Culture & spectacles

Immersion au cœur des répétitions de l’opéra Aïda à Saint-Symphorien (photos)

L’Opéra-Théâtre de Metz s’invite au Stade Saint-Symphorien ce vendredi 6 juin pour la grande représentation de l’opéra Aïda de Verdi, racontant l’histoire d’un amour entre le général égyptien Radamès et l’esclave éthiopienne Aïda, mis à mal par la guerre.

Pour cette représentation en plein air, les équipes se sont démenées pour amener l’Égypte au stade, quelles que soient les difficultés techniques rencontrées. Tout-Metz s’est rendu sur place ce mercredi 4 juin 2025 pour assister à la répétition pré-générale, et découvrir en avant-première cet événement inédit à Metz.

Décors, costumes, son : rien n’est laissé au hasard.

Avant même l’entrée dans le stade, on se surprend à rencontrer des pharaons sur le parking. Une scène anachronique qui en ferait sourire plus d’un, et qui se poursuit lors de notre déambulation dans les coulisses d’Aïda

Les jupes en similicuir, le kohl noir, les perruques tressées de perles, les robes dorées, couronnes de tissu, coiffes égyptiennes ornées de serpents et les plastrons annoncent la couleur. Nous sommes bel et bien en Égypte, le temps d’une soirée.

Les maquilleuses s’affairent à préparer les figurants en amont de la répétition, chaque minute est comptée pour que tout le monde puisse rejoindre sa place aux alentours de 20h45. 

L’opéra hors normes se prépare depuis le début de l’année. De la conception de la scénographie au choix des costumes, un travail de longue haleine a été réalisé, comme nous le racontions dans cet article sur la préparation de l’événement.

Plus de 400 personnes mobilisées

Avant que le show ne commence, Paul-Émile FOURNY veille à ce que tout se passe pour le mieux. Il passe dans les loges, rejoint la scène et discute avec ses équipes, puis accepte de répondre à nos questions, le sourire aux lèvres. 

Pour le metteur en scène et directeur artistique de l’Opéra-Théâtre de Metz, c’est un événement hors norme qu’il a fallu construire et penser. Si les défis techniques sont multiples, il fallait également s’assurer de la bonne prise en charge des équipes qui permettent la réalisation d’Aïda.

En ce soir de répétition pré générale, tout est presque prêt selon lui. « Nous sommes dans les phases finales de répétition, c’est une machine très lourde à porter, à mener, il faut imaginer que nous sommes 440 personnes dont 200 artistes en scène », précise-t-il. 

Pour Paul-Émile FOURNY, jouer Aïda au stade Saint-Symphorien est aussi l’occasion de permettre à tout le monde de découvrir l’univers de l’Opéra de façon plus accessible, et peut-être de créer une nouvelle passion chez les spectateurs néophytes.

Écoutez ici ses réponses à nos questions : 

SoundCloud de TOUT-METZ.com

Une répétition mise à mal par les intempéries

Alors que tous les figurants et acteurs sont en place et que chaque équipe est à son poste, aussi bien la régie lumière, les surtitres, l’équipe chargée de la vidéo ou encore les musiciens, la répétition peut commencer. 

Les acteurs et figurants partent pour se placer derrière la scène, avant d’y monter, le soleil est encore présent aux alentours de 20h40.

Un scribe entre sur scène, il porte un parchemin et s’installe pour écrire. Radamès, l’un des personnages principaux de la pièce fait son entrée et apprend qu’il est choisi comme général des armées égyptiennes dans la guerre contre l’Éthiopie. Bien qu’intéressé par cette nouvelle, il témoigne rapidement de son amour envers Aïda, sa seule obsession.

Amneris et Radamès se font face dans le premier acte de la pièce, incarnés par Emanuela Pascu et Angelos Samartzis.

Si les premières notes et phrases entamées sont aussitôt synonyme d’émotions pour les équipes derrière la pièce, les intempéries ne tardent pas à gâcher la scène. Il est 21h11, soit une dizaine de minutes après le début de la répétition, quand une forte pluie s’abat sur le stade. 

Pendant quelques minutes, les équipes se regardent, attendent des ordres, chacun fixe le ciel et se demande si cela n’est que passager ou s’il va falloir annuler. La pluie continue de tomber, alors on appelle les acteurs à rentrer se couvrir, notamment pour protéger les costumes.

La déception est grande pour les acteurs.

S’ensuit une course folle de la part des équipes techniques pour couvrir le matériel sensible aux intempéries. Il faut protéger la scène, les enceintes, puis le décor. Les minutes passent et la pluie ne cesse pas. Que faut-il faire ? L’attente est longue avant que ne soit prononcés les mots fatidiques dans les enceintes aux alentours de 21h45. 

« Je suis désolé, mais ça ne va pas s’arranger, la pluie est annoncée jusqu’à 23h00, dans l’ordre et la discipline nous allons annuler cette répétition », regrette Paul-Émile FOURNY au micro. 

De là, les équipes techniques s’affairent à descendre les pièces du décor pour les retirer de la scène, exposée à la pluie, et les emmènent à l’abri. Les acteurs et figurants reviennent vers l’intérieur du stade, ils revêtent leurs imperméables et se cachent sous des parapluies. 

Le sol est trempé, tout comme la scène et les décors.

C’est la douche froide pour les équipes qui ont travaillé sur le projet. La costumière a travaillé pendant 6 semaines pour penser et créer les costumes essentiels à la pièce. « Ne pas voir jouer, ça donne envie de pleurer », dit-elle à demi-mot, espérant de tout cœur une météo plus clémente pour les jours à venir.

Certains se rassurent par des phrases teintées d’humour, d’autres s’offrent quelques sourires désolés, ce qui est sûr c’est que toutes les équipes sont solidaires dans cette épreuve. Certains continuent même de fredonner dans les couloirs, entre le démaquillage et les loges.

Ce soir, jeudi 5 juin 2025, doit se tenir la répétition générale, avant une unique représentation prévue le vendredi 6 juin à 21h00, devant plusieurs milliers de spectateurs, très probablement à guichet fermé. Si le temps est instable, il reste à souhaiter à l’Opéra-Théâtre de Metz que le soleil soit semblable à celui d’Égypte.

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