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Le défi de la rénovation énergétique des copropriétés en secteur protégé

La rénovation énergétique est un enjeu crucial dans la transition vers une société durable et respectueuse de l’environnement, mais elle peut s’avérer complexe pour les copropriétés situées en secteur protégé.

Pour un territoire au patrimoine historique important comme celui de la Moselle, et en particulier dans la cité messine, la réglementation portant sur le patrimoine architectural est particulièrement développée afin d’harmoniser les choix architecturaux et urbanistiques, et d’éviter les projets pouvant mettre en péril la cohérence du bâti de la ville.

A l’heure de l’augmentation des coûts énergétiques et de la lutte contre le réchauffement climatique, la rénovation énergétique des bâtiments visant à convertir les passoires thermiques en bâti vertueux peut s’avérer inquiétante pour les propriétaires dans les zones protégées, là où toucher à l’enveloppe extérieure des bâtiments (qui n’est, et de loin, pas la seule solution) nécessite de s’accommoder de la réglementation chargée d’en protéger la persistance architecturale.

Pour tenter de déminer le terrain et de permettre aux propriétaires tout comme aux copropriétés de se pencher sérieusement sur le sujet, avant qu’un prochain jour une loi ne le leur impose à marche et à rythme forcés, l’ALEC du pays messin a organisé une table ronde réunissant l’ABF (lire plus bas), syndic de copropriétés et acteurs du bâtiment, en partenariat avece Tout-Metz. L’intégralité des échanges a été enregistré dans la vidéo ci-dessous :

 Table ronde sur le thème de « La rénovation énergétique des copropriétés en secteur protégé »

L’ABF, gardien du patrimoine 

Le secteur protégé de Metz est l’un des les plus anciens de France. Créé en 1976 à la demande de la ville, il comprenait à l’origine les environs de la Cathédrale et ceux de la place de la Comédie. Il s’est ensuite élargi jusqu’à couvrir 165 hectares, incluant notamment le quartier de la gare.

La réalisation de travaux dans ces zones nécessite d’obtenir l’autorisation d’un architecte des bâtiments de France, ce qui n’est pas toujours chose aisée au regard de la complexité et parfois même de l’enchevêtrement des principes à respecter.

Le corps des architectes des Bâtiments de France (ABF) est né en 1946. Depuis 1993, il est réuni au corps des urbanistes de l’État au sein du corps des architectes et urbanistes de l’État (AUE), section patrimoine afin de rendre cohérent le respect du patrimoine et l’aménagement du territoire.

Ministère de la Culture

La réglementation peut en effet parfois paraître draconienne, voire incompréhensible. Entre Metz et Scy-Chazelles (par exemple), des secteurs protégés peuvent avoir des logiques différentes. malgré leur proximité géographique.

Ainsi, il ne faut pas perdre de vue que les réglementations sont mises en place, non pour bloquer les projets, mais bien pour s’assurer qu’ils soient conformes à l’objectif de conservation du patrimoine voulu par la ville.

S’informer pour éviter les contretemps

Lors de travaux sur un bâtiment ancien en secteur protégé, il faut se poser la question du projet global. La réalisation d’un diagnostic précis permet de trancher sur les points à améliorer pour être en cohérence avec le plan de rénovation énergétique national visant la neutralité carbone d’ici 2050.

Le choix de l’isolation intérieure et/ou extérieure et du vitrage est crucial en secteur protégé, dans des bâtiments souvent vétustes, qui possèdent des caractéristiques peu communes.

La question du prix, notamment du reste à charge pour les membres de la copropriété, est essentielle. Il faut réfléchir sur le long terme et établir un projet cohérent pour avoir un retour sur investissement intéressant.

Les copropriétaires qui ne souhaitent qu’un retour sur investissement en allégeant la facture de façon très conséquente à court terme sont, dès lors dans l’erreur à double titre : tout d’abord parce qu’ils s’exposent à une injonction dans un délai très court d’ici à quelques années au lieu de provisionner et d’étaler l’investissement au plus vite, et puis surtout car leur vision purement financière à court terme leur coûtera bien plus cher à l’heure d’un réchauffement climatique galopant.

Où que l’on regarde, il existe des solutions, souvent utilisées de façon combinée, afin d’améliorer la performance énergétique des bâtiments. Consultés très en amont du projet, l’ABF et les professionnels du bâtiment peuvent trouver le meilleur compromis. Au préalable, l’établissement d’un diagnostic par des professionnels peut s’avérer particulièrement instructif.

Des dispositifs de diagnostic et de soutien

L’Agence Locale de l’Energie et du Climat du Pays Messin (ALEC) est un organisme qui accompagne les copropriétaires souhaitant réaliser des travaux de rénovation énergétique. Ce service public facultatif et gratuit se révèle particulièrement utile, y compris pour un projet situé en secteur sauvegardé.

L’assistance de l’ALEC permet de cibler et d’obtenir les aides financières disponibles, mais souvent méconnues, afin de réduire le coût du projet.

On trouve notamment le dispositif MaPrimeRénov’Copropriétés qui représente une aide de 25 000 € et 25 % du montant des travaux. Le gouvernement a également mis en place un éco-prêt à taux zéro pour les projets de travaux de rénovation énergétique.

Tant pour le diagnostic énergétique que pour les conseils et les orientations au niveau des aides existantes, l’ALEC du pays messin est donc un intermédiaire de choix, en relation avec les autres acteurs locaux, et consultable gratuitement, loin des arnaques qui se propagent partout.

Quant à la question de savoir s’il faut ou non rénover thermiquement un bâtiment qui n’a pas été conçu avec les normes prévues à cet effet, elle ne se pose pas à l’heure où les dégâts causés par le réchauffement climatique sont et seront de plus en plus importants.

Pour en savoir plus ou prendre contact, visitez le site web de l’ALEC du pays messin : https://www.alec-paysmessin.fr/

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