Politique & social

La Moselle veut passer en vert, et disposer d’une dotation équitable de lits de réanimation

Patrick WEITEN, le président du Conseil Départemental de la Moselle, a interpellé le ministre de la santé Olivier VÉRAN dans un courrier daté du 26 mai 2020. Il demande le passage de la Moselle en vert sur la carte sanitaire dès le 2 juin, et un rééquilibrage de ses services de réanimation, sous-dotés par rapport aux départements limitrophes.

Le département, toujours en rouge actuellement, souffre ainsi d’une image de marque altérée dans un contexte déjà difficile, alors que la situation réelle n’est plus du tout celle qui est dépeinte par la carte du ministère de la santé.

Ce courrier s’ajoute à celui de Jean ROTTNER, le président de la région Grand Est, qui a quant à lui interpellé le premier ministre dans un courrier daté du même jour demandant un passage au vert de l’ensemble de la région.

Des indicateurs en amélioration constante

Le système mis en place par l’Etat pour déterminer la « couleur sanitaire » d’un département dans le cadre de la crise du covid-19 se base sur trois critères : le taux de circulation du virus, la capacité à tester les personnes, et la tension au niveau des services de réanimation.

Sur ces deux premiers critères, la Moselle est dans les clous selon le département, avec un taux de circulation sous les 6% nécessaires pour changer de couleur, et la capacité à tester déjà au vert. Seul le critère de tension au niveau des services hospitaliers reste en rouge à cette date, même si la situation dans les chiffres est stabilisée.

Tout en dénonçant la primauté de ce troisième critère sur l’affectation de la couleur unique et défavorable du département, Patrick WEITEN démontre au ministre par les chiffres, que cette couleur est due à un déséquilibre structurel du système de santé en Moselle.

Lits de réanimation : le compte n’y était pas en Moselle avant la crise

Se basant sur les chiffres transmis par l’agence régionale de santé (ARS), le président du département a sorti sa calculette, et a pu comparer la situation des services de santé en Moselle avec les autres départements de la région Grand Est.

Selon l’ARS, la Moselle (qui compte environ million d’habitants) disposait de 90 lits de réanimation, soit l’équivalent de 9 lits pour 100.000 mosellans. Or, sur ce même décompte, le Bas-Rhin (1,1 million d’habitants, 123 lits) dispose de 11,2 lits pour 100.000 Bas-Rhinois et la Meurthe et Moselle (733.000 habitants, 83 lits) soit 11,3 lits pour 100.000 Meurthe-et-mosellans. Et de conclure :

Ces seuls ratios montrent que la Moselle est sous-dotée en nombre de lits de réanimation et pour l’instant en dotations budgétaires

Patrick WEITEN

De là à penser que, si le département avait été doté de façon équivalente aux autres, la couleur de ce critère ne serait pas au rouge sur la carte sanitaire aujourd’hui, il n’y a qu’un pas.

Une situation injuste à corriger dans le plan hôpital en cours de préparation

Au-delà même du passage en vert qui pourrait être acté dès ce 2 juin, c’est aussi à l’avenir sanitaire de la Moselle que pense Patrick WEITEN. Si personne ne le souhaite, une future crise sanitaire équivalente à celle du covid-19 n’est pas à exclure.

Cette dernière ayant démontré la dotation déséquilibrée de la Moselle pour le critère spécifique des lits de réanimation, et alors que le gouvernement prépare un plan de remise à niveau des services de santé en France, le président du département demande que soit prise en compte la faiblesse démontrée par les chiffres de l’ARS pour renforcer les capacités des services de réanimation et rééquilibrer les moyens financiers des services de santé en Moselle.

Cette situation est injuste et mérite d’être corrigée au plus tôt.

Patrick WEITEN
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