Disparus de Metz : Aurore aurait voulu faire un break et voir la mer

Aurore et son père avaient refait surface hier, dans le nord de la France.

Les policiers de Metz sont allés les récupérer dans la foulée, puis les ont ramenés en Lorraine afin de poursuivre l’enquête, et d’éclaircir les circonstances dans lesquelles se sont déroulés les faits.

Le procureur donnait aujourd’hui une nouvelle conférence de presse pour faire l’épilogue de cette disparition, qui pour le coup se termine plutôt bien.

Mickael Krachenberger (le père) avait été placé en garde à vue pour pouvoir être auditionné, une garde à vue prolongée d’ailleurs jusqu’à demain matin (samedi 10/08).

A ce stade des auditions, Aurore et son père ont été entendus et ont livré des versions à peu près similaires.

Une idée de l’adolescente

D’après les auditions, Aurore, 13 ans, a su influencer son père (qui souffre de bipolarité) pour obtenir d’aller voir la mer en Belgique. Pour être tranquille, elle aurait jeté son téléphone portable et celui de son père par la fenêtre…

Voici, en gros, l’explication de la disparition, et la raison de l’incapacité des services de police à géolocaliser les gsm des protagonistes.

Aurore avait des problèmes avec sa mère, mais, selon le procureur, pas plus que ceux de toute adolescente avec ses parents à cet âge là. Aurore souhaitait simplement rallonger un peu le temps d’éloignement avec sa mère.

Sauf que voilà, on ne fait pas un break comme on veut à 13 ans, surtout lorsque l’on doit rentrer à une certaine date à la maison après une semaine passée auprès d’un père fragile psychologiquement.

Et dans cette affaire, l’adulte, le responsable au regard de la loi, c’est Michaël K., le père d’Aurore.

Le père et sa fille étaient donc partis à Ostende, puis ils sont passés par Gand (lundi 05/08), où ils ont été nourris par une famille résidant proche de l’aire d’autoroute où le véhicule des messins était tombé en panne d’essence.

Cette même famille leur a permis de repartir vers la France en leur fournissant de l’essence jeudi matin.

Là, l’affaire nécessite encore quelques éclaircissements : selon le père, il aurait simulé une nouvelle panne d’essence pour donner des nouvelles… sauf que la voiture est effectivement en panne d’après les constations de la Police.

A noter que d’après d’autres constatations, la jeune fille est en bonne santé et n’aurait pas subit d’agression physique ou sexuelle.

Circonstances aggravantes pour le père

Quel que soit sa fragilité psychologique, le père est responsable au regard de la loi française, pour des faits de soustraction d’un mineur par ascendant.

Circonstance aggravante, ils ont quitté le territoire français… ce qui porte à 3 ans d’emprisonnement ferme, la peine risquée par le père, et ce même s’ils ont été retrouvés en France.

A un jour près (4 jours de disparition effective), une autre circonstance aggravante aurait pu alourdir le tout.

Michaël K. a été auditionné aujourd’hui par un psychiatre, chargé d’évaluer sa fragilité psychologique et l’éventuelle nécessité de l’hospitaliser.

Dans tous les cas, le père sera présenté au juge d’instruction, qui lui signifiera les charges dont on l’accuse, la mère ayant porté plainte en début de semaine lorsqu’elle avait constaté la disparition.

D’après France Bleu Lorraine Nord, on aurait demandé l’internement psychiatrique pour le père d’Aurore :

Mesures de suivi éducatif pour la fille

Présentée au juge pour enfant, Aurore fera l’objet d’un suivi via une procédure éducative, avec des mesures de suivi éducatif et psychologique.

A la fois pour tenter d’éviter une nouvelle fuite, mais aussi pour protéger l’enfant, ce sont de nouvelles épreuves qui attendent Aurore, qui ne devrait pas pouvoir revoir la mer avec son père avant longtemps.

Un père qui sera susceptible de subir une nouvelle expertise psychiatrique, pour évaluer s’il est pénalement responsable (ou pas) dans cette affaire.

Dans le cadre de l’information judiciaire en cours, mère et fille seront susceptibles d’être à nouveau entendues.

Le père a exprimé des regrets sur la situation, pour laquelle il se serait plusieurs fois inquiété en chemin, sans toutefois interrompre le périple.