Economie & emploi

Rapport sur le numérique au CESEL : 25 propositions votées à l’unanimité, malgré quelques réticences

On a assisté, à l’occasion de la présentation d’une liste de propositions constructives autour du numérique lors de la plénière du CESEL du 27 novembre, à des réactions inquiètes de certains membres de l’assemblée. Des réactions qui contrastent avec le vote à l’unanimité – ou presque – qui a ponctué le débat sur le sujet.

L'assemblée du CESEL réunie en plénière le 27 novembre 2015
L’assemblée du CESEL réunie en plénière le 27 novembre 2015

L’enjeu, lui, est probablement l’un des plus importants sur lesquels les membres du CESEL ont eu à se pencher au cours de leur mandat.

Réfléchir pour orienter l’action publique

Parmi les missions du CESEL (Conseil Economique Social et Environnemental de Lorraine), on trouve l’étude de problématiques importantes pour le territoire lorrain.

L’une des expressions de ces études se retrouve sous la forme de rapports, réalisés après l’audition d’acteurs éclairés, l’analyse de données et la définition d’indicateurs et d’orientations. Les membres réagissent alors au cours d’un débat.

Le résultat est transmis à l’assemblée du Conseil Régional afin de l’éclairer sur certaines problématiques.

Rapport sur le numérique : pierre d’angle pour le futur économique de la région

L’un de ces rapports a été présenté lors de la plénière du vendredi 27 novembre 2015 : le 2ème rapport sur le numérique, conduit sous l’autorité de Philippe Buron Pilâtre.

Philippe Buron Pilâtre, quelques minutes après avoir présenté son rapport sur le numérique à l'assemblée plénière du CESEL le 27 novembre 2015.
Philippe Buron Pilâtre, quelques minutes après avoir présenté son rapport sur le numérique à l’assemblée plénière du CESEL le 27 novembre 2015.

Le document, qui synthétise 25 propositions pour une dynamique de l’écosystème numérique, a nécessité plusieurs mois de travail, et fait émerger pour les membres de l’assemblée une compréhension des enjeux, et une liste d’opportunités et d’informations dont il faut tenir compte.

Nous avons demandé à Philippe Buron Pilâtre d’expliquer à notre micro, en quoi ce rapport était important pour les générations de professionnels actuels et futurs :

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Accès aux documents (téléchargement pdf) :

Pour mémoire, les travaux précédents du CESE de Lorraine sur la thématique :

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La peur plutôt que l’opportunité

L’une des caractéristiques principales de l’impact du numérique dans l’économie est la disruption (ie. fondée sur la rupture). Les modèles d’analyse classiques sont en grande partie incapables de digérer un tel changement de paradigme, car c’est une culture toute entière qu’il faut accepter de voir remise en cause.

Pour comprendre cette disruption, il est donc nécessaire d’accepter de changer sa façon de penser. Au-delà de l’acceptation, il en faut la capacité et enfin la volonté. Comment faire, lorsque l’on est confronté à ce défi après avoir vécu des dizaines d’années dans un schéma connu et rassurant ?

Car si l’on en croit l’un des résultats de l’étude, et même si c’est enfoncer une porte ouverte de le dire, aucun secteur ni habitude ne sont épargnés :

Les enjeux impactés par le numérique, cliquez pour agrandir l'image.
Les enjeux impactés par le numérique, cliquez pour agrandir l’image.

Après la présentation d’une synthèse du rapport sur le numérique, la parole était donnée aux membres. Certains ont ainsi saisi l’opportunité de s’exprimer sur le sujet.

Les premières réactions, naturelles, face à l’inconnu sont la peur et le rejet.

Plutôt que de raisonner en opportunités offertes par une révolution, les quelques prises de paroles des membres du CESEL après la présentation du rapport ont ainsi été particulièrement édifiantes, en ne se concentrant que sur l’expression de la peur, et des schémas obtus d’appréciation de la situation. Mais que pensaient celles et ceux qui se sont tus ?

« Au secours ! »

La terminologie utilisée s’est donc quasi uniquement concentrée sur le négatif : « attention », « danger », « catastrophe », « risque », « limiter »… on a même entendu un cri au beau milieu de la présentation : « Au secours ! ».

A aucun moment, en tout cas pour les rares qui se sont exprimés alors que l’enjeu est déterminant, ce rapport n’a été reçu comme un moyen d’imaginer ce que l’on aurait à gagner à développer le numérique dans la région. Une occasion manquée, assurément une déception pour les start-up et les porteurs d’innovation numérique du territoire, et en même temps un excellent moyen de mesurer l’écart…. et quel écart !

S’il faut nécessairement savoir pointer du doigt les indicateurs et les éléments à surveiller, ne se concentrer que sur ces derniers obère toute possibilité de faire émerger un consensus et un espoir sur les points positifs. Or, aucun membre du CESEL (hormis le porteur du rapport) n’a pris la parole pour orienter le débat vers les opportunité économiques ou les retours d’expérience positives.

A ces quelques réactions de rejet, Philippe Buron Pilâtre, probablement mortifié de constater l’incompréhension, a répondu :

en la matière, il y a ceux qui ont peur, et il y a les autres, mais on n’arrêtera pas cette révolution. […]

La chose est là, et elle est contrôlée par les autres et notamment les américains, prenons notre avenir en main pour transformer cette révolution en opportunités économiques et en emplois sur notre territoire.

Le rapport a été adopté à l’unanimité, à l’exception de 5 abstentions des représentants FO… comprenne qui pourra au regard de l’enjeu.

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