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Un tombeau mystérieux à la Cathédrale de Metz

Dans le cadre de notre série d’articles sur les contes et légendes de Lorraine, voici l’histoire de Pierre Perrat, architecte de la cathédrale de Metz, dont on dit qu’il aurait vendu son âme au diable…

parchemin contes et légendes

Il paraît que le corps de l’un des architectes de la cathédrale de Metz, Pierre Perrat, a été enseveli sous le sol de la cathédrale.

Pendant longtemps, ce fait n’était pas avéré, mais les fouilles l’ont confirmé: on a bien enterré Pierre Perrat dans la cathédrale, à sa mort, en 1400.

Pourtant, pour les gens de l’époque, cet enterrement était un mystère : à la fin du moyen-Age, les seules personnes qui pouvaient être enterrées dans une église ou une cathédrale étaient les évêques, les nobles et les donateurs.

Tous les autres allaient au cimetière.

Alors, ce jour de juillet 1400, on s’interroge à Metz : comment Pierre Perrat, simple artisan qui vivait place Saint-Louis, a-t-il obtenu le droit d’être enterré près des évêques et des nobles ?

Cathédrale de Metz
Cathédrale Saint-Etienne, Metz

Inspiration infernale

Au début du 15e siècle, on racontait une histoire qui donnait une explication à cet enterrement exceptionnel.

Pierre Perrat, qui avait travaillé sur les cathédrales de Toul et de Verdun, était chargé de dessiner les plans de la voûte de la cathédrale de Metz. Mais après plusieurs tentatives infructueuses, désespéré, il aurait demandé de l’aide au diable.

Celui-ci aurait accepté de dessiner les plans, à condition que, par contrat, Pierre Perrat lui vende son âme en échange, pour qu’elle rejoigne l’enfer après sa mise en terre.

On dit donc que Perrat accepta, et que le démon dessina des plans parfaits. Mais une fois Satan retourné en enfer, l’architecte aurait supplié les religieux responsables de la cathédrale, de l’enterrer sous les dalles de l’édifice, pour que son âme ne puisse se retrouver en enfer. Les clercs acceptèrent.

Lorsque Pierre Perrat mourut en 1400, le diable se mit à attendre son âme, qui n’arrivait pas. Alors il remonta sur terre, et découvrit, dans la cathédrale, le tombeau de l’architecte. Son corps avait été mis dans la pierre et non pas sous la terre. Le diable dupé ne pouvait plus récupérer son âme.

Le tombeau de la gloire

Cette histoire de démon est une légende, mais le tombeau de Perrat sous la cathédrale, lui, est bien réel.

L’architecte, simple bourgeois de la place Saint-Louis, a réussi à se faire enterrer aux côtés des grands hommes de Metz !

Comment justifier le fait que Pierre Perrat a pu être enterré sous la cathédrale ? Une raison toute simple : il savait que son travail à Toul, Verdun, et aussi à Metz était reconnu, et il en était fier. Alors, en reconnaissance de son travail, et sans doute aussi parce qu’il croyait fort en Dieu, il a demandé au clergé, qui a accepté.

Il ne s’agissait donc pas d’échapper au diable, mais simplement pour qu’on se souvienne de lui. Pourtant, c’est sa légende qui est restée.

Qui sait aujourd’hui que l’architecte de la cathédrale de Metz a demandé lui-même à y être enterré ? Vous maintenant…

3 commentaires

  1. Au cours d’une visite (hier 17-05-2013), le guide nous a fait lire l’épitaphe inscrite sur une pierre incluse dans le mur à l’intérieur de la cathédrale à environ 2 mètres de hauteur, (en « bas latin » nous a-t-il expliqué) où l’on pouvait lire que Pierre Pierrat était mort en juillet 1400. Selon lui, le tombeau (et le corps) seraient inclus dans le mur.

  2. Pour compléter la légende et ‘corriger’ ce qui est inscrit sur ce site :
    J’ai lu, il y a plusieurs années, dans un ouvrage de l’ancienne librairie DENIS à Metz (qui a malheureusement fermé lorsque j’ai voulu acheter le dit ouvrage) ceci :

    La légende dit que le diablotin (le diable) cherche toujours la tombe et le corps de Pierre Perrat mais ce dernier avait demandé que son tombeau (et son corps) soient inclus dans le mur de la cathédrale de façon que le diable ne puisse jamais prendre son âme. La légende continue en expliquant que le VENT (qui souffle et tourne toujours autour de la cathédrale) n’est autre que le ‘diablotin’ qui court encore aujourd’hui, autour de la cathédrale, à la recherche de l’âme de P.Perrat ! Donc le vent c’est ce diablotin qui court toujours ! mignon non ?

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