Politique & social

Elections européennes en région Est : les chiffres clés

voter-urneLe résultat des élections européennes de la région Est du dimanche 25 mai 2014 sont tombés.

A la clé, un chamboulement dans la hiérarchie des forces politiques en présence et un double constat : l’Europe ne convainc pas, et les partis nationaux traditionnels sont en perdition.

Le vainqueur de ces élections, dans la région Est comme à l’échelon national, est le FN. Un résultat cohérent par rapport à ce qui était attendu.

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Les 4 chiffres clés

56,83% : c’est le taux d’abstention en région Est, il est moins élevé que celui des européennes de 2009 (59,37%), mais reste malgré tout bien loin de ce qu’il devrait être pour traduire l’orientation politique réelle des citoyens.

28,96% : c’est le score du FN, qui arrive nettement en 1ère place (l’UMP est 2ème avec 22,72%). En comparaison, au scrutin de 2009, le score du FN était de 6,34%.

4 : c’est le nombre de sièges gagnés au parlement européen par le FN en région Est, sur les 24 que cette élection lui permet de s’arroger pour toute la France.

1 : c’est le nombre de députés socialistes de la région Est admis à siéger au parlement. Il s’agit d’Edouard Martin, qui n’a rejoint le camp du PS qu’en décembre 2013.
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Voici les résultats des forces politiques en pourcentage, pour la région Est :

  • FN : 28,96% (4 sièges)
  • UMP : 22,72% (3 sièges)
  • PS-PRG : 13,23% (1 siège)
  • UDI-Modem : 9,19% (1 siège)
  • EELV : 6,41% (0 siège)
  • Front de gauche : 5,24% (0 siège)
  • Divers droite : 4,16% (0 siège)

A Metz, la hiérarchie est différente de celle observée au niveau de la région. Certes le FN arrive premier, mais seulement avec 22,08% des voix (5814 bulletins). Derrière, l’ordre n’est pas identique à celui de la circonscription. Les centristes de l’UDI-Modem arrivent second avec 17,81 % des voix, suivi de l’UMP (16,7%) et du PS (16,22%).

Pourquoi un tel résultat ?

Les discours vont bon train, pour expliquer la situation, voici les plus relayés :

Certains traduisent cela par l’ancrage des idées nationalistes chez les électeurs, d’autres comme un simple vote de protestation et de défiance supplémentaire vis à vis des orientations de l’Europe. Il y a là une vraie question, mais en temps de crise, les points de vue nationalistes ont du succès.

L’essentiel des sujets de la campagne ont tourné autour des mauvais côtés de l’Europe : trop grande distance face au quotidien des habitants, directives contraignantes, stagnation sur l’essentiel, décisions dictées par les lobby de tous poils… bref en plein dans le discours du FN qui, pour faire son programme, n’a eu qu’à lister les griefs pour brasser large.

Face au FN, les partis traditionnels n’ont pas su mobiliser, et pour cause, vu qu’ils représentent une part grandissante du problème : en plus des critiques identiques (voir ci-dessus) qu’ils subissent, ils sont empêtrés dans des affaires nauséabondes, des luttes de pouvoir et de personnes, sans compter le fait qu’ils placent le plus souvent aux élections européennes, les personnalités politiques qui ont échoué au plan national.

Les nouvelles offres politiques sont encore trop récentes, et fort peu audibles, même si elles représentent une alternative qui évite le vote nationaliste, tout en constituant une demande de changement radical de politique à l’échelle européenne.

A cela, il faut enfin ajouter le manque de visibilité, tant sur les enjeux que sur les contenus des programmes : peu de débats réels sur l’Europe, une réorientation permanente des argumentaires sur le plan national et enfin, beaucoup de citoyens qui n’ont reçu l’enveloppe (incomplète) des prospectus qu’au cours des 48h précédent les élections.

Paradoxes

Il y aurait beaucoup à dire sur cet après 25 mai, l’encre n’a pas fini de couler. Alors que les élections ont laissé indifférents bon nombre de personnes avant que les résultats ne tombent, c’est aujourd’hui et pour plusieurs jours encore le sujet qui alimente toutes les conversations.

Paradoxalement, cette victoire du FN pourrait soulever de l’espoir tant du côté des sympathisants, que de celui des antis.

En effet, le temps où les partis nationalistes disaient leur incapacité à agir au niveau de l’Europe est terminé. Ils font désormais face à la réalité, et devront prouver leur soit-disant capacité à sortir de l’ornière sur la base de leurs théories de repli national dans un cadre européen.

Ainsi, l’espoir des sympathisants de voir les nationalistes réussir à Bruxelles, rejoint l’espoir totalement opposé des autres citoyens, qui rêvent de les voir échouer avec au moins autant de fracas que celui de leur victoire de dimanche.

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