Politique & social

Bilan du 1er tour pour les formations politiques à Metz

Dominique GROS, Marie-Jo ZIMMERMANN, Françoise GROLET : voici, dans l’ordre, le trio qui s’affrontera au 2nd tour des élections municipales à Metz, dimanche 30 mars. Une triangulaire, où le FN arbitrera le choix du nom du prochain maire des messins.

Quelques heures après la publication des résultats du premier tour, et avant de se pencher sur le second,c’est le moment de faire un premier bilan des résultats.

Entre ceux qui rient, ceux qui pleurent, ceux qui doutent et les autres, le scrutin du 1er tour a certes (et enfin) livré des chiffres bien réels sur l’avis des habitants de Metz, mais il n’a pas pour autant ouvert de boulevard à l’un ou l’autre des candidats.

Au coude à coude, mais chacun avec sa propre équation, le maire sortant et l’union centre / droite vont devoir lutter jusqu’à la dernière seconde, car l’élection pourrait se jouer à une poignée de voix

Le maire sortant ne dévisse pas, et peut espérer

Certains pronostiquaient sa dégringolade, d’une part du fait de la fiscalité et des problèmes liés à la circulation, et d’autre part du fait d’un vote sanction contre le gouvernement de gauche. Ce scénario ne s’est pas déroulé.

Au contraire, même si, avec 12 441 bulletins, il ne progresse qu’assez peu en nombre de voix par rapport à 2008 (12 260 voix), Dominique GROS réussit à sortir premier de ce scrutin. De quoi le conforter sur son bilan, autant que dans sa stratégie de campagne. De quoi aussi faire mentir celles et ceux qui le disaient désavoué par les messins.

Avec des réserves de voix à hauteur maximum de 8,8% (en cas de report total des voix des autres listes de gauche, soit 3 053 bulletins en tout), le maire sortant pourrait dépasser les 15 000 votes en sa faveur au second tour, et donc espérer être ré-élu pour poursuivre son action.

Espérer seulement, car si le report des voix de la gauche vers sa liste peut paraître évident, on ne sait pas quelle sera l’attitude de toutes celles et ceux qui souhaitent le changement, et qui soit se sont abstenus, soit voteront pour faire barrage… On ne sait pas non plus combien ils sont, pas plus que la taille du réservoir de Marie-Jo ZIMMERMANN en face.

L’union de centre / droite… loin du compte pour l’instant

Les électeurs « naturels » du centre et de la droite la demandaient, ils l’ont faite, l’union : l’UDI de Nathalie COLIN-OESTERLE, le MoDem de Nathalie GRIESBECK, l’UMP de Marie-Jo ZIMMERMANN et même la liste « Metz 2014 » d’Emmanuel LEBEAU.

En 2008, ils avaient réussi (en cumulé car ils étaient partis divisés) à rassembler 13 324 voix au 1er tour, et cela sans compter les 8 700 voix de Jean-Marie RAUSCH (ce qui, une fois ajoutées, porte le nombre à 22 024 voix). En 2014, ils en réunissent 11 939 tous ensemble, sans l’ancien maire de Metz. Le FN (7 433 voix) est passé par là, et 1% de plus d’abstention également.

Il va donc falloir trouver 3 000 voix pour combler l’écart le plus grand. Or, cette récupération semble assez difficile à matérialiser : des abstentionnistes, des voix du FN revenant vers l’union de droite, et enfin, un report partiel de voix de gauche des perdants du 1er tour.

Sans le confort d’une avance qu’ils espéraient avoir au sortir du 1er tour, les colistiers vont arpenter le terrain sans relâche entre les deux tours.

Le FN : score élevé, mais peu de marge de manoeuvre

21,3% est un score historique pour le Front National à Metz, et sauf effondrement total au 2nd tour, Françoise GROLET est assurée d’obtenir des sièges au prochain conseil municipal .

Le FN avait déjà réussi à placer trois élus (Thierry GOURLOT, actuel n°2 de la liste, en faisait alors partie) de 1995 à 1998, puis deux de 1998 à 2001 (après la scission du FN). En 1995, le parti frontiste avait obtenu un score de 11,18% au premier tour, et de 11,58% au second.

En 2014, ils espèrent obtenir 6 sièges, s’ils arrivent à maintenir un score équivalent au second tour. C’est la toute la question : parmi les 7 433 électeurs qui ont donné leur voix à Françoise GROLET, combien vont se déplacer à nouveau pour la soutenir, y aura-t-il une fuite vers Marie-Jo ZIMMERMANN (confirmant au passage le vote purement contestataire du 1er tour) ou, au contraire, le FN  verra-t-il son score progresser ?

Le Front National peut-il gagner Metz ?

Sauf énorme surprise, Françoise GROLET ne devrait probablement pas inscrire son nom au bas de la liste des maires de Metz. Le réservoir de voix pour le FN n’est a priori pas assez important pour faire basculer la ville dans l’escarcelle de l’extrême droite.

Par contre, avec ce score élevé, le Front National devrait entrer au Conseil Municipal, ce ne serait pas la première fois. Mais dans quelles proportions, là est la question. Si la mobilisation faiblit, les 6 sièges espérés pourraient bien être réduits à de simples chaises de figuration.

La grande inconnue vient de la motivation des messins qui ont placé un bulletin FN dans l’urne le 23 mars. Ce vote est souvent identifié comme étant partiellement un avis de protestation, les premiers tours des élections sert ainsi souvent les scores du parti de Marine Lepen. Un coup de semonce ne prédit donc pas nécessairement le maintien de la totalité des voix au second tour.

Pour autant, Françoise GROLET représente un véritable électorat, et celui-ci entend bien être représenté sur les bancs du conseil municipal pour les 6 prochaines années, pour tenter d’infléchir la politique de la ville vers ses préoccupations. Ce capital de voix est solide et il sait se mobiliser. Dans un contexte où l’abstention a dépassé les 50% au 1er tour, signifiant ainsi un désintéressement, voire un rejet de la politique, il serait utopiste de croire que le poids des électeurs du FN au second tour ne sera, au final, qu’anecdotique.

Une claque pour l’extrême gauche

Ils étaient 4 candidats à se partager les différentes obédiences de l’extrême gauche à Metz : la liste Basta, le Parti Communiste allié au Front De Gauche, Lutte Ouvrière et le Parti Ouvrier Indépendant. Tous ensemble, ils « pèsent » 8,8%, mais individuellement, aucun n’a réussi à atteindre les 5% nécessaires pour prétendre à une négociation d’entre deux tours.

Si LO et le POI disposent à chaque élection d’un électorat « d’habitués », et de scores relativement faibles, les deux grands perdants de l’extrême gauche sont Jacques MARECHAL et Stéphane AUROUSSEAU, gratifiés respectivement de 3,6 et de 3,3%.

Avec des idées souvent très proches, et un programme en partie identique, ils se sont séparés les 6 à 7% habituellement réalisés par l’électorat de l’extrême gauche. Se siphonnant des voix l’un et l’autre, ils ont eu pour résultat de se priver de toute chance de pouvoir négocier avec le PS (bien que Basta ait toujours indiqué qu’elle refuserait les tractations).

Exit donc, les interventions de Jacques MARECHAL lors de la rencontre mensuelle des élus à la mairie. La voix des électeurs traditionnels de l’extrême gauche sera donc moins entendue au conseil municipal pour les 6 prochaines années. Uniquement « moins » car, dans la liste de Dominique GROS, on retrouve notamment Danielle BORI et Gilbert KRAUSENER, conseillers municipaux de la majorité sortante, mais issus de l’extrême gauche. En cas de victoire du maire sortant, ces deux élus seront très probablement de retour sur les bancs du conseil.

On connaît les finalistes

Avec le FN en arbitre (mais a priori sans réserves), et l’extrême gauche sur la touche, c’est entre l’abstention, Dominique GROS et Marie-Jo ZIMMERMANN que le second tour de l’élection va se jouer.

Toute porte à croire que l’écart dimanche 30 mars sera réduit à peau de chagrin.

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3 commentaires

  1. Les messins seront-ils les seuls candides à assurer la réélection d’un candidat socialiste qui plus est, a positionné une ministre du pseudo-président qui nous gouverne ? Non et non. Sanction au deuxième tour. Chassez l’illusion d’un FN qui ne sert à rien et virez moi ce maire qui fera, comme tous les socialistes, exploser nos dépenses lors d’un éventuel deuxième mandat !! Marre de ces élus de gauche qui ne vivent et ne pensent que social. Metz est tout de même la première ville de France en termes de frais de communication et loin devant (ex : 300 000 euros pour 56 000 à Nancy !!! par an). Et les impôts locaux et la dette par habitant. Tout à explosé en six ans.

    1. Le FN a quand même une utilité: servir les intérêts de la Famille Le Pen.
      A ce titre Madame Grolet et Monsieur Gourlot sont de bons petits soldats de la première heure: ils recrutent des candidats locaux qui s’impliquent en toute sincérité, pensant défendre leurs convictions dans l’intérêt général, dans des cycles électoraux de 4 à 5 ans dont le point culminant est l’élection législative.
      Les résultats aux législatives permettent le financement par l’Etat du parti lepéniste pour 5 ans, à raison d’environ 1,60 € par voix obtenue. Une fois l’élection passée et les caisses du parti lepéniste pleines, ils se débarrassent de leurs camarades de combats électoraux, obéissant sans sourciller aux ordres de l’oligarchie Le Pen.
      Puis, ils font « le mort » jusqu’aux élections suivantes, à l’occasion desquelles ils recrutent de nouveaux candidats, ou plutôt de nouveaux « pigeons…… et ainsi de suite.
      Si le FN ou Rassemblement Bleu Marine semble avoir tant de mal à constituer ses listes, c’est parce qu’il repart volontairement à zéro à chaque élection….
      Seuls les « cadres » à la botte de la famille Le Pen et coupables de nombreux « crimes fratricides » perpétrés à l’issue des différents scrutins, se maintiennent.
      Le FN ou RBM n’est pas dangereux à cause des idées qu’il fait semblant de porter et de défendre et qui sont au centre des préoccupations légitimes de nombreux français: la Nation France est réellement menacée.
      En réalité, le FN est extrêmement dangereux parce que le pouvoir y est extrêmement concentré, entre les mains de la famille Le Pen, qui l’exerce de manière autocratique et « totalitairement » abusive…

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