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Malgré la victoire, la montée du FC Metz en Ligue 1 en suspend à cause d’un imbécile

Un certain nombre de trajectoires se jouaient lors dernière journée du championnat de Ligue 2 de ce vendredi 02 juin 2023. Une soirée décisive pour plusieurs clubs, dont Metz et Bordeaux en haut de tableau, à la recherche du seul ticket pour la montée en Ligue 1 à se départager1, alors que les matchs se jouaient tous à la même heure.

Ex-aequo au nombre de points, les deux équipes se distinguaient par la différence de buts marqués pendant la saison, au bénéfice de Metz. En prenant le même nombre de points que Bordeaux mais en maintenant un écart de buts suffisant, les grenats étaient assurés de la remontée parmi l’élite du football français.

Les joueurs messins ont fait le boulot face à Bastia, en remportant ce match sur le score de trois buts à deux, ne laissant pas le choix aux girondins de Bordeaux que de gagner sur leur propre terrain avec une différence de 4 buts d’écart au score final face à Rodez, pour coiffer Metz au poteau.

Tout devait aller pour le mieux, et que le meilleur gagne. Mais ça, c’était sans compter sur l’insondable profondeur de la bêtise humaine qui est venue inventer un scénario inattendu à la 22ème minute du match Bordeaux-Rodez, d’abord suspendu, avant d’être définitivement stoppé par l’arbitre.

Un spectateur bordelais jette le buteur de Rodez à terre en plein match

Parmi les 42.000 spectateurs réunis à Bordeaux au cours de cette soirée de foot, il en aura fallu un et un seul pour gâcher la fête de dizaines de milliers de supporters de Metz ou de Bordeaux.

C’est lui, l’imbécile, désigné dans le titre de cet article. Car c’est au moins ça qu’il faut être, pour descendre sur la pelouse d’un stade en fusion ou son équipe joue la réussite ou l’échec d’une saison toute entière, et s’en prendre au buteur d’une équipe adverse au point qu’il ne puisse pas reprendre le match.

En sifflant la fin du match au terme de 22 minutes effectives de jeu en raison de cet acte de violence, l’arbitre de la partie a traduit les effets de ce dernier sur le plan sportif mais aussi sur le plan émotionnel.

En effet, il s’agit désormais pour la LFP de décider des suites à donner à cet événement, et tant que la décision ne sera pas tombée, le bourdonnement d’incertitude continuera à perturber la vraie joie des supporters, mais aussi pour le club, la capacité à se projeter intégralement sur la saison prochaine.

La fête à Metz, malgré l’incertitude

La fête n’a pas été totalement gâchée pour les supporters messins, mais uniquement en partie. Le bon sens et la logique voudraient en effet que la montée des mosellans en Ligue 1 soit confirmée par la commission de discipline de la LFP, au terme de sa réunion prévue le lundi 5 juin.

En envahissant le terrain du stade St Symphorien, en criant de joie sur les terrasses des cafés et des restaurants, ou en dansant dans leurs salons avant, pour certains, d’aller tourner dans la ville klaxon bloqué dans leur voiture, les supporters du FC Metz avaient, eux, composté le ticket de leur club de cœur malgré l’incertitude.

Partout, bien au-delà des travées et du terrain du stade qui ont mis un temps bien plus long qu’à l’accoutumée à se vider, il était impossible de ne pas croiser des dizaines de maillots grenats s’interpellant sur « la montée » partout dans la ville et sur les balcons. La fiesta s’est prolongée jusque tard dans la nuit.

Le président de Bordeaux ira jusqu’au bout pour faire rejouer le match

Du côté de Bordeaux, on aimerait faire ravaler cette joie au peuple grenat tout entier. Alors que c’est un spectateur descendu d’une tribune de supporters bordelais, et que l’acte pourrait logiquement être attribué à son club via ses supporters, Gérard LOPEZ, le président de Bordeaux a indiqué lors de la conférence de presse qui a suivi l’arrêt du match, qu’il souhaitait faire « valoir tous les droits ainsi que les droits en appel » du club, avec en tête l’idée de faire rejouer le match intégralement, et donc de pouvoir (peut-être) l’emporter avec la différence de buts suffisantes pour prendre l’ascenseur à la place du FC Metz.

S’il dit au cours de cette même conférence de presse qu’il préférerait « que ça se joue sportivement et sur un terrain, [car] ça reste du foot », Gérard LOPEZ n’oublie pas que Bordeaux fait face à des enjeux financiers considérables, dont une dette de plus de 10 millions d’euros à apurer. Un trou qu’une stagnation en Ligue 2 n’aiderait pas à combler aussi vite qu’un scénario de retour parmi l’élite.

L’enjeu est même plus complexe cette année, car la remontée en Ligue 1 la saison prochaine sera bien plus compliquée, et les girondins de Bordeaux prennent le risque d’y rester plus longtemps qu’il ne le souhaiteraient. En effet, la configuration de cette saison a changé avec une Ligue 1 à 18 clubs, impliquant la descente en Ligue 2 de quatre équipes de Ligue 1. Bordeaux (ou Metz) se retrouverait ainsi avec une concurrence bien plus féroce encore autour des deux seules places proposées pour la montée chaque année. On comprend mieux dès lors, que le président de Bordeaux prévoit « d’utiliser tous les recours possibles« .

Interrogé sur le sujet, Pierre-Olivier MURAT, le président du club de Rodez qui affrontait Bordeaux, a envoyé ses joueurs en vacances au terme du match, comme prévu, affirmant à la presse locale « qu’un match ne se joue jamais après la fin d’un championnat, ce n’est pas possible d’après les règles ». A Metz, on espère bien que le LFP confirmera la règle, malgré les pressions et les propos guerriers du président bordelais.

Décision attendue le lundi 05 juin 2023.


(1) il existait, selon les différents résultats des matchs, un scénario qui aurait permis à Metz et à Bordeaux de monter ensemble en Ligue 1, celui d’une défaite du Havre (1er au classement avant le début des matchs du 2 juin), en même temps qu’un match nul entre Metz et Bordeaux. Le Havre ayant remporté son match et ainsi validé sa montée, il ne restait donc bel et bien qu’un seul fauteuil pour deux entre les deux autres équipes.

(2) LFP pour Ligue de Football Professionnel, l’instance dirigeante française qui gère les principales ligues de football professionnel en France, et qui est placée sous l’autorité de la Fédération Française de Football (la FFF).

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Un commentaire

  1. Pour info…il n’y aura pas, l’année prochaine, 4 relégués de L1 et 2 promus de L2 ! Ça concernait uniquement la saison 2022/2023…sinon la L1 se retrouverait à 10 clubs dans 4 ans !

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