Culture & spectacles

Décors, costumes, scénographie : l’opéra hors normes Aïda se prépare à Metz (photos)

L’Opéra-Théâtre de Metz prépare actuellement l’un des projets les plus ambitieux de son histoire : Aïda. Pour préparer ce spectacle en plein air, prévu le 6 juin prochain au stade Saint-Symphorien, les équipes s’attèlent déjà à la tâche. TOUT-METZ est allé à leur rencontre.

Photo de la maquette d’Aïda.

Tout doit être parfait pour plonger le public dans l’ambiance de l’Égypte antique, où il revivra l’histoire d’Aïda et de Radamès, telle que contée dans le célèbre opéra de Verdi. 250 acteurs se produiront sur une scène immense devant plusieurs milliers de spectateurs en tribune Sud, soutenus par un dispositif exceptionnel. Il faut que tout soit au point pour le jour J.

Le metteur en scène, Paul-Émile FOURNY nous présente la nouvelle maquette des décors et revient sur l’histoire et le contenu de cet opéra hors norme, proposé hors les murs :

SoundCloud de TOUT-METZ

Le show s’annonce comme un succès. La communication de FC Metz Stadium indiquait qu’à plusieurs mois de la représentation, plus de la moitié des places avaient déjà été vendues.

L’action se déroule dans l’Égypte antique et relate l’histoire de Radamès, général égyptien, qui dédaigne l’amour de la fille du roi en faveur d’Aïda, une jeune esclave qui est également la fille du roi d’Ethiopie, ennemi mortel de l’Égypte. Les deux amants se retrouvent pris au piège du conflit existant entre les deux pays. Passion, trahison et sacrifice se mêlent dans cette œuvre tragique, sublimée par la musique de Verdi, brillante synthèse du grand opéra français et du mélodrame italien.

Synopsis d’Aïda

Les ateliers fonctionnent à plein régime

Se plonger au cœur de l’Égypte antique était un rêve pour Valérie NOËL, archéologue de formation. On la retrouve en train de travailler sur un gigantesque obélisque. La structure en bois est entourée d’une couche de polystyrène. Après l’avoir taillé, elle y a ajouté du crépi et des dorures pour faire ressortir les reliefs. Le pilier a déjà fière allure, alors qu’elle s’active à réaliser les finitions.

Obélisque, statue, pyramides : les dimensions des décors sont colossales.

Elle prend quelques instants pour nous partager son ressenti :

« C’est le sourire tous les matins pour venir sculpter, peindre… et puis c’est toujours différent à chaque fois, donc c’est magique, vraiment magique. C’est beaucoup, beaucoup de plaisir, un peu de pression et un peu de stress quand même. On a envie de bien faire, et surtout d’émerveiller les spectateurs. »

À l’œuvre, on retrouve aussi Salvatore CAICO, le concepteur du Graoully de la rue Taison, qu’il avait entièrement restauré il y a un peu plus d’un an. Cette fois, pas de dragon, mais de gigantesques statues de pharaons en cours de réalisation.

Ses explications :

« Il y en a quatre, et elles vont servir pour un portique. Elles doivent paraître un peu abîmées par le temps, donc il faut d’abord les faire neuves, puis les détériorer après. Ce n’est pas grand-chose : il suffit de casser un peu le polystyrène et d’ajouter du crépi pour obtenir cet effet de pierre cassée vraiment réaliste. On n’a pas l’habitude de travailler sur d’aussi grandes œuvres. C’est deux à trois fois plus grand que ce qu’on fait généralement. Le travail n’est pas si différent, mais il faut prévoir plus de temps. »

Trois artistes travaillent à la conception des décors, accompagnés par des renforts ponctuels. Salvatore CAICO fait partie de l’équipe, mais il devait normalement partir à la retraite il y a quelque temps. Il a finalement décidé de rester pour Aïda, qui sera son dernier grand projet. Sa manière de terminer en beauté.

Une équipe similaire s’occupe des éléments en bois. Pour rendre possible la bonne tenue du spectacle, de nombreuses créations doivent être mobiles, à l’image de la sculpture d’Anubis. Des porteurs, cachés à l’intérieur des armatures en bois, seront en mesure de déplacer les décors grâce aux consignes des équipes techniques. Direction la menuiserie.

Ici, une barque égyptienne est en cours de construction.

« Sous chaque élément, nous avons des praticables avec des roulettes, qui permettent une meilleure mobilité et un jeu d’action sans à-coup », détaille Arnaud LE MER, menuisier-ébéniste à l’Opéra-Théâtre. Si les décors sont antiques, les moyens techniques sont modernes, pour le plus grand bonheur des artisans, plaisante-t-il :

« Heureusement qu’on a de l’équipement ! Quand on construit ce genre de pièces, on se demande comment ils faisaient à l’époque. C’est quand même assez démesuré, et il y a des techniques à connaître… donc les machines, c’est très bien ! »

La scène mise en place pour Aïda aura des dimensions impressionnantes. Elle mesurera 60 mètres sur 20, contre 12 mètres sur 12 dans la salle de l’Opéra. Le travail a commencé dès fin décembre, début janvier, pour réaliser des décors bien supérieurs en taille à ceux créés habituellement. Une fois terminées, les œuvres sont envoyées en réserve pour optimiser l’espace, avant d’être sorties pour le grand jour.

Plus de 300 costumes pour le show

Les décors d’Aïda seront gigantesques, mais ce sont bien les forces vives qui donneront vie à cette fresque épique. Plus de 250 personnes seront mobilisées à Saint-Symphorien, avec une cinquantaine de figurants, près de 80 choristes, la participation de l’Opéra National de Metz Grand Est, et bien sûr le chœur et le ballet de l’Opéra-Théâtre.

Il faudra donc plus de 300 costumes pour habiller tout le monde. Ce vendredi 21 février a marqué une étape clé dans leur conception : la remise des maquettes, qui permet aux équipes d’organiser ce qui sera commandé et ce qui sera réalisé sur place.

La costumière Giovanna FIORENTINI et ses maquettes.

Chaque costume doit non seulement être beau, mais aussi correspondre à la personnalité du personnage et faire sens thématiquement pour chaque scène. Un travail artistique titanesque mené par la costumière italienne Giovanna FIORENTINI, qui nous en dit plus à notre micro :

SoundCloud de TOUT-METZ

Certains costumes proviendront des Arènes de Vérone, où Aïda ne sera pas joué cette année. Une chance pour l’Opéra-Théâtre de Metz, qui pourra récupérer de nombreuses tenues prêtes à l’usage. Cela n’empêche pas un important travail de fond pour réaliser ou commander tous les éléments nécessaires à la vision de Giovanna FIORENTINI et des équipes.

L’objectif est de proposer aux Messins une Égypte antique traditionnelle, magnifique à admirer, tout en se détachant du « kitsch », afin de plonger au mieux dans cette histoire épique. La billetterie est accessible en cliquant ici.

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