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Une première décision de justice dans la guerre des Marathons à Metz 

C’est un nouvel épisode du feuilleton judiciaire autour des Marathons de Metz qui s’est écrit ce jeudi 18 septembre 2025. Saisi en référé, le tribunal judiciaire de Paris a rendu une première décision dans le conflit opposant l’association historique Metz Marathon à la société RNK, organisant l’Euro Marathon Metz pour le compte de la métropole.

Si le juge n’a pas retenu l’accusation de parasitisme émise à l’encontre de RNK, la bataille judiciaire est loin d’être terminée. À moins d’un mois de la date fatidique du 12 octobre, la tension monte d’un cran. Explications.

Photo du Marathon 2022.

À la suite de tensions internes au sein de l’association Metz Marathon, la métropole de Metz avait fait le choix de passer par un nouvel opérateur pour l’organisation du Marathon de Metz, annulé en 2023, puis en 2024. La société RNK a été retenue par la collectivité pour organiser les éditions 2025 et 2026 de l’Euro Marathon Metz, après une mise en concurrence dans le cadre d’une procédure d’appel d’offres

Cependant l’association historique, se jugeant évincée de son propre événement, et en conflit avec la métropole, a elle aussi annoncé l’organisation de sa course. Metz se retrouve donc dans une situation inédite avec deux Marathons à la même date, le 12 octobre :

Cette situation incompréhensible pour les coureurs se règle actuellement par procédures interposées.

Un Marathon judiciaire 

L’association Metz Marathon accusait notamment RNK de parasitisme devant le tribunal judiciaire de Paris. « On estime que le Marathon reprend en beaucoup de points essentiels le Marathon porté depuis 15 ans par l’association historique », explique maître Etienne MANGEOT, avocat de l’association Metz Marathon. La société RNK réclamait quant à elle 45 000 € de dommages et intérêts pour atteinte à son image. 

Ce jeudi 18 septembre 2025 le juge des référés a débouté les deux parties. Pour la justice, les arguments avancés n’étaient pas suffisants pour justifier d’empêcher l’Euro Marathon de prendre place le 12 octobre prochain, mais la société RNK n’a pas non plus obtenu gain de cause. Un statu quo qui laisse donc la situation inchangée. « On a toujours deux Marathons dans la même ville », assure Etienne MANGEOT.

Le feuilleton judiciaire est loin d’être clos. Un autre jugement doit avoir lieu à Metz le 23 septembre pour « dénigrement ». Cette fois c’est la métropole qui vise à interdire les inscriptions à la course organisée par l’association Metz Marathon

Une procédure est également en cours devant le tribunal administratif de Strasbourg. La justice n’a pas encore rendu son verdict, mais le rapporteur public a déjà recommandé d’annuler le contrat liant la métropole à RNK. Dans tous les cas, la décision de justice à venir ne menace pas l’édition 2025 de l’Euro Marathon qui devrait bien avoir lieu. 

Selon l’avocat de Metz Marathon, plusieurs procédures visent également le président de la métropole François GROSDIDIER, dont une action en diffamation et des plaintes pour délit de favoritisme liées aux autorisations d’occupation du domaine public. 

De son côté, le maire de Metz et président de la métropole François GROSDIDIER, se veut catégorique : « Il n’y aura qu’un Marathon, il ne peut y en avoir deux. Le deuxième n’est qu’un coup de bluff pour empêcher l’exécution d’un marché public. Le Marathon de l’association ne pourra se faire sans les autorisations municipales, sans subventions », explique-t-il. En parallèle, l’édile se dit satisfait de l’engouement par l’Euro Marathon qui rassemble « plus de 7 000 coureurs inscrits ».

Concernant le risque de voir le contrat entre la métropole et la société RNK cassé par le tribunal de Strasbourg, François GROSDIDIER est serein. « On nous reproche de ne pas avoir la compétence. Ce Marathon-là est parti. Pour le prochain, nous modifierons nos compétences afin de prendre celle de l’organisation de manifestations sportives ou culturelles à rayonnement régional ou national », affirme le président. 

Le jugement du mardi 23 septembre pourrait contribuer à clarifier la situation, sans certitudes, mais le conflit judiciaire est appelé à se prolonger dans le temps, bien au-delà du 12 octobre. La situation pourrait même s’inviter dans la campagne des municipales 2026.

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