Que se passe-t-il donc autour du marathon de Metz ? La question se pose alors que deux événements concurrents sont annoncés pour le 12 octobre 2025. La course vire au bras de fer par communiqués et procédures judiciaires interposées. Les premiers qui trinquent sont bien évidemment les coureurs. Beaucoup affichent leur incompréhension sur les réseaux sociaux.
Alors, un marathon, deux marathons ou pas de marathon à Metz ? On fait le point sur cet imbroglio sans précédent, et toujours plus complexe.

D’un côté, on retrouve l’Euro Marathon Metz, soutenu et accompagné par la ville de Metz et la métropole de Metz. Il est piloté par la société RNK, désignée à la suite d’un appel d’offres. Les inscriptions sont ouvertes depuis plusieurs semaines et, selon les premiers chiffres communiqués, le public est au rendez-vous.
De l’autre, le Marathon Metz Mirabelle, porté par l’organisateur historique, l’association Metz Marathon, annonce sa tenue le même jour. Parcours, visuels, teasers : la communication est prête. Pour ce marathon « Mirabelle », les inscriptions devraient débuter dès aujourd’hui, bien qu’aucun lien n’ait encore été communiqué.
L’incompréhension des marathoniens, dont certains sont déjà inscrits au premier événement, est d’autant plus vive.
Une guerre des marathons fait rage
Dans un communiqué officiel en date du 24 avril 2025, Metz Métropole réitère que ce sera le seul marathon autorisé et affirme que l’association historique diffuse des fake news en parlant d’une seconde course le même jour :
Les fausses informations de l’association Metz Marathon n’ont pour but que de tromper les coureurs et le grand public, cherchant à nuire au marathon de l’Eurométropole de Metz, alors même qu’elle n’avait pas candidaté à la procédure d’attribution, et que sa demande de subvention a été rejetée par courrier en date du 30 septembre 2024.
L’association Metz Marathon diffuse un parcours ni validé, ni même présenté aux communes, et qui ne sera en aucun cas autorisé sur notre territoire, tant sur l’occupation des places, que sur les fermetures de routes et les arrêtés de circulation nécessaires.
Pour Michel VILAULT, contacté par la rédaction de TOUT-METZ, il ne doit y avoir qu’un seul marathon à Metz, celui de l’association :
Nous avons officiellement demandé, bien avant l’entreprise qu’il a choisie, à organiser l’édition 2024. Nous sommes l’organisateur historique et nous avons la priorité, par antériorité. Aujourd’hui, le maire nous attaque, nous et TV Sport Event, sur de nombreux points. Mais nous n’avons rien à nous reprocher.
Sans soutien des collectivités locales, la tenue du marathon de l’association reste tout à fait hypothétique. Michel VILAULT veut se montrer confiant. Il maintient que l’association compte de nombreux partisans dans les communes de la métropole et que la position de son président, François GROSDIDIER, n’est pas partagée par tous.
Il semble que c’est devant les tribunaux que la situation doit trouver résolution. Les prochaines semaines devraient permettre d’éclaircir la situation, mais, face à tant d’incertitudes, difficile d’être dans les starting-blocks pour les coureurs.
Sollicitées par la rédaction, les instances nous confirment qu’après consultation avec la commission nationale running de la FFA, les deux marathons ne bénéficient pas du label FFA :
Ces deux marathons ont été enregistrés par les organisateurs sur notre calendrier des courses, néanmoins aucune des deux ne disposent d’un label FFA et ces courses sont donc non-officielles.
Pour mieux comprendre la situation
Difficile de comprendre le dossier, si on ne l’a pas suivi depuis la première annulation du Marathon de Metz en 2023. À l’origine, François GROSDIDIER désigne un conflit opposant l’Association Metz Marathon à Hubert EHRMINGER.
Élu président en 2018, Hubert EHRMINGER est destitué par une partie du comité directeur en 2021, au cours d’une réunion où il se voit refuser l’accès à la salle. Rappelé pour prendre le mandat laissé vide, Michel VILAULT, figure historique du circuit, reprend la tête de l’association peu avant la 11ème édition. Hubert EHRMINGER s’estime floué par sa procédure de radiation. La bataille va devant les tribunaux, et s’enlise.
Tout ceci n’empêche pas la tenue de l’édition 2021, et de celle de 2022, mais en 2023 la situation prend un nouveau tournant. La 13ème édition s’annonçait prometteuse avec une hausse de 20% des inscriptions, mais François GROSDIDIER, qui se dit lassé par le conflit juridique, prend une décision radicale. Il suspend son aide « en raison du climat d’instabilité entourant l’organisation de l’événement ». « Les conditions financières et juridiques n’étaient pas réunies pour le Marathon de 2023 », expliquait alors Nathalie SPORMEYER, la vice-présidente en charge du sport de la métropole. Il n’y aura finalement pas d’édition 2023.
La Marathon sera de retour en 2024 affirment alors les représentants de la métropole. L’A2M (Athlétisme Metz Métropole) est sondée pour prendre les rênes de l’événement (sans appel d’offres), mais elle indique ne pas être en capacité de le piloter. Les mois passent et aucune annonce ne vient. L’association historique Metz Marathon revient à la charge. Michel VILAULT affirme que « tout est en ordre » et qu’elle est en mesure d’encadrer la tenue d’une nouvelle édition si la ville et la métropole l’accompagnent. La communication est au point mort. « Le président-maire n’a pas voulu nous recevoir », indiquait Michel VILAULT lors d’un point presse appelant à la mobilisation pour sauver le Marathon 2024. Les deux hommes se sont vu pour la dernière fois en personne au marathon de 2022.
Aucune annonce tonitruante ne vient rassurer les coureurs, et l’édition 2024 est elle aussi annulée. François GROSDIDIER confirme la nouvelle en février et dénonce « un coup politique » de l’association, qui est selon lui en incapacité d’organiser l’événement. La ville de Metz et la métropole excluent alors de retravailler avec l’association historique. C’est une procédure d’appel d’offres qui devra désigner le prochain organisateur pour les éditions 2025 et 2026, sans passer par un intermédiaire.
François GROSDIDIER avait dans le même temps dénoncé une gestion opaque de la course pointant du doigt l’accord établi avec la société TV Sport Events. Il dénonçait notamment que des subventions publiques aient enrichi une société privée sans qu’un appel d’offres ait été organisé, alors même que cette situation n’avait posé aucun problème depuis son arrivée en 2020.
Une mise en cause qui avait fait réagir Samir BOUDJEMAA, patron de l’entreprise, qui avait tenu à revenir sur le modèle économique de TV Sport Events (anciennement Canal + Events). Ce dernier expliquait que TV Sports Events s’était rémunérée exclusivement sur les fonds privés qu’elle avait elle-même collectés. Cliquez ici pour retrouver sa prise de parole dans nos colonnes. L’entrepreneur avait fini par envoyer une mise en demeure à François GROSDIDIER afin de le faire arrêter d’évoquer sa société pour des actions qu’il contestait intégralement.
Le bras de fer enfle. Avant même le résultat de l’appel d’offres, l’association historique Metz Marathon annonce qu’elle organisera bien son propre événement en 2025, même sans soutien officiel. Sport et politique continuent de se mêler. Le groupe d’opposition « Unis pour Metz » se porte au soutien de l’acteur historique. En réaction, la métropole révèle que la société parisienne RNK a été sélectionnée dans le cadre de l’appel d’offres.
Les procédures judiciaires se multiplient à l’approche de l’événement. Une action en justice a été lancée par l’association Metz Marathon à l’encontre la société RNK pour parasitisme. Michel VILAULT dénonce dans le même temps un « plagiat » leur événement. « Jusqu’aux noms des différentes courses qui restent les mêmes », explique-t-il. Il affirme que les documents de l’association ont été remis à la société RNK. « On a transmis nos dossiers », s’indigne le président de l’association.
Une autre action en justice est menée par Hubert EHRMINGER, qui accuse lui aussi RNK de plagiat, notamment pour la grande nouveauté : le passage du marathon à Saint-Symphorien. « L’idée de faire passer le marathon dans le stade vient de Mr EHRMINGER, j’étais même contre », abonde Michel VILAULT.
La situation qui s’envenime depuis plusieurs années entre les différents acteurs du dossier conduit aujourd’hui à cette situation ubuesque où deux marathons concurrents sont annoncés le même jour.
Encore une histoire de gros sous avec la grande popularité de la course à pieds en ce moment de gros groupes ASO…etc…se font un pognon de ‘dingue ‘ les tarifs monte , monte, le pire c’est qu’il arrive à trouver des gentils bénévoles pour leurs assurer leurs gros profits et bien sûr des participants prêt à tout pour une médaille en chocolat à montrer sur les réseaux sociaux, j’en ai été brièvement j’en suis plus j’ai compris le système.