À l’école maternelle Saint-Martin, cette rentrée scolaire n’est pas tout à fait comme les autres. Ce lundi 2 septembre 2024, près de 800 élèves messins se sont vus remettre leur nouvelle tenue scolaire dans le cadre d’une expérimentation nationale. Prenant la forme d’une surchemise, celle-ci est portée dans 6 écoles maternelles et élémentaires de la ville.
Nous sommes allés échanger avec les parents avant qu’ils ne confient leurs enfants au personnel de l’établissement. Les réactions étaient mitigées : si de nombreux parents se montrent favorables à l’expérimentation, d’autres restent indécis, et certains ne cachent pas leur hostilité au port de l’uniforme.

Devant le portail, un père de famille attend, ses enfants à ses côtés, sans franchir le portail. Interrogé par TOUT-METZ, ce dernier refuse d’abord de répondre à nos sollicitations. « C’est lamentable, mes enfants ne feront pas la rentrée », s’exclame l’homme peu après notre interaction, avant de repartir à contresens en compagnie de ses petits.
À quelques pas de là, Anaïs, venue pour la rentrée de sa jeune fille, ne comprend pas cette réaction : « Pourquoi ça diviserait ? Après, chacun son opinion, mais je ne comprends pas pourquoi ils sont en colère. » Elle se réjouit du retour de l’uniforme : « Je trouve ça top. Ça met tout le monde sur le même pied d’égalité. Tout le monde pareil, il n’y a pas de différence avec des « toi, tu as de la marque et toi non », donc pas de moquerie. Ça fait vraiment école. Ça instaure l’esprit écolier. J’étais totalement pour et j’adore. ». « C’est pas ça qui va arrêter le harcèlement », nuance son fils.
« Ce n’est pas l’uniforme qui va faire que l’enfant devienne intelligent ou autre, mais ça ne pose aucun problème. Avec la tenue, l’enfant sait qu’il est à l’école », explique de son côté Arnold, qui emmène pour la première fois son fils à la maternelle. « C’est juste un vêtement comme un autre », indique un père, sans avoir d’avis tranché sur la question.
Alors que la clochette retentit et que les enfants disent au revoir à leurs parents pour commencer leur année scolaire, le maire de Metz, François GROSDIDIER, échange avec des mères opposées au port de l’uniforme. Elles dénoncent un argent qui aurait pu être mieux utilisé, par exemple pour offrir des fournitures scolaires aux enfants. L’édile se justifie en évoquant une dépense « limitée » de 56 000 €, alors que 5,5 millions sont consacrés à la rénovation des écoles. Rien n’y fait, le débat se crispe et les deux partis se quittent sans avoir trouvé de terrain d’entente.
L’expérimentation se poursuivra sur 2 ans. Un comité de suivi a été mis en place pour suivre et analyser l’impact de cette nouvelle tenue sur les écoliers et sur l’atmosphère en classe. En cas de généralisation, il faudrait 330 000 € pour équiper l’ensemble des écoliers messins de cette surchemise.
Plus d’informations sur les modalités de l’expérimentation, ses objectifs et l’origine des tenues sont disponibles dans notre article dédié au port de l’uniforme à Metz en cliquant ici.