Actualité locale & société

La métropole de Metz fait appel après l’annulation du PLUi

Une nouvelle page dans la longue saga du PLUi. La Métropole de Metz a décidé de faire appel du jugement du tribunal administratif de Strasbourg, qui avait annulé son Plan local d’urbanisme intercommunal après avoir été saisi par des associations environnementalistes.

Metz vue du ciel (photo d’illustration).

Après une première suspension partielle, le tribunal de Strasbourg avait finalement retoqué l’ensemble du document le jeudi 24 juillet 2025. Il motivait son jugement par un manquement au « principe d’équilibre » dû à une urbanisation excessive, et par plusieurs « illégalités » dans le dossier de la métropole, dont des fragilités méthodologiques, une prise en compte insuffisante des enjeux environnementaux et une communication lacunaire qui n’a pas permis d’informer correctement le public.

Comme nous l’expliquions alors la métropole disposait d’un délai de deux mois pour faire appel devant la cour administrative d’appel de Nancy. C’est bien la décision qui a été prise à la suite d’une consultation en interne. La saga se poursuit donc devant les tribunaux dans l’attente d’un nouveau jugement.

Ce choix de la métropole provoque l’ire du groupe UNIS pour Metz, qui dénonce une décision « prise en catimini, sans concertation avec l’ensemble de l’assemblée métropolitaine et sans débat en conseil » et un « déni de démocratie locale ».

Selon le communiqué de l’opposition, la majorité métropolitaine n’a pas retenu la leçon du jugement :

Cette absence de concertation, contraire à l’esprit et aux règles de la démocratie locale, est l’une des raisons pour lesquelles le tribunal a annulé ce document. Dès lors, l’appel de Metz Métropole ne fait que prolonger l’incertitude autour d’un PLUi dont la légalité est fragilisée.

communiqué du groupe UNIS pour Metz

Ce n’est pas la seule actualité autour du Plan local d’urbanisme intercommunal. L’association Anti-Corruption AC a déposé une plainte contre X pour prise illégale d’intérêts et favoritisme dans le cadre de l’élaboration du PLUi. La plainte met en cause 5 maires du territoire qui auraient profité de l’élaboration du document pour leur bénéfice personnel, ou celui de proches. 

Une lettre ouverte pour réclamer plus de transparence

Dans une lettre ouverte publiée ce mardi 9 septembre 2025, le collectif Sauvons les Terres du Pays Messin et l’association Air Vigilance demandent à François GROSDIDIER, président de la métropole, une « véritable transparence » sur le coût PLUi.

Durant la procédure contre le PLUi, la métropole s’est illustrée par un manque de transparence injustifiable. À plusieurs reprises, nous avons dû saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), qui nous a systématiquement donné raison — sans que la métropole ne transmette pour autant l’ensemble des documents demandés. De même, les juges ont dû insister pour obtenir des informations et des preuves que la métropole a tardé, voire refusé, de communiquer. Aujourd’hui, nous exigeons une véritable transparence.

Lettre ouverte Sauvons les Terres du Pays Messin et Air Vigilance

Ils réclament notamment la transmission au public des documents suivants :

  • les coûts des études, y compris les études préalables tels que l’inventaire des zones humides, les études Trame Verte et Bleue
  • les honoraires des cabinets de conseil divers, incluant ceux en lien avec l’accompagnement juridique de la métropole
  • les frais de communication (réunions publiques, vidéos, supports divers)
  • les coûts des deux modifications lancées depuis l’approbation du PLUi
  • les frais d’avocats liés aux 17 recours (détaillés par recours)
  • les sommes versées à l’Aguram dans la cadre du PLUi
  • les appels d’offres correspondants
  • les frais de personnel (agents de la métropole mobilisés sur le projet depuis plus de 5 ans),
  • les frais de procédure (presse, reprographie, enquête publique)
  • le détail des coûts prévisionnels des modifications/révisions du PLUi

« Les habitants ont le droit d’exiger une gestion rigoureuse et responsable de l’argent public. Ils n’ont pas à payer le prix d’une politique d’urbanisme incohérente et contraire à l’intérêt général », affirme le document.

Mise à jour le 09/09/2025 à 10h05

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