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Plateau de Frescaty : 3 projets de reconversion retenus

Avec la présentation des trois projets retenus dans le cadre du concours Europan 13, l’avenir de l’ancienne base aérienne 128 se profile tout doucement.

Désormais connue sous le nom de plateau de Frescaty, celle-ci pourrait laisser place à un espace mêlant à la fois agriculture, écologie et initiatives citoyennes.

Jean-Luc Bohl (à droite), ici en discussion avec des participants au concours.
Jean-Luc Bohl (à droite), Président de Metz Métropole, en pleine discussion avec des participants au concours.

Depuis maintenant près de quatre ans, la base aérienne 128 est libérée de toute activité militaire. Soit plus de 400 hectares de terrain, laissés totalement à l’abandon. Totalement ? Ou presque.
En 2015, l’ancienne base, autrefois occupée par 2 500 militaires et civils, a fait la part belle à l’agriculture, avec l’organisation des Terres de Jim et la finale nationale du concours de labour.

Propriétaire du terrain depuis l’été dernier, Metz Métropole a également entrepris un certain nombre de travaux, préliminaires à l’arrivée d’entreprises sur le site.

Et puis, entre les mois de mars et juin 2015, une partie du territoire a été proposée dans le cadre du concours d’idées architecturales Europan (acronyme pour Europe Programme Architecture Nouvelle). Résultat ? 35 dossiers en compétition, originaires de toute la France.

Un chiffre ramené à dix puis à trois (un lauréat et deux mentionnés), désignés le 4 décembre dernier à Paris. Trois dossiers comportant un certain nombre de similitudes, mais divergents sur de nombreux points.

BA 128 : Résonances économes

Source : europanfrance.org
Source : europanfrance.org

« Comment associer initiatives publiques et citoyennes, trouver un équilibre entre partenaires publiques et privés ? »

s’interroge l’architecte-urbaniste Laetitia Laffont.

La réponse se trouve dans ce dossier, grand lauréat du concours messin. Avec Thomas Vergès, paysagiste travaillant à Paris, l’architecte a imaginé le plateau de Frescaty en véritable « poumon vert » prolongeant la ville, en capacité d’accueillir des activités aussi diverses que variées.

Ainsi, en plus de l’Agrobiopôle voulu par la collectivité, les deux collègues ont intégré à leur projet un pôle sportif, des zones de loisirs, d’activités et de services.

Projet écologique oblige, celui-ci prévoit également des jardins partagés, des vergers ainsi qu’un parc. Le duo est également le seul à proposer des logements.

« Nous voulions que le territoire soit habité et vivant, tout en ne reproduisant pas les modèles déjà existants. »

ajoute-t-elle.

Cycles, Sol Air

Cycles
Source : europanfrance.org

S’il fallait décrire le site de Frescaty en quelques mots, l’architecte Fanny Chenu a assurément trouvé les bons :

« Le plateau de Frescaty est un territoire fascinant, à la fois immense et fermé. »

Son projet, réalisé en collaboration avec Antoine Allorent et Guillaume Nicolas, met l’accent sur la préservation du territoire. Tout en amenant des activités, complémentaires les unes des autres. Ici, les terres agricoles côtoieraient des espaces de recherche, des jardins partagés ou encore une recyclerie. Des aires de loisirs et un lycée hôtelier font également partie des plans.

En outre, une grande partie des bâtiments serait conservée et les matériaux existants réemployés.

« Nous avons bien identifié les bâtiments emblématiques du site comme les hangars, très faciles à transformer. »

explique-t-elle.

B.A.S.E

PLAYGROUND AND BASE CAMP.pdf
Source : europanfrance.org

Le projet B.A.S.E (pour Balance Agility Serendipity Experiment) est intimement lié à l’histoire d’Océane Follador. Nantaise d’adoption, la jeune femme a en effet grandi à Metz et connaît bien le site de Frescaty.

« Etant petite, j’adorais les avions. Du coup, je suis déjà venu sur le site pour y voir des meetings aériens. »

raconte-t-elle.

Ayant pris connaissance du concours, elle décide de se lancer dans l’aventure, embarquant par la même occasion une partie de ses amis.

« Au départ, nous étions juste un binôme d’urbanistes. Et puis j’ai réussi à convaincre des amis agriculteur et sociologue de nous rejoindre. »

confie-t-elle.

Ici, le but n’est pas de « remplir l’espace » mais bien d’imaginer « un squelette », sur lequel viendront se greffer des activités.

Des activités qui s’implanteraient dans des espaces réservés, encore appelés « parcelles d’opportunité ». En référence à l’ancienne appellation du site, l’essentiel du projet est basé sur 128 hectares de terres cultivées, déclinées autour de la recherche, la transformation, la vente directe ou encore la participation citoyenne.

« Le but est de créer une coopérative citoyenne, que tout le monde puisse participer à la co-construction et la réalisation du projet. »

explique-t-elle.

Un projet à long terme

Etant donné l’immensité du chantier, le projet de réaménagement s’inscrit sur le long terme. Avec toutefois quelques objectifs en vue :

« Nous voulons faire de ce lieu un véritable lieu de vie, en créant à termes 1 200 emplois d’ici 2020. »

affirme Jean-Luc Bohl, président de Metz Métropole. Ce dernier évoque plus en détails la situation du site à notre micro :

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Qu’est-ce qu’Europan ?

Concours d’idées d’architecture et d’urbanisme suivi de réalisations, EUROPAN a lieu tous les deux ans dans une vingtaine de pays européens autour d’un thème commun, et ce à partir de situations urbaines concrètes proposées par des collectivités.

Le concours s’adresse aux jeunes architectes, urbanistes, paysagistes, artistes, géographes, écologues… ainsi qu’à toute discipline en lien avec la conception des territoires, de toute l’Europe géographique.[/note]

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