Depuis le lancement du service GraouLib en août dernier, difficile de se déplacer dans Metz sans avoir croisé un moment ou un autre l’un des vélos couleur Jaumont de la flotte. Avec des résultats supérieurs aux prévisions et l’arrivée imminente de nouvelles stations, tous les voyants semblent au vert, mais qu’en est-il de l’avenir de ces vélos en libre-service à moyen et long terme ? Tout-Metz vous propose de faire le point.

Tout roule pour le GraouLib’ ? C’est ce qu’indiquent les premiers retours statistiques. Plus de 50 000 trajets ont été recensés depuis le 26 août 2025 pour plus de 130 000 kilomètres parcourus par les usagers. Plus de 6 000 personnes différentes ont déjà pris le guidon. 1 500 d’entre elles utilisent le GraouLib’ pour des trajets quotidiens vers leur lieu de travail ou d’étude.
« Je savais que ça marcherait. Je ne pensais pas que ça marcherait aussi bien, aussi vite », se félicite Christophe PREVOST, délégué au Plan Vélo de la métropole de Metz.
Le service séduit un public jeune : 90 % des utilisateurs ont moins de 35 ans. Une donnée qui s’explique notamment une offre pensée comme attractive. À la gratuité des 10 premières minutes, s’ajoutent pour les jeunes de 14 à 26 ans des offres d’abonnement à 50 euros par an ou 5 euros par mois incluant une demi-heure de gratuité par trajet, soit la moitié du tarif classique qui est de 100 € par an ou 10 euros par mois. Hors formules, le coût fixe est de à 8 centimes par minute.
Plus étonnant, environ un quart des utilisateurs ne vivent pas dans la métropole, avec des publics habitant le Sillon Lorrain, la Meurthe-et-Moselle et à l’étranger. Les vélos GraouLib’ ont déjà été maniés par des Britanniques, des Suédois et des Allemands.
Où en est le déploiement des stations ?
Le déploiement des stations continue sa progression. À ce jour, 85 à 90 % sont fonctionnelles, certaines attendant encore les validations électriques nécessaires avant leur ouverture. D’ici au 15 décembre la quasi-totalité des stations initialement annoncées devraient être en service, à l’exception de la station place Coislin, qui restera à finaliser après les travaux.
Voici ici la carte :

Quelques nouveaux emplacements pourraient ensuite voir le jour rapidement. « On attend la fin de toute l’installation pour regarder en termes de génie civil le détail de ce que ça nous a coûté. Il restera une enveloppe et on peut imaginer rajouter 3 à 5 stations », précise le délégué au Plan Vélo. Les zones où l’activité est la plus dense seront prioritaires. Une seconde station s’installera au Saulcy, devant le Crous, afin de faire la liaison avec le Ban-Saint-Martin en empruntant la future passerelle Wadrineau.
Certaines communes comme Saint-Julien-lès-Metz pourrait accueillir des stations, potentiellement au niveau de Kinépolis et du plateau des Archives départementales, ou encore Scy-Chazelles. L’idée est néanmoins de proposer des itinéraires incitant les usagers à aller d’une station à l’autre par des circuits sécurisés, en utilisant le réseau de pistes cyclables et voies vertes et bleues de la métropole.
« Il faut faire attention à ne pas mettre les gens en danger parce que les structures cyclables ne sont pas adaptées. On voit qu’il y a des gens habitués à faire du vélo, mais il y a aussi des primo-accédants au vélo », indique Christophe PREVOST.
Quel avenir pour le GraouLib’ ?
Sur le plan opérationnel, le service est considéré comme « efficient » à partir de 4 trajets par vélo et par jour. Pour le GraouLib’ cette moyenne était de 2,5 au printemps. « La progression est là. On devrait atteindre notre objectif au bout d’un an, un an et demi. Ce qui est très rapide », assure Christophe PREVOST. « Le service devrait être doublé dans les deux ans à venir », ajoute-t-il.
Actuellement, le parc comprend 350 vélos répartis entre les différentes stations et la réserve. En comparaison, la Communauté d’Agglomération d’Épinal s’est lancée en 2021 avec 250 vélos pour en arriver 4 ans après à environ 800 unités déployées sur son territoire, dans la ville-centre et les communes alentour. Le potentiel de croissance à Metz est donc plus que significatif. Mais, avant d’imaginer quadrupler le nombre de GraouLib’, il faudra faire preuve d’un peu de patience.
La politique des 10 minutes de gratuité en place jusqu’au 31 mai 2026 permet de faire connaître le GraouLib’ et de créer des habitudes, mais elle empêche de se projeter précisément sur la rentabilité économique du service. « L’idée est que ça coûte le moins possible à la collectivité », rappelle le délégué au Plan Vélo.
Point positif pour l’emploi à Metz, la société Fifteen a quant à elle déjà recruté une quatrième personne pour gérer la maintenance et la répartition de la flotte devant l’activité supérieure à leurs prévisions.