Politique & social

Metz : le nouvel uniforme scolaire dévoilé (photo)

La ville de Metz a dévoilé ce mardi 27 août 2024 les nouveaux uniformes qui seront portés par 800 élèves messins dès la rentrée. 6 établissements participent à l’expérimentation, dont 4 écoles élementaires (La Plaine, Les Bordes, Camille-Hilaire, Claude-Debussy) et 2 écoles maternelles (L’Arbre-Roux et Saint-Martin).

Les élèves de maternelle porteront une tenue grenat, tandis que les élèves des écoles élémentaires revêtiront une surchemise marine, dotée d’un col de type polo. Les familles les recevront gratuitement.

4 jeunes écoliers messins ont pris la pose pour présenter les tenues.

Le coût de la tenue est de 35 € TTC. 1 600 modèles ont été produits, avec une remise à l’enfant et une gardée en stock à l’école pour pouvoir fournir immédiatement un nouveau modèle quand l’enfant devient trop grand ou abîme sa surchemise. L’expérimentation se déroule sur 2 ans avec un budget total de 56 000 € TTC, financé à 50 % par la ville et à 50 % par l’État.

La ville de Metz s’est déclarée candidate au test de l’uniforme scolaire dès octobre 2023. Une liberté importante a été laissée aux collectivités concernant les modalités de l’expérimentation et le design des équipements. Après une phase de concertation et un vote des parents d’élèves, 6 écoles favorables ont été sélectionnées pour prendre part à ce test. L’uniforme a été élaboré en « co-construction avec les parents et les enfants », explique Anne STÉMART, adjointe à l’Éducation.

La municipalité préfère le terme « tenue scolaire » au mot « uniforme » pour décrire ces surchemises qu’elle veut résolument modernes pour se distinguer des uniformes classiques et « passéistes ». François GROSDIDIER, maire de Metz, évoque ces nouvelles tenues et le projet pédagogique attenant :

Les surchemises sont produites localement grâce à un travail entre l’entreprise messine PHÉNIX et des producteurs répartis entre Ludres, Gérardmer et Vandoeuvre. Le tissu est fabriqué à partir de bouteilles d’eau recyclées (huit bouteilles par tenue), hypoallergénique et recyclable. Les broderies, avec en premier lieu le logo de Metz, sont effectuées par des travailleurs en situation de handicap dans une logique d’économie sociale et solidaire.

Anne STÉMART, adjointe à l’Éducation, développe les modalités de l’expérimentation :

Un groupe de travail composé des 6 directeurs des établissements concernés, des services de l’éducation nationale et de l’adjointe à l’Éducation a été mis en place. Il analysera les retours de l’expérimentation tout au long de la période pour évaluer l’impact des nouvelles tenues scolaires sur le bien-être des élèves.

En cas de succès, le coût du déploiement de l’uniforme sur l’ensemble des écoles est évalué à 330 000 € par la ville.

L’uniforme ne fait pas l’unanimité

L’expérimentation rencontre des oppositions au niveau local. Un collectif de parents « Stop uniforme Metz » a notamment lancé un recours au tribunal administratif de Strasbourg, ce qui ne semble pas inquiéter la municipalité.

Au niveau politique, la gauche messine considère l’initiative comme malvenue en ces temps d’inflation. « Je suis toujours convaincu qu’il y a bien d’autres priorités pour nos enfants qu’un uniforme. On fait face à une augmentation du nombre d’élèves dans nos cantines, à un manque d’ATSEM, à un besoin de plus de cours végétalisées, à un manque de professeurs », indique Jérémy ROQUES (UNIS).

Absolument pas convaincu par l’utilité pédagogique ou sociale de ces tenues, il affirme que la ville se trompe de combat. « On aurait pu utiliser cet argent pour aider les familles dans le besoin à se procurer du matériel scolaire. Avoir des outils similaires me paraît plus significatif que d’avoir les mêmes habits », ajoute-t-il.

Le mode de fonctionnement interroge également le conseiller d’opposition. En effet, tout au long de la semaine, la surchemise restera à l’école. L’enfant la récupérera en arrivant, la mettra de côté lors de son passage à la cantine, avant de la laisser à l’école en repartant. Les familles les récupéreront le week-end pour les nettoyer. « Quel est l’intérêt pour la différenciation sociale si l’enfant n’arrive pas en tenue et ne repart pas en tenue ? C’est une blouse finalement. La blouse était utilisée en France pour ne pas se salir avec les encriers. C’est du passéisme et une dépense que je trouve juste inutile », tranche Jérémy ROQUES.

François GROSDIDIER, le maire de Metz, se défend en évoquant un coût « marginal par rapport à d’autres actions éducatives ». Selon lui, l’uniforme ne va pas du jour au lendemain régler l’ensemble des problèmes, mais participe activement à la construction d’un projet pédagogique en créant un sentiment d’appartenance commune. « Il n’y a pas de potion magique. Aucune mesure ne peut constituer à elle seule l’alpha et l’oméga de l’éducation. On va voir comment ça se traduit, mais le fait de porter la même tenue crée une appartenance commune. On va voir avec les élèves, il faut qu’ils soient fiers de la porter », avance l’édile.

Le Rassemblement National se réjouit de cette initiative qui favorise « un rétablissement de l’autorité à l’école », indique Grégoire LALOUX. « Au niveau local, comme ailleurs, c’est une bonne chose. Cela gomme en partie les discriminations, les petites batailles au niveau des marques, qui peuvent parfois déboucher sur une forme de harcèlement scolaire », affirme-t-il.

« Je pense que cela débouchera sur une adoption définitive. Les Français sont favorables. Il faudra voir si on reste sur cette tenue ou si on évolue, mais l’objectif est qu’il y ait une tenue unique dans les écoles », précise Grégoire LALOUX.

Ville(s) / territoire(s) :
Personnalité(s) :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page