Economie & emploi

Metz : les commerçants demandent 2h de stationnement gratuit au centre ville

Une petite centaine de commerçants membres (ou non) de l’association de commerçants « Metz coeur de ville » s’est réunie ce lundi 17 juin 2019 au matin à Metz, pour évoquer les difficultés du commerce au centre ville.

Ils ont également demandé un soutien de la municipalité et des changements importants pour faire revenir les clients dans le centre historique et commerçant avec quelques revendications à la clé, déposées sur le bureau du maire.

Des constats, et la politique de stationnement en ligne de mire

Après l’énumération de diverses statistiques illustrant la perte de vitesse pour le centre ville et ses commerces, (baisse du chiffre d’affaires, modification du type de fréquentation, fermeture d’enseignes majeures, hausse du taux de vacance des cellules commerciales…) un constat a été dévoilé :

« Ce n’est pas internet ni le coût des loyers (NDLR : pourtant dénoncés en 2015) qui tuent nos commerces, mais bel et bien la politique de stationnement mise en oeuvre sous les mandats de Dominique Gros »

Un politique de stationnement qualifiée de « stupide », trop complexe à comprendre, et trop chère pour le chaland, qui de fait, déserte le centre ville au profit de centres commerciaux de périphérie tels que Waves ou Muse… ce dernier étant même accusé de démarcher des commerçants de centre ville pour remplir ses propres cellules, allant ainsi à l’encontre de ses engagements d’origine.

« Le stationnement a un coût, peu importe qu’il soit en centre ville ou en périphérie », a rappelé Sandro Di Bernardi, lui aussi commerçant : « dans les centres commerciaux de périphérie, le stationnement n’est pas gratuit, mais il est pris en charge par les commerçants des cellules, qui l’offrent ainsi aux visiteurs ».

Des revendications pour tester de nouvelles formules

Sans trop égratigner la fédération des commerçants, l’association Metz coeur de ville semble vouloir privilégier une démarche constructive, élaborant pour cela une liste de trois revendications principales qui ont été présentées au maire.

Parmi elles, la principale demande consiste en la mise à place de la gratuité pour les deux premières heures de stationnement dans les parkings du centre ville, souhaitée à titre expérimental.

« 2 heures de stationnement gratuit, et si on essayait ! » sur cette pancarte brandie par Blaise Taffner, le président de l’association « Metz coeur de ville ».

Seconde revendication, la révision de la politique de stationnement en voirie avec une simplification de cette dernière, et une tarification spécifique en journée le long des boulevards de la première couronne, notamment pour les employés des commerces.

Enfin, la réouverture du parking du marché couvert (NDLR : 60 places, supprimées en 2016) fait également partie du lot.

Blaise Taffner, président de l’association des commerçants Metz coeur de ville, décrit plus en détail les revendications des membres de son association à notre micro :

Une manifestation pour déposer le tout en mairie

Au terme de la réunion, une partie des participants a participé à une déambulation jusqu’aux portes de l’hôtel de ville. Objectif : profiter de la présence du Maire Dominique Gros pour être reçu par ce dernier afin de poser leurs revendications sur son bureau.

Dans une ambiance détendue, les « manifestants » (qui avaient informé au préalable la police de leur déambulation) sont arrivés devant une mairie dont les portes étaient closes. La phobie des manifestations qui dégénèrent est passée par là.

Après quelques minutes à négocier au téléphone, suivies d’un échange avec le Directeur de cabinet du Maire, quatre commerçants ont été reçu par Dominique Gros, précédés quelques minutes auparavant par l’arrivée discrète du président de la fédération des commerçants Alain Steinhoff.

La presse n’a pas été conviée à suivre ces échanges. Cependant, d’après nos informations, certains « aménagements » seraient à l’étude. Mais pour l’instant cependant, les commerçants resteraient donc plutôt sur leur faim. Reste à savoir quel sera le message envoyé en retour par la municipalité.

Attaquée de toute part, et notamment par les principaux opposants et/ou candidats aux municipales de 2020, la politique de stationnement sous le mandat de Dominique Gros aura connu plusieurs phases d’ajustement, nécessitant moult explications, ce qui aura contribué à son manque de clarté pour les usagers, et à son rejet par les commerçants.

Entre la volonté politique choisissant de forcer la main aux automobilistes pour les orienter vers les transport en commun d’un côté, et la logique privilégiant l’affluence sans toutefois vraiment souhaiter en payer le prix ni en connaître l’origine de l’autre, deux mondes se sont opposés et aucune véritable concertation n’a eu lieu.

En réalité, c’est surtout une vraie négociation entre les parties prenantes qui semble avoir manqué, et donc de concessions permettant d’arriver ensemble à une solution, même expérimentale, acceptée par le plus grand nombre.

Pour être tout-à-fait complet, de solution expérimentale en matière de stationnement il y en a pourtant eu une. Elle a fait ses preuves, et elle est en fonctionnement : il s’agit de la carte BonjourMetz… qui permet aux commerçants d’offrir le parking à leurs clients lorsqu’ils réalisent des achats chez eux, et ce proportionnellement au niveau de leurs dépenses…

Résumé en vidéo

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Un commentaire

  1. Quand on regarde la faune de Metz centre, que ce soit la journée ou la nuit, cela ne donne pas envie de faire du shopping ou d’aller au resto. Il suffit pour cela de regarder les faits divers (du moins ceux que l’on veux bien relater) dans la presse. PS je travaille en plein centre ville. Et quand je lis que Metz fait jeu égal avec Grenoble, j’espère que c’est dans le bon sens du terme, vu ce que devient Grenoble….

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