Politique & social

Secteur social en Moselle : le département en difficulté face à la crise des vocations

Le président du département, Patrick WEITEN, a tenu une conférence au club de la presse de Metz, le lundi 4 septembre 2024. Pendant ce temps d’échange avec les journalistes, il a évoqué la crise du secteur social qui impacte actuellement la Moselle.

La question démographique, avec le vieillissement de la population mosellane, couplée au manque de personnel, crée des tensions dans le milieu social.

Malgré le déploiement de moyens économiques de plus en plus importants, la situation ne s’arrange pas. La crise des vocations est bien réelle et il est difficile de recruter, en particulier avec la concurrence du Luxembourg.

Patrick WEITEN, président du département de la Moselle, au club de la presse de Metz

Les métiers du social ont de l’avenir en Moselle. Le département a une population qui vieillit, et nous n’en sommes qu’aux prémices. En 2018, 9% des Mosellans avaient 75 ans ou plus. Selon l’INSEE, ce taux devrait être de 20% en 2070. Dans le même temps, une baisse de la population, avec une perte de 115 000 actifs, menace d’affecter profondément l’équilibre du territoire.

À l’heure actuelle, le département manque de près de 130 professionnels dans le secteur social. Les Ehpad connaissent notamment des difficultés à recruter. 300 à 400 places sont manquantes en Ephad, et ce besoin est appelé à augmenter.

Selon Patrick WEITEN, président du département, le maintien à domicile, que beaucoup prônent comme solution, est complexe dans la région. Les maisons, généralement sur plusieurs étages, ne sont souvent pas adaptées aux personnes à la mobilité réduite.

Il affirme qu’il est nécessaire que l’État prenne en main ce sujet avec une loi sur le grand âge. L’élu propose notamment de s’inspirer de la taxe de 1,75% sur les salaires au Luxembourg, destinée à financer les caisses de pensions et de dépendances.

En Moselle, le budget autonomie handicap et âge est de 218 millions, dont 110 millions pour les personnes âgées et 108 millions pour le handicap. Cette année, il a augmenté de 9,4 millions, sans compensation de l’État. Au vu de l’évolution démographique, on peut s’attendre à ce qu’il devienne de plus en plus important.

Un record d’enfants placés

Le vieillissement de la population et le handicap ne sont pas les seuls sujets de préoccupations induits par le manque de personnel. Cette année, le triste record du nombre d’enfants placés en Moselle a été surpassé.

« Malheureusement, le délitement du cercle familial a comme première victime les enfants. Nous faisons exploser le plafond de verre des 2.000 enfants placés, que l’on pensait ne jamais dépasser. Pour nous, c’est une énorme source d’inquiétude. J’avais déclaré en 2011 que la protection de l’enfance était la grande cause départementale. Elle l’est toujours. Nous avons la responsabilité collective d’assurer l’accompagnement de ces enfants.« 

explique Patrick WEITEN, président du département de la Moselle.

Le département consacre 130 millions d’euros à l’accompagnement des enfants placés, un budget en hausse de 10 millions et cherche activement à recruter dans ce secteur, mais rencontre d’énormes difficultés. 

La question du handicap

Ces problèmes de recrutement nuisent également à l’accompagnement des personnes en situation de handicap. La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) croule sous les demandes. Bien que 50% des dossiers soient jugés injustifiés, les délais de traitement sont conséquents et engendrent des frustrations.

Le département s’adapte et une mesure d’urgence a été prise pour les personnes atteintes de la maladie de Charcot. Les dossiers des individus atteints de cette pathologie sont prioritaires, et ils n’ont pas à revenir mettre à jour leurs dossiers.

Cette mesure permet d’aider ce public cependant elle est également révélatrice des besoins croissants du milieu social. À défaut d’être en mesure de traiter efficacement la masse de demande, le département donne la priorité aux cas les plus graves.

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