C’est l’un des bâtiments emblématiques de la ville de Metz , même s’il est bien moins ancien que certains le croient. Le palais du gouverneur est aussi l’un des bâtiments les plus visités à Metz lors de la journée annuelle du patrimoine. Mais même au cours de cette journée, le public ne peut pas véritablement tout visiter .
Tout Metz vous propose de découvrir (ou de re-découvrir) le palais du gouverneur de Metz en photo . Pour l’occasion, l’armée nous a aussi ouvert les portes de certaines zones inaccessibles au public . Un photo reportage signé photographe Jean Christophe VERHAEGEN .
En lisant les légendes de chaque photo, vous découvrirez par exemple que le palais du gouverneur n’est pas le véritable nom du bâtiment, que de mystérieux souterrains partent de sous le parc, qu’un baptistère âgé de près de 1000 ans trône à l’extrême pointe du parc, ou encore d’où vient l’ours brun de près de 2m qui habite le couloir principal…
Le palais du gouverneur, dont le véritable nom est en fait « hôtel de commandement » jusqu’en 1921, n’a été édifié qu’en 1903 sous l’annexion par l’empereur Allemand (prussien) Guillaume II. Bien qu’emblématique, le palais du gouverneur est donc un bâtiment relativement jeune pour une ville à l’architecture multi-centenaire comme Metz. Le bâtiment était destiné à accueillir l’empereur et sa femme lors de leurs (rares) venues à Metz. Sa façade avant fut longtemps entièrement recouverte de lierre, ce qui lui donnait un tout autre aspect.
Si la façade avant est la plus visible (et connue de beaucoup), voici la façade arrière du palais du gouverneur, vue depuis ses jardins. Le bâtiment est construit à la pointe de l’ancienne citadelle de Metz. Le long de ce parc de 3,8 hectares qui fait angle, d’un côté l’accès à l’autoroute, de l’autre côté l’accès au parking Arsenal / République.
Voici le détail du fronton de la façade arrière du palais du gouverneur. Le palais fut inauguré le 19 février 1905. La première visite de l’empereur se fit le 11 mai 1905.
Le lieu est habité depuis bien longtemps. Au Xème siècle, bien avant la citadelle, se trouvait ici l’église des Bénédictines de Ste Marie, qui fut détruite en 1861. A la construction du palais du gouverneur, les Allemands détruirent les 2 portails qui avaient résisté. Sur cette photo, voici tout ce qui en reste.
Autre vestige de l’église des Bénédictines de Sainte Marie, à l’extrême pointe du parc actuel, un baptistère en pierre âgé de plus de 1000 ans (Xème siècle). A cette époque, la ville de Metz portait un autre nom : Mettis (plus d’informations ici : origine du nom de la ville de Metz )
Ces marches plongent dans les souterrains de la Tour d’Enfer et des vestiges des fortifications datant du moyen-âge. Sous les jardins du palais et au-delà, salles et couloirs mènent en différents endroits (vers le canal par exemple) dont certains n’ont jamais pu être explorés. L’accès est aujourd’hui condamné, une bonne partie des galeries souterraines est ennoyée. Certains pourtant se rappellent avoir pu faire quelques pas dans ces escaliers, lorsque l’accès était encore ouvert pendant la journée du patrimoine.
Détail de l’entrée du palais du gouverneur. Lorsqu’en 1940 les Allemands reprirent Metz aux Français, le palais devint le siège de la Kommandantur. Juste devant le perron, sous l’occupation, les Messins venaient récupérer ici les laissez-passer pour sortir de la ville.
Voici le hall d’entrée du palais du gouverneur. Le bâtiment de 1200m² est avant tout un lieu de réception militaire, c’est aussi le bureau et la résidence du général gouverneur militaire de Metz, qui y occupe un appartement de fonction de 90m² à l’étage.
Dans le couloir principal du rez-de-chaussée trône un inattendu ours brun naturalisé qui mesure près de 2 mètres de haut. Tué par une compagnie de chasseurs russes, il fut offert en signe d’amitié en 1898. Véritable curiosité des lieux, il permet aux visiteurs des journées du patrimoine de réaliser des « selfies » originaux. Tous les 10 ans, l’ours quitte le palais du gouverneur pour être rempaillé.
Le palais du gouverneur était sensé accueillir l’empereur et l’impératrice lors de leurs passages à Metz. Deux énormes baignoires leur furent réservées. L’impératrice ne s’y baigna jamais, et ne vint que rarement dans le bâtiment, préférant séjourner dans l’actuelle préfecture.
Voici le salon aux oiseaux. Le rez-de-chaussée du palais du gouverneur est une enfilade de pièces parfaitement adaptée à la mission réceptive des lieux. Du temps de l’empereur Guillaume II, certains bals ont compté jusqu’à 800 convives.
La salle d’armes du palais du gouverneur de Metz tient lieu de salle de réception mais aussi de salle de réunion. Aux murs, différents ornements et peintures militaires. Cette salle contient une maquette reproduisant à l’identique la toiture en bois du bâtiment (réalisée par un compagnon du devoir lors de son service militaire). Dans cette salle se trouve également une sorte de kiosque de musique en hauteur.
Toujours dans la salle d’armes (en regardant dans l’autre sens par rapport à la photographie précédente), on découvre une maquette reproduisant à l’identique la toiture en bois du palais du gouverneur. Cette maquette a été réalisée par un compagnon du devoir pendant son service militaire. En haut au centre de l’image, on repère également un ancien kiosque à musique, utilisé au temps des allemands, lorsque des bals étaient organisés au palais. Désormais, c’est la cuisine que l’on retrouve derrière ces rideaux.
L’étage n’est pas accessible au public lors des journées du patrimoine. En haut se trouvent les appartements du gouverneur, mais aussi d’autres salons réceptifs. L’escalier n’est pas d’époque, du fait des pillages de l’entre deux guerres (le bâtiment ayant été construit pas les Allemands). Une tapisserie d’Aubusson orne le mur. L’histoire dit que la forme des ailes du volatile ici représenté a servi de modèle pour la forme générale du palais.
Voici les salons de l’empereur, une partie du bâtiment qui n’est pas ouverte au public lors des journées du patrimoine. Ici se déroulent des réceptions telles que des repas ou la réception de groupes plus restreints. C’est une suite de pièces en enfilade. Le palais du gouverneur est un lieu de rencontre officiel. En moyenne, 3 réceptions ou visites par semaine l’animent.
Cette pièce se trouve à l’étage, dans les salons de l’empereur. Même s’il n’existe globalement que peu de documentation liée à l’histoire du palais du gouverneur, notamment dû à la destruction de ceux-ci à la fin de l’annexion, il semblerait que les boiseries du plafond et les tapisseries aux murs soient datées de l’époque où l’empereur vint en ces lieux.
Lorsque les troupes françaises entrèrent à Metz le 19 novembre 1918 après 50 années d’annexion, le général Pétain installa son QG dans le palais du gouverneur. Voici la vue que l’on a depuis les salons de l’empereur, sur la façade arrière et le parc avec son bassin-fontaine. Derrière le bosquet d’arbres au fond, en contrebas on trouve le canal, et en haut de la colline, le mont St Quentin.
Aux angles stratégiques du bâtiment, des poivrières octogonales (telles que celle qui est au centre de cette photo) servaient à surveiller les alentours du bâtiment destiné à abriter le commandement du XVIème corps de l’armée prussienne. Il faut bien entendu imaginer que les espaces autour du palais du gouverneur était vides de tout arbre pour permettre cette surveillance.
Voici le bureau Général de corps d’armée Patrick Ribayrol (en poste au moment où nous avons effectué les prises de vue), qui est aussi l’officier général de zone de défense et de sécurité Est, Commandant de zone Terre Nord-Est, ainsi que Commandant des forces françaises et de l’élément civil stationnés en Allemagne.
Sur les côtés de la façade avant du palais du gouverneur dont le style est qualifié de « néo-renaissance », se trouvent deux tours enfermant des escaliers en colimaçon donnant accès notamment au 3ème niveau du bâtiment sous les toits.
Voici le tout dernier niveau du bâtiment, situé sous la charpente du palais du gouverneur. La fameuse charpente en bois reconstituée sous forme de maquette, que l’on retrouve dans la salle d’armes. L’espace, qui court sur toute la longueur du toit, n’est pas utilisé.
Avant de repartir, une dernière sentinelle, assez inattendue en ce lieu plutôt solennel, nous salue. Il ne nous a pas été possible de connaître son grade militaire.
Le drapeau Français flotte à nouveau sur le bâtiment depuis le 20 novembre 1944, le lendemain de la reprise de Metz par le 16ème bataillon de chasseurs.
Nous remercions le service presse, la cellule communication des armées, et tous les personnels qui nous ont accompagné pour la réalisation de ce photo reportage, ou qui en ont permis ou facilité la mise en oeuvre. Nous remercions également M. Bettannier pour la fourniture de précieuses informations historiques.
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