Economie & emploi

Dispositif emplois d’avenir en Lorraine : quel bilan après 1 an ?

emplois-avenirIl y a aujourd’hui un peu plus d’un an, le 15 novembre 2012 pour être exact, le premier contrat emploi d’avenir de Lorraine était signé. Un objectif de 3045 emplois était donné et devait être atteint avant début 2014.

Aujourd’hui, un peu plus de 1900 contrats ont été signés, ce qui représente 60% de l’objectif initial.

Nous avons interrogé Laurence Demonet, vice-présidente du Conseil Régional de Lorraine en charge de la formation pour connaître les détails de ce bilan.

Pour justifier de ces objectifs non-atteints, Laurence Demonet insiste sur deux points : il a fallu prendre du temps pour que les employeurs puissent s’emparer du processus, mais surtout : c’est la qualité des emplois qui prime en Lorraine, et non la quantité.

Ce dispositif est d’ailleurs couplé avec une formation qualifiante déjà suivie par 65% des jeunes actuellement en contrat d’emploi d’avenir, alors que la moyenne nationale est de 38%. La création de ce parcours de formation a été financée par le Conseil Régional de Lorraine à hauteur de 14 millions d’euros.

Emploi d’avenir et formation qualifiante : un double parcours de réussite

D’après Laurence Demonet, c’est la qualité des formations qui prime pour le Conseil Régional :

Nous avons tenu à ne pas faire que du chiffre.

Avant, pendant et après la signature d’un contrat d’emploi d’avenir, c’est tout un processus de définition de projet et de suivi qui est mis en place et réalisé par des cellules opérationnelles.

Il en existe une par bassin et une fois par mois, des réunions ont lieu réunissant des représentants de l’Etat, de la Région, de Pôle Emploi et de la mission locale.

Sur les 500 jeunes qui étaient définis comme aptes à la signature d’un contrat d’emploi d’avenir à Metz-Borny, tous ne l’ont pas fait : ce ne serait pas forcément la solution qui leur conviendrait le mieux.

Le travail de la cellule opérationnelle consiste justement, au cas par cas, à cerner le bon employeur pour le bon candidat et à construire un réel projet professionnel, mais aussi à vérifier par la suite l’implication de l’employeur dans le projet et dans la formation réalisée en parallèle.

La formation qualifiante peut durer jusqu’à plus de 2 ans et garantit une progression du jeune mais surtout, l’obtention d’un diplôme qui peut aller jusqu’au bac pro pour le sécuriser.

Jean-Pierre Masseret, Président de Région, Thomas Chevilley, le salarié et Nacer Meddah, Préfet de lorraine lors de la signature du premier contrat. Photo : Tout-Metz
Jean-Pierre Masseret, Président de Région, Thomas Chevilley, le salarié et Nacer Meddah, Préfet de lorraine lors de la signature du premier contrat. Photo : Tout-Metz

Priorité aux secteurs qui recrutent

Même si aucun domaine n’est exclu, le recrutement de ces emplois d’avenir se fait principalement dans le secteur non-marchand et dans 3 domaines :

  • Animation et sport
  • BTP
  • Sanitaire et social

Les plateformes de formation sont délocalisées en fonction de certaines spécificités. Le domaine « Sanitaire et social », par exemple, comprend une plateforme d’aide à la personne.

14% des jeunes embauchés sont tout de même concernés par le secteur marchand, et ce même s’il n’est pas prioritaire : une convention a par exemple été réalisée avec la chambre d’agriculture qui prendra en charge 50 jeunes.

Une autre convention a été signée avec l’organisme de formation des collectivités : sur le territoire de Briey-Longwy, 24 emplois d’avenir représentants de véritables projets professionnels sont garantis.

Et l’avenir ?

Si les objectifs de signature de contrats de ces emplois d’avenir ne sont clairement pas atteints, le taux d’abandon, quant à lui, reste faible et les perspectives d’avenir demeurent un peu moins floues pour les jeunes embauchés.

En effet, le taux de rupture de contrats en Lorraine avoisine pour l’instant les 3% en Lorraine et toujours d’après Laurence Demonet, ces ruptures sont le plus souvent à l’origine des jeunes et se traduisent surtout par des déménagements ou des incidents de la vie, mais sont rarement dus à de mauvaises relations avec l’employeur.

Un contrat d’avenir a une durée maximum de 3 ans. À cette échéance, du fait de son expérience professionnelle couplée à la formation qualifiante, le jeune salarié est censé disposer de toutes les qualités pour accéder à un emploi durable dans un secteur qui recrute.

Dans le meilleur des cas, son employeur peut choisir de le garder si cela lui est possible. Sinon, il continuera d’être suivi et aura acquis certaines qualités professionnelles.

Personnalité(s) :

2 commentaires

  1. L’objectif des emplois d’avenir est de permettre à des jeunes sans qualification ou issus de quartiers sensibles d’acquérir une expérience et ainsi d’acquérir des compétences.
    L’idée simple est qu’il vaut mieux, en période de crise, financer des emplois qui éviteront d’avoir une génération sacrifiée. Démarrer par plusieurs années de chômage se paie effectivement tout au long de sa carrière professionnelle.
    En Lorraine, l’échec du déploiement est patent. Les chiffres bruts ne seront même pas atteints. Les cibles prioritaires, les jeunes sans qualification et issus des quartiers n’ont en surtout pas profité.
    Laurence DEMONET en porte la responsabilité. Elle a exprimé, lors de réunions publiques, dès le début, sa réticence à déployer le dispositif. Elle la perçu comme concurrentiel du contrat d’apprentissage. Elle a fait d’emblée un procès d’intention aux associations employeurs. Elle a axée son action sur le contrôle en mettant en place des procédures lourdes, compliquées et mal définies qui ont ralenti fortement l’organisation des acteurs. Elle a dévoyé l’esprit initial du projet en le transformant en une sorte de contrat de qualification obligatoire, réduisant par cela les compétences au diplôme.
    65 % des contrats signés en Lorraine comporte ainsi, par obligation, un parcours de formation qualifiante. le double de la France. Combien seront effectivement mis en œuvre, lorsque l’on sait qu’aucune adaptation de la formation n’a été réalisée pour permettre aux employeurs de concilier les temps d’emploi et de formation ? les 14 millions affichés ne sont, pour l’essentiel qu’une valorisation de programme déjà existants et inadaptés au dispositif. La région Lorraine n’a pas joué le rôle moteur qui a été celui d’autres régions françaises, notamment en donnant l’exemple d’embauche de jeunes, en favorisant les recrutements par des grandes entreprises, en accentuant l’aide pour certains secteurs…
    En réduisant l’objectif de la mesure, elle en a aussi réduit l’accès. Les jeunes les plus fragiles n’en en pas profité. Il n’est pas acceptable de s’en contenter comme cela est fait actuellement, en disant simplement que cela n’est pas fait pour eux. Il faut faire en sorte que cela soit le cas.
    En fait, il n’est acceptable de se contenter d’injonctions paradoxales et de vœux pieux pour faire croire à l’existence d’une politique en faveur de la jeunesse.

  2. Je suis à la recherche de mon premier emploi dans la région de Sarrebourg. Je suis titulaire d’un BEPA service à la personne. La maison de retraite où j’ai fait mes stages, environ 2 mois proposait un contrat d’avenir dans mon domaine et il me correspondait d’après les commentaires de ma conseillère vraiment mais j’ai appris qu’en fait cette maison de retraite cherchait bien un salarié mais avec de l’expérience donc cela ne correspond pas à l’esprit du contrat d’avenir tel qu’il m’a été présenté. Je me demande si ces entreprises ne cherchent pas à financer leurs embauches par la collectivité. Je suis très déçu et en ait marre de traîner à la maison chez mes parents, j’ai envie d’un travail.

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