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Metz : la hausse des taxes se dessine en conseil municipal, +21,4% en vue

Il avait promis de ne pas augmenter les impôts s’il était élu aux élections municipales 2020. François GROSDIDIER s’est dit contraint de le faire à hauteur de 14,3% au cours du conseil municipal de Metz de ce 26 janvier 2023. Une hausse qui s’additionne aux 7,1% de la hausse des bases voulue par l’Etat pour contrer l’inflation. L’opposition trouve l’augmentation « exorbitante », dénonce une trahison, et pointe du doigt « une mauvaise gestion » autant qu’un « défaut d’anticipation ».

Le conseil municipal était réuni ce jeudi 26 janvier 2023 notamment pour le débat d’orientation budgétaire

Le traditionnel débat d’orientation budgétaire (DOB) est un gros morceau du conseil municipal. D’ordinaire organisé en novembre, celui-ci s’est déroulé en cette fin janvier et a surtout été marqué par la justification d’une hausse de 21,4% des taxes municipales en 2023 sur les propriété bâties, sur le non bâti, sur les locaux vacants et les résidences secondaires. Une taxe qui touche donc les propriétaires et les entreprises.

Une hausse directe au niveau des contribuables messins à hauteur de 14,3% « inéluctable » selon Eric LUCAS, l’adjoint aux finances qui, bien qu’ayant tenté de trouver toutes les économies possibles (3 millions d’euros au maximum via des efforts de sobriété énergétique et d’optimisations diverses), n’a pas réussi à réaliser un équilibre budgétaire face à la hausse de plusieurs postes de dépenses, principalement les coûts liés à la crise énergétique (+7,9 millions d’euros) et la hausse des frais de personnel (+8,1 millions d’euros).

Au cour des différentes prises de parole destinée à justifier la nécessité de la hausse, la majorité municipale a égrainé les autres dépenses sur lesquelles il aurait fallu rogner, pour des gains cumulés néanmoins non-négligeables.

Des dépenses qui, selon la majorité municipale auraient été inacceptables par les messins (extinction totale de l’éclairage public la nuit pas exemple), nuisible à l’attractivité et aux acteurs économiques de la ville (annulation du festival Constellations et des fêtes de la mirabelle, diminution de l’entretien du patrimoine), de nature à dégrader la qualité du service public (fermeture d’une piscine, d’une crèche, et/ou de la médiathèque) ou à limiter les efforts de transition énergétique (diminution du budget des espaces verts, limitation des dépenses de rénovation énergétique).

Autre argument majeur, le souhait de respecter les engagement de son programme municipal « déjà peu ambitieux en prévision de marges de manœuvre réduites » pour lequel il a été élu, selon les termes de François GROSDIDIER, et de poursuivre l’entretien d’un patrimoine « particulièrement laissé à l’abandon vis-à-vis des investissements » par l’équipe municipale précédente.

Un argument rejeté par les oppositions, Jérémy ROQUES pour UNIS et Françoise GROLET pour le RN, rappelant tout d’abord à François GROSDIDIER sa promesse de campagne en débat télévisé de « ne jamais augmenter les impôts » s’il était élu.

Un argument évacué par Anne FRITSCH-RENARD, conseillère de la majorité, qui évoque une réponse exceptionnelle induite par une situation exceptionnelle après que Françoise GROLET ait rappelé qu’en théorie « il faut adapter les dépenses aux recettes et pas l’inverse » et que Jérémy ROQUES ait rappelé qu’il était encore possible d’arrêter notamment »les recrutements de policier municipaux et l’équipement par un système de vidéoprotection », ce dernier coûtant 1,1 million d’euros par an à lui seul.

Arcboutés sur « l’héritage budgétaire catastrophique en provenance de la municipalité précédente » (sous Dominique GROS) les élus de la majorités se sont ainsi défendus de ne pas avoir, depuis leurs 3 années à la tête de la ville, réussi à améliorer la situation des comptes de la ville pour éviter l’augmentation des taxes débattues au cours de de DOB.

François GROSDIDIER justifie ces choix à notre micro :

Eric LUCAS, l’adjoint aux finances, évoquant un « droit par rapport à une situation de force majeure », tout en défendant la décision de « poursuivre sur les dépenses et les investissements prévus dans le programme pour lequel la majorité a été élue » ne voyant pas d’autre issue, il est plus que probable que ce DOB se transforme en augmentation des taxes à hauteur de 21,4% lors du vote du budget prévu pour le prochain conseil municipal au mois de mars 2023.

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2 commentaires

  1. Tout est reporté vers les citoyens, pour les consommateurs c’est pareil on est en bout de piste. C’est toujours les mêmes qui doivent trinquer ! Donc on va se serrer encore plus la ceinture pendant que d’autres n’auront aucun souci de fonctionnement ni pour leurs entreprises dont certaines ne cherchent même pas à faire des économies puisque c’est repoté. Ce monde est devenu abject ! Il n’y a qu’à réguler tout ce fonctionnement de l’énergie entre-autres eux et ceux qui s’en mettent plein les poches avec cette crise comme pendant la dernière guerre mondiale, et après on s’étonne qu’il y a de moins en moins d’électeurs. Comment faire confiance à nos élus dans ce système ?

  2. Plus de 20 % d’augmentation de taxes foncières en vue , avec une promesse électorale de ne pas les augmenter , sommes nous , c..s de plus en plus tribuables si méprisables pour que l’on ne tienne pas ses engagements envers nous ? Bref , on sait désormais la valeur de la parole municipale ….L’inflation a bon dos , il doit être confortable de pouvoir décider de ses rentrées de trésorerie en fonction de ses dépenses . Nous autres , manants , dans la même situation , hé bé on fait avec le peu qui nous reste . Clairement cette municipalité ne sait pas gérer un budget , si ce n’est pas de l’incompétence , c’est de la naïveté , et c’est encore plus grave .Charger l’ancienne municipalité pour l’absence de réserves , soit , mais même quelqu’un d’extérieur au sérail comme votre serviteur en était au courant , j’imagine et surtout espère que pour ces professionnels de la fonction électorale ,qu il en allait de même , sinon ce serait avouer avoir fait campagne en se désintéressant de l’état de la ville , juste pour le poste , les tribuables , hé bé , ils seront là pour payer ;

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