À l’occasion du conseil métropolitain du lundi 8 juillet 2024, les élus de l’Eurométropole ont voté la création d’un service intercommunal de police municipale, soit une « police métropolitaine » qui ne porte pas son nom pour des raisons juridiques.
Après la création d’un Centre de Supervision Urbain (CSU) métropolitain en 2023, la création de ce nouvel échelon sécuritaire doit répondre aux enjeux de sécurité publique sur l’ensemble des communes de la métropole. Elle aura comme compétence la sécurisation des transports publics, la protection de l’environnement et le soutien aux communes notamment lors des grandes manifestations.
La mise en place du service doit se faire au 1er janvier 2025.

Ce nouveau service comptera 28 agents au lancement (12 policiers municipaux pour les missions de police des communes, 12 policiers municipaux pour les transports en commun, 3 gardes-champêtres pour l’environnement et 1 responsable), dont 22 nouvellement recrutés. Son siège devrait se situer à Augny, sur le plateau de Frescaty.
La création du service intercommunal nécessitera la mise en place d’une convention entre la métropole et l’État et d’une convention entre la métropole et les communes, mais elle ne nécessite pas de transfert de compétences des communes vers la métropole.
Les policiers se trouveront sous l’autorité du maire de la commune où ils se situeront dans le cadre de leur activité et seront armés sur toute l’Eurométropole pour « assurer une continuité territoriale cohérente et opérationnelle ».
La gauche dénonce une surenchère sécuritaire
Lors des échanges, les conseillers d’opposition de gauche ont exprimé de vives inquiétudes concernant ce futur service. Denis MARCHETTI, conseiller métropolitain (UNIS) dénonce un service qui sera surtout profitable aux Messins, mais qui verra les petites communes de la métropole financer la sécurité à Metz.
Le coût du service sera assumé par l’Eurométropole avec un « remboursement partiel » des communes », explique-t-il. La part forfaitaire restera à la charge de la métropole, par conséquent, l’ensemble des communes, même celles qui ne bénéficient pas de ce nouveau service, contribueront à le financer, argumente le conseiller d’opposition.
C’est un point sur lequel j’ai déjà sensibilisé les élus de cette assemblée avec le centre de supervision urbaine, qui a fait figure de « précédent » en la matière. On démarre petit à petit en jurant que seules les communes intéressées au raccordement participeront financièrement, et l’on se retrouve au final avec une participation de la métropole, c’est-à-dire de toutes les communes, à hauteur de 2,1 M€, soit les deux tiers du coût de l’équipement. Ce sera identique avec cette police, bien sûr, qui travaillera sans doute essentiellement dans quelques communes, mais qui sera en grande partie financée par toutes. Partiellement au début, peut-être, et puis un jour intégralement, probablement.
Extrait de l’intervention de Denis MARCHETTI
« La surenchère d’embauche à la police municipale continue, de la ville, il passe à la métropole. Je le rappelle avec le recrutement de plus de 20 policiers municipaux à Metz, nous sommes devenus une des villes les mieux dotées de France en policiers par habitant », ajoute Jérémy ROQUES, conseiller métropolitain (UNIS), indiquant par la suite que la création de ce nouvel échelon va compliquer la coordination entre les services de police (police municipale, service intercommunal de la police municipale et police nationale).
« Vous restez dans un enfermement dogmatique, un aveuglement idéologique dès qu’on aborde les problèmes d’incivilités et qu’on envisage les moyens d’y répondre », rétorque François GROSDIDIER, président de l’Eurométropole de Metz.
L’édile évoque notamment le besoin de ce service pour agir efficacement sur les lignes Mettis et les Lianes. « Un policier qui monte à Woippy doit actuellement descendre avant l’hôpital de Mercy », explique le président de l’Eurométropole, citant également les difficultés d’intervention au Mont Saint-Quentin, se situant sur le territoire de plusieurs communes, pour justifier la création de ce service.
« C’est sûr que ça a un coût, mais c’est le coût de la sécurité », affirme quant à lui Cédric GOUTH, vice-président de l’Eurométropole de Metz. Contacté par la rédaction de TOUT-METZ, le service communication de l’Eurométropole de Metz indique que le coût du service intercommunal de police municipale sera précisé lors du Budget primitif, en décembre 2024, après les délibérations des communes.