Où est donc le dragon messin ? Depuis 2004, le Graoully trône fièrement au-dessus des passants de la rue Taison, mais il a disparu il y a quelques jours. Nous avons retrouvé sa trace et rassurez-vous personne ne l’a noyé dans la Seille, comme le veut la légende de Saint Clément.
« Il est allé se refaire une petite mise en beauté. C’est l’Opéra qui se charge de le réparer et de le repeindre », explique Claire AZGRAR, présidente de l’Association des commerçants de la rue Taison.
Direction l’Opéra-Théâtre de Metz devenu pour un temps l’antre de la bête mythique, où son concepteur, Salvatore CAICO, œuvre à restaurer la sculpture.
C’est une mauvaise surprise qu’a eue l’artiste en début de semaine quand le Graoully est arrivé avec un morceau en moins. « Il y a une aile qui a cassé pendant le transport et elle a disparu en plus. On est obligé de la refaire. C’est un peu plus long que prévu », précise Salvatore CAICO, artiste à l’origine de la sculpture et responsable de l’atelier peinture de l’Opéra-Théâtre de Metz.
Le Graoully en souffrance
Les dernières réparations datent de 2019. Depuis, la nature a commencé à reprendre ses droits. Il a d’abord fallu enlever la masse de lierre et de plantes grimpantes entourant la sculpture avant de pouvoir l’analyser.
« Avec la mousse et la végétation, il y a des insectes et des araignées qui vivent dessus. Ça attire les oiseaux et on retrouve plein de petits trous sur le Graoully. Je pense que ce sont des oiseaux qui picorent. Il y a un écosystème, ça devient une créature vivante », s’amuse Salvatore CAICO.
Les équipes de l’atelier s’occupent maintenant de réparer la structure. Une nouvelle aile est en train d’être sculptée par Valérie NOËL et de la mousse polyuréthane est appliquée sur le corps du dragon, puis retaillée, pour s’assurer que sa forme soit parfaite.
Voici l’état actuel du Graoully (cliquez sur les images pour les agrandir) :
Protéger le dragon contre les intempéries
La phase de gros œuvre bientôt terminée, Salvatore CAICO va commencer à repeindre le dragon dans les jours à venir. « On a une résine acrylique à l’eau qu’on va mélanger avec de la toile pour renforcer son étanchéité. On va l’appliquer partout donc le Graoully va devenir tout blanc. Ensuite, on va ajouter deux couches de préparation de peinture avant de refaire la couleur. Pour finir, on met deux grosses couches de vernis de protection », explique l’artiste.
À l’origine, à la demande de l’Association des commerçants de la rue Taison, le Graoully devait être exposé pendant quelques mois en extérieur. Le succès populaire a rendu l’opération pérenne et cela fait maintenant vingt ans que le dragon a élu résidence dans cette rue du centre-ville de Metz.
La météo n’est pas toujours clémente avec cette structure qui n’est pas pensée pour résister aux conditions extrêmes. « On se rend bien compte qu’avec le soleil, la pluie et le gel, le polystyrène a tendance à se rétracter et donc ça abîme l’extérieur. Les différences de températures abîment beaucoup l’ensemble. Par endroits, à force de mettre des couches de résine et de protection, il n’y a plus de polystyrène à l’intérieur », regrette Salvatore CAICO. Le travail devient de plus en plus difficile à chaque opération de restauration, mais les équipes de l’Opéra-Théâtre sont à la hauteur du défi.
Le Graoully doit faire son retour aux alentours de la mi-février. L’atelier de peinture a fort à faire avec la création de décors pour La Belle et la Bête et Salomé, mais Salvatore CAICO fait tout de même preuve d’une attention particulière pour sa création qui est vue chaque année par des milliers de Messins.
