Quatre ans après le refus de la dénomination juridique « Eurométropole de Metz » par l’ancien préfet de la Moselle, Laurent TOUVET, la majorité métropolitaine ne lâche pas l’affaire et veut cette fois adopter le nom de « EURO-METROPOLE ». Un tiret susceptible de faire la différence ?

L’affaire remonte au 10 mai 2021 et à l’adoption du nom « Eurométropole de Metz ». La collectivité, désirant se donner une dimension européenne, à l’image de son voisin strasbourgeois, s’est alors renommée Eurométropole. Les services de l’État avaient alors bloqué la procédure, à la grande frustration du président de la métropole, François GROSDIDIER. L’histoire était ensuite allée devant le tribunal administratif de Strasbourg, sans succès. Une fin de non recevoir ensuite confirmée par la cour d’appel de Nancy.
Si la métropole peut continuer d’utiliser légalement le titre d’Eurométropole dans sa communication, elle ne peut pas se servir de cette dénomination dans les documents officiels. Une défaite en demi-teinte qui est restée en travers de la gorge de la majorité. Elle tente cette fois une nouvelle approche.
À défaut de « Eurométropole », la proposition faite est cette fois de prendre le nouveau nom de « EURO-METROPOLE ». L’argumentaire utilisé est sensiblement similaire à celui avancé il y a 4 ans :
Notre institution est en effet située sur l’un des couloirs majeurs de circulation Nord Sud en Europe et irriguée de façon permanente par ces flux de voyageurs et de marchandises, par ces échanges multiples qui assurent la vitalité de notre économie. Par ailleurs, adossée à une Grande Région européenne, Metz entretient de fructueuses relations avec ses puissants voisins, le Grand-Duché de Luxembourg, la Sarre et la Rhénanie-Palatinat et bien sûr la Belgique.
document de la métropole de Metz
Ces principes avait déjà jugés insuffisants par la préfecture et le tribunal administratif de Strasbourg lors de son jugement. « Metz Métropole n’est pas frontalière d’autres pays européens, n’accueille aucune institution ou organisme européen et ne se prévaut pas d’un usage ancien et constant d’un nom en lien avec le vocable euro », justifiait le juge.
La situation a néanmoins changé. Si François GROSDIDIER entretenait des relations tendues avec le préfet TOUVET, il affiche des échanges bien plus sereins avec Pascal BOLOT, nommé en avril dernier. Cette proposition est soumise à l’approbation du conseil « en concertation avec le préfet », précise François GROSDIDIER, ce qui éviterait un nouveau procès. Selon lui, le tiret dans « Euro-Métropole » suffirait à éviter toute confusion sur les fonctions de la collectivité, contrairement à la dénomination « Eurométropole ».
La décision a été adoptée en conseil métropolitain ce lundi 15 décembre 2025, malgré les critiques de la gauche qui s’est abstenue. « Combien de temps et d’argent aura-t-on perdu pour cet entêtement monsieur le président ? », s’interroge Jérémy ROQUES, président du groupe Unis.