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Gaz de houille, une mine d’or pour la Moselle ?

Il semblerait que ce soit LE projet susceptible de sauver la Lorraine, et particulièrement le département de la Moselle… le gaz de houille. Une certaine frénésie gagne la population au fil des jours et le sujet en vaut peut être la peine.

L’exploitation de gaz de houille serait fortement envisagée à Freyming-Merlebach et communes alentours, où une véritable mine d’or se cacherait en sous-sol.

Le projet en étude depuis quelques temps déjà par la société EGL (European Gas Limited), pourrait se concrétiser dans les années à venir, pour un espoir de production au plus tôt en 2016.

Où se situent les réserves mosellanes ?

Du côté de Freyming-Merlebach, la société EGL a déjà trois puits à sa disposition sur le site de forage de Folschviller, deux petits puits et un puits de test. L’entreprise a reçu en septembre dernier le permis de construire pour 4 puits supplémentaires, qui seront creusés dans les communes suivantes :

  • Tritteling
  • Pontpierre
  • Lachambre
  • Zimming

La Moselle Est semble être un terrain très prolifique au gaz de houille, mais ce ne serait pas le seul du département. D’après Frédéric Briens, l’ouest de la Moselle n’en serait pas démuni. Il reste donc des territoires à explorer.

« Par contre, plus on va vers l’ouest et plus le charbon est profond et son exploitation est plus difficile », explique le Directeur général d’EGL


Afficher Les sites de forage de EGL sur une carte plus grande

Quels impacts pour la Moselle ?

Qu’est-ce que l’exploitation de gaz de houille apportera concrètement au département et à la région ?

En fait, de belles perspectives pourraient naître de cette exploitation, surtout pour la Moselle qui devient une zone totalement sinistrée depuis la perte de son activité industrielle.

En effet, on pourrait y voir ici un bon et juste retour des choses. Après les fermetures des mines de charbon, on trouve finalement le moyen de ré-exploiter cette matière qui a fait la richesse de nos territoires dans le passé.

Alors l’industrie ne serait pas totalement morte en Lorraine, une nouvelle opportunité se dessine. Frédéric Briens estime que la production de gaz de houille pourrait créer environ 300 à 400 emplois en Lorraine, dans la trentaine de centres de production existants. Et ce chiffre ne compte pas les éventuels postes indirects qui concerneraient des services associés à l’activité.

Quand on sait à quel point la Lorraine et plus particulièrement la Moselle ont été atteintes par l’augmentation du chômage en 2012, ce ne peut être qu’une bonne nouvelle. D’après les derniers chiffres de l’emploi publiés par pôle emploi, il semblerait que le territoire de Forbach ait atteint 12,6% de chômage dans le troisième trimestre 2012.

Pour revoir les chiffres du chômage de 2012 en Lorraine, cliquez ici.

Et pour prouver encore que la Lorraine n’est pas morte, cette activité pourrait amener les industries à se relocaliser chez nous. Les centrales de génération électrique ou les usines de pétrochimie pourraient vouloir se rapprocher de cette source tant convoitée pour limiter les coûts de transport de la matière.

Irait-on vers une nouvelle industrialisation de la Lorraine ? Serait-ce donc un domaine encore porteur ?

EGL doit pour l’instant continuer à prouver l’efficacité et la rentabilité de la méthode, et surtout qu’elle respecte l’environnement et s’inscrit dans une démarche de développement durable.

Mais à qui appartient ce gaz de houille ?

Les ressources issues du sous-sol appartiennent à l’Etat. La société EGL a obtenu le droit de réaliser des tests et des recherches en vue d’une exploitation future. Les propriétaires des terrains louent à la société pour la production et l’exploitation, selon une tarification spécifique.

Une fois les tests terminés, EGL devrait obtenir une concession de l’Etat pour pouvoir produire et commercialiser ensuite le gaz à des sociétés privées.

L’accueil des communes et propriétaires concernés semble positif pour le moment.

« Nous avons obtenu une autorisation de forage en un temps record, suite aux excellents rapports entretenus avec les propriétaires de terrain », explique Frédéric Briens.

La société EGL est accompagnée par la Région Lorraine pour la communication auprès des collectivités et communes concernées, l’objectif étant d’expliquer le projet, mais évidemment aussi de mettre en avant les atouts pour le territoire.

Frédéric Briens ajoute que beaucoup de propriétaires de terrain deviennent coopérants du projet en contribuant fortement à son développement notamment par la mise à disposition de matériel.

Le forage de Folschviller. Image : EGL

Et tout ça, c’est pour quand ?

Les 4 prochains puits serviront à nouveau à des tests qui ont pour but de montrer que le concept est efficace et rentable. Le Directeur général de EGL espère pouvoir forer dès février 2013.

Si les tests sont concluants, la production pourra commencer au plus tôt en 2016, pour une exploitation industrielle en 2017.

EGL est soutenue par la Région Lorraine, qui devrait débloquer dans les temps à venir des aides financières, sous forme d’avances remboursables. Ce point est encore en discussion, mais il semble que Jean-Pierre Masseret, Président de la région, soit motivé par le concept.

Il a d’ailleurs accompagné dernièrement les représentants d’EGL pour rencontrer Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement Productif. Celui-ci a apparemment bien accueilli le projet et le Ministère pourrait également s’investir financièrement, sur le même modèle que la Région Lorraine.

Pourquoi l’exploitation ne s’est pas faite plus tôt ?

Si la méthode est si efficace, la question peut se poser. La Lorraine a bien besoin de dynamiser son industrie, depuis quelques années maintenant, alors pourquoi aucune démarche n’a été faite auparavant ?

Frédéric Briens explique cela par un concours de circonstances. D’après lui, d’autres sociétés ont tenté l’expérience dans le passé, mais ne s’y seraient pas prises de la bonne façon. Notamment une entreprise américaine aurait tenté la production avec des puits verticaux. Or le rendement aurait été trop faible.

EGL, alors société australienne, s’est intéressée au projet en 2002 et a obtenu une première concession en 2004. Le premier puits était opérationnel en 2007, puis d’autres ont rejoint en 2008. Mais « la crise » est passée par là et aurait stoppé le processus.

Aujourd’hui, EGL a bien l’air déterminé à concrétiser tout cela. L’entreprise est maintenant anglaise et à vocation à devenir française assez rapidement.

Mais au fond, qu’est-ce que le gaz de houille ? Et qu’est-ce que son exploitation apporte ? Pour mieux comprendre ce projet qui fait écho dans les principaux médias nationaux, comme étant une alternative au gaz de schiste, intéressante et peut-être prometteuse, voici quelques éléments de réponses.

Qu’est-ce que le gaz de houille ?

Carotte de charbon lorrain. Image : EGL

Le gaz de houille est un gaz qui se « cache » dans le charbon, matière bien connue de notre région.

Il y est naturellement stocké par adsorption, c’est-à-dire que le gaz est fixé sur la surface du charbon.

Sa production, à la différence du gaz de schiste, ne nécessite pas d’eau. Le charbon étant naturellement fracturé, l’extraction du gaz de houille ne passe pas par la fracturation hydraulique.

Son extraction se fait avec des puits horizontaux.

Cette matière contient, dans les réserves lorraines, environ 95% de méthane, ce qui en fait un gaz de grande qualité. Son utilisation produit moins de CO2 que le charbon.

A quoi sert-il ?

Le gaz de houille est donc une matière première qui peut servir à une utilisation domestique mais aussi en pétrochimie.

La France est un pays qui importe 99% de sa consommation en gaz. Les usagers le savent, son coût s’élève fortement ces derniers temps. La réserve en Moselle Est est évaluée à 371 milliards de m³, ce qui correspond à environ 9 années de consommation de la France (le pays consommant environ 40 milliards de m³ de gaz par an).

Frédéric Briens, Directeur général d’EGL, explique bien-sûr que cette réserve ne pourra pas être exploitée sur 9 ans, il faudra beaucoup plus de temps pour produire le gaz de houille.

L’objectif est de pouvoir alimenter la France à raison de 12 à 15% de sa consommation annuelle. L’importation sera un peu réduite, et pourrait éventuellement avoir un impact sur le prix du gaz. Pas de certitude sur cet aspect, mais un bel espoir.

Aucune commercialisation internationale n’est envisagée. Le gaz de houille doit servir à la région et à la France avant tout.

affirme Frédéric Briens.

Le principe du forage horizontal. Image : EGL

Alors, le gaz de houille est-il la réponse aux problèmes de la région ? Certainement pas à tous, mais il est une once d’espoir dans un contexte économique fortement dégradé.

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4 commentaires

  1. « éventuels postes indirectes »
    Il me semble que poste est masculin donc postes indirects.
    Passez une bonne journée et merci pour vos articles.

  2. Je trouve cet article non objectif et honteux. Le gaz de houille est une ressource fossile, on recommence inlassablement les mêmes erreurs. Non seulement ce n’est pas une solution mais ce sera une catastrophe environnementale, contribuant encore un peu plus a la destruction de notre environnement. Votre journaliste ne semble voir que l’intérêt économique à court terme (je croyais que les journalistes devaient rester neutres et ne rapporter que l’information) il considère que c’est une once d’espoir… à tort. La vraie solution réside dans le renouvelable qui lui nous garantira une indépendance totale et des emplois durables. Avec le gaz de houille, le jour ou les réserve seront épuisées on se retrouvera à nouveau avec des Florange sur le dos ! Mais ça votre journaliste s’en moque apparemment. Les générations futures, cela reste un concept semble-t-il assez vague pour lui. La Lorraine peut rester une terre d’énergie, miser sur tout un panel de ressources, pas uniquement le solaire, l’éolien, mais aussi la biomasse, la géothermie (surtout avec le très bon gradient thermique que l’on a en Lorraine) et toute une gamme d’autres ressources. Lamentable.

  3. Est-ce encore du journalisme – je ne trouve d’ailleurs pas le nom du journaliste? – quand les informations les plus élémentaires manquent : fracturation hydraulique pratiquée par EGL en Australie mais aussi à Diebling et à Folschviller, en Moselle, en 2007 et 2008, aucune technique alternative connue, 6 millions de litres d’eau officiellement injectée avec addition de polyacrylamides toxiques et 5 millions de litres remontés, eaux contaminées par arsenic, chrome, bore, mercure, lithium, strontium, baryum, voire radium, le tout par un consortium australo-américano-britannique ne publiant pas ses résultats comptables en France mais dirigé par Cayman-based-investment-fund-manager quand la France fait la chasse à la dissimulation fiscale ! Sans oublier le soutien public apporté par divers élus à un gaz fossile qui dérègle le climat 25 fois plus sûrement que le CO2 dont nous ne savons comment nous dépêtrer et qui dans les plus optimistes projections, coûtera des centaines de millions d’euros en tentatives pour le « séquestrer ». Me demande bien qui a pu « aimer » cet article ?

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