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Municipales 2026 : à Metz, les chefs de file ont enterré l’union de la gauche

S’en est terminé de l’union des partis de gauche en vue des municipales 2026 à Metz, tout du moins au niveau des chefs de file. Bien que des militants aient essayé de co-construire un programme depuis mars dernier, les désaccords des dirigeants ds différents partis qui composent le paysage de la gauche messine1 ont éteint la dynamique.

Une situation qui avait déjà été constatée face à la presse le 23 mai dernier, et que les co-chefs de file de LFI ont décidé de transformer en aveu d’échec avant les départs en vacances.

Pourquoi un échec

Le premier constat est relatif aux dirigeants qui s’affrontaient sur le choix de la tête de liste, des règles internes, ou encore sur la taille du spectre d’un éventuel rassemblement, quitte à reprocher aux autres ce qu’ils faisaient eux-mêmes. Le contenu semblait secondaire, même s’il ne s’en trouve aucun pour l’admettre, bien au contraire.

Le sujet des législatives, anticipées ou non, semblaient aussi constituer un obstacle infranchissable dans la quête de l’union, pour certains individus qui y œuvraient. L’une des clauses de l’accord, qui proposait d’interdire à toute tête de liste de se présenter aux législatives pour se concentrer sur les seules affaires de la ville, s’est transformée en casus belli entre Charlotte LEDUC (LFi) et Jérémy ROQUES (EELV).

Dans la liste des frustrations se trouve la question de la volonté, pas celle affichée, mais celle qui a régit les choix. Le communiqué de presse de LFI daté du 1er juillet fait l’amer constat de se trouver englué dans des débats sans fin, dénonçant une « stratégie d’union jusqu’au centre côté PS », mais refusant dans le même temps toute négociation qui pourrait les mettre « en porte à faux avec [leurs] idéaux et [leurs] engagements politiques »… Or, c’est bien en acceptant des concessions qu’une négociation politique, et donc qu’une union, est rendue possible. Vouloir c’est choisir, choisir, c’est renoncer. Arrivée à l’indigestion, LFi a renoncé.

Accusant le PS et UNIS de vouloir une union trop (ou pas assez) large (selon la façon dont on l’interprète, la personne qui le dit et le côté vers lequel on élargit), et de les « pousser à choisir entre rentrer dans le rang ou être exclus », LFI a enfoncé les derniers clous dans le cercueil d’une union de la gauche déjà très mal en point, qui n’attendait que le coup de grâce dont aucun ne voulait de la paternité… même si la publication facebook de Bertrand MERTZ datée du 30 juin pourrait prétendre à ce statut, et confirme qu’il avait déjà, et depuis longtemps, abandonné le chemin de l’union avec une partie de la gauche.

Exit donc la solution par les partis, oubliant ce qui les rassemble car trop occupés à discuter de ce qui les divise ou à faire sans les autres. Reste donc les électeurs, que LFi appelle a se rassembler à la mi-septembre lors d’une grande Assemblée Citoyenne afin de prendre le relais des groupes de travail qui œuvraient sur le fond.

Quelle solution pour la gauche à Metz en 2026 ?

Si certains se demandent pour quelles véritables raisons certains de ces chefs de file ont décidé de conduire délibérément l’union au cimetière, les électeurs de gauche sont pour le moment fixés sur la nécessité de choisir en 2026, entre différents courants d’une gauche qui partira divisée (a priori en trois : le PS, LFi et l’union des autres, qui reste à finaliser). Les mêmes causes provoquant les mêmes conséquences, ces électeurs connaissent déjà le résultat, pour les avoir observés par le passé : une défaite à gauche en 2020 suite à une union trop tardive, et une défaite à droite en 2014 sur fond de division.

Les habitants de la ville qui voteraient pour une gauche unique, ou qui ne souhaitent pas (re)voter pour François GROSDIDIER (si l’on ne considère que ces 2 blocs) peuvent toujours espérer d’ici-là un hypothétique sursaut d’orgueil ou du sens des responsabilités de ces mêmes dirigeants… où l’irruption d’un candidat providentiel qui rassemblerait militants et électeurs à la rentrée. Il s’agira alors d’observer la réaction des chefs de file de gauche, de voir s’ils seront capables de le soutenir, ou d’organiser ensemble et avec brio, l’incapacité d’un tel candidat à réussir le cas échéant.

Sans opposant crédible à gauche au niveau des résultats, pas plus qu’au RN ou au centre (pour le moment), François GROSDIDIER, lui, multiplie les inaugurations, et continue à dérouler sa campagne, toujours sans y être officiellement entré.


(1) le PS, LFI, les Écologistes, le Parti Communiste, Génération.s, le Parti Animaliste, les Radicaux de Gauche, le NPA-A et L’Après.

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