Après la débat d’orientation budgétaire effectué lors du conseil municipal à Metz du 7 décembre 2023, l’heure était au vote du budget primitif pour l’année 2024 lors du premier conseil municipal de l’année 2024 ce 25 janvier. Ce budget 2024, présenté par Eric LUCAS (adjoint au budget) est aussi le premier de la 2nde partie du mandat de François GROSDIDIER et de sa majorité.
Après avoir quelque peu piétiné au cours des trois premières années, cherché des économies tout en faisant face aux augmentations diverses (énergie, masse salariale…), et augmenté la fiscalité de plus de 14% en 2023, l’objectif de la majorité était visiblement de marquer le coup en déployant une partie plus visible des projets inscrits dans les promesses de campagne, et des donc investissements conséquents.
On notera que la hausse de cet investissement correspond quasiment au montant d’un nouvel emprunt prévu au budget.
L’opposition (UNIS) dénonce un projet timoré, et un manque de vision particulièrement criant.
Investissement en hausse de 18,2 millions d’euros
Par rapport aux investissements (hors dette) qui s’élevaient à 36,7 millions d’euros en 2023, l’année 2024 fixe le budget à 54,9 millions d’euros, en hausse de 18,2 millions.
« Un budget 2024 qui reflète le volontarisme de l’équipe municipale et permettra d’engager un volume de travaux ambitieux en augmentation de 42% ».
Eric LUCAS, présentation du budget primitif 2024 le 25 janvier 2025 en conseil municipal
Au menu des projets qui seront ainsi financés : « la poursuite de la construction d’un centre social à Borny, et de la nouvelle salle dédiée à la gymnastique [NDLR : près de la piscine Belletanche], l’accélération du programme de rénovation de l’école Mirabelle Barrès, le réaménagement du site situé 11 rue de Pange permettant d’offrir une offre de services plus grande et une meilleure qualité d’accueil pour l’école Jules Verne et la Mairie de Quartier de Borny, la végétalisation de la ville, le déploiement de 200 nouvelles caméras de vidéoprotection, la poursuite de la rénovation d’ampleur de l’éclairage public, et de nombreuses rénovations énergétiques. »
Des autorisations de programme ont ainsi été créées à hauteur de 85 millions d’euros afin de porter les engagements la création de nouveaux équipements de proximité, l’accélération de la transition écologique et la remise en état du patrimoine. Les plus importantes en matière de budget concernent les mises en accessibilité (8M€), la médiathèque de Borny (15M€), la rénovation de l’église Ste Thérèse (15M€) la modernisation du réseau d’éclairage urbain (12M€) ou encore la rénovation et la végétalisation du patrimoine scolaire (12,8M€)
Comment cette hausse est-elle financée ?
N’ayant eu de cesse de répéter depuis le début du mandat qu’ils avaient trouvé la situation financière de la ville dans une mauvaise configuration à leur arrivée aux affaires en 2020, François GROSDIDIER et Eric LUCAS ont précisé que cette hausse ne serait pas financée par une nouvelle hausse de l’impôt, déjà effectuée en mars 2023, cette dernière apportant, de fait sa participation à ce budget et probablement aux prochains.
Dans le cadre de ce budget primitif, la municipalité explique que, chacune pour un tiers du besoin de financement des investissements, trois catégories de ressources ont été mobilisées pour équilibrer ce budget.
- l’épargne nette dégagée de la section de fonctionnement, participe à hauteur de 19,695 M€ (+9,245 M€ par rapport au BP 2023)
- les recettes réelles d’investissement (hors emprunt) prévues à hauteur de 15,862 M€ en 2024 (+2,437 M€ par rapport à 2023)
- le recours à l’emprunt constitue le dernier tiers des ressources à hauteur de 18,0 M€ (+5,2 M€ par rapport à 2023)
Dépenses de fonctionnement stables, recettes en hausse
En 2024, les dépenses de fonctionnement (163 M€) sont attendues en légère hausse par rapport au budget primitif de 2023 (+0,3%). Une relative stabilité qui masque des mouvements contraires au sein des postes. Parmi les principaux, on retrouve une baisse significative du coût de l’énergie (-2,6 M€) et le transfert de 1,8M€ à la métropole dans le cadre des mutualisations, en face desquels se retrouvent une hausse des dépenses touchées par l’inflation et la hausse du coût de la masse salariale.
Du côté des recettes de fonctionnement (191 M€), celles-ci sont attendues en forte hausse par rapport au Budget primitif de 2023 (+5,8%), notamment grâce à la perception d’une indemnité d’assurance (6,76 M€ liés aux émeutes de 2023), et une hausse des dividendes tirés sur l’UEM (+2,05 M€).
Jérémy ROQUES, chef de file du groupe d’opposition UNIS, désigne « un budget timoré, et toujours le même manque de vision du maire, avec d’un côté plus de sécurité et de caméra, mais pas plus d’aide au tissu associatif en grande difficulté ». Quant au volet écologique du budget, les sommes investies ne seraient « pas assez en profondeur au niveau de la rénovation des bâtiments et de leur isolation, là où la municipalité pourrait aller chercher des subventions à hauteur de 70% voir plus ».
Le budget primitif de 2024 a été adopté avec les seules voies de la majorité.
