saint Clément devient le premier évêque connu de Metz, qu’il sauvera du Graoully au 2ème siècle. La religion catholique deviendra ensuite officielle, on construit la basilique Saint-Pierre-aux-Nonnains, haute de plus de 20 mètres. Elle est aujourd’hui la plus vieille église de France ! (LINK)

Metz devient par ailleurs une vraie ville-frontière contre les barbares Germains sur le Limes, la grande muraille romaine qui protège tout l’empire.

Les premières invasions des Alamans et des Francs commencent au IIIème siècle. Metz est brûlée au IIIème siècle lors d’un raid barbare.

La ville qui était alors ouverte à tous les échanges veut se protéger, et s’enferme dans une muraille de 3,5m d’épaisseur, son castrum.

Le Sablon sera sacrifié et laissé en dehors, la ville se réduit à 70 hectares de superficie, dans un rectangle d’environ 1200m sur 600m.

Après une longue crise politique, l’époque du bas-empire connaîtra une vraie anarchie militaire et les invasions qui amèneront le moyen-âge.

La ville sera même incendiée une seconde fois et les Messins massacrés lors de luttes entre généraux romains, à la fin du IIIè siècle ap. J-C pour le trône impérial : plus de 4 000 habitants tués !

Enfin, les légions romaines quittent Metz et rentrent à Rome, les barbares envahissent la Gaule en traversant le Rhin le 31 décembre 406. L’empire romain s’effondre.

Metz, occupée dès lors par les barbares et notamment les Francs, entre dans une nouvelle période de son histoire : le Haut Moyen Âge.

Navigation rapide dans le dossier « Histoire de Metz » :

Sommaire principal
Frise chronologique
Préhistoire
Époque Celte
Époque gallo-romaine
Haut Moyen âge
Moyen âge central
Bas Moyen âge
Début de l’époque moderne
Fin de l’époque moderne
Début du XIXème siècle
XIXème siècle
Début du XXème siècle
XXème siècle
Vers le XXIème siècle

Crédits illustrations : pointdevuedepapou.typepad.com ; www.armagnacinfo.com ; marlac.free.fr ; www.france-pittoresque.com ; www.archeographe.net

Mise à jour : JL août 2023

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