La première heure du conseil municipal de ce 29 novembre à Metz a été consacrée au vote d’une motion consacrée à la défense de la cour d’Appel de Metz.
En effet, les avocats du barreau de Metz craignent que la réforme de la justice, dont la loi de programmation 2018-2020 est actuellement en cours d’élaboration à l’Assemblée Nationale, ne vise à démanteler la Cour d’Appel de Metz au profit de celle de Nancy, ou au tout du moins à l’affaiblir dans un premier temps.

Une Cour d’Appel de Metz (et par extension les tribunaux d’instance mosellans qui y sont liés) menacée à chaque réforme de la justice concoctée par les gouvernements successifs depuis 30 ans.
Votée à une large majorité, cette motion alerte directement le gouvernement sur l’opposition du conseil municipal de Metz face à un projet pouvant amener à « la création d’une justice à deux vitesses », ou d’une Cour d’Appel de Metz sacrifiée sur l’autel de la seule considération budgétaire.
En réponse à une interpellation directe, les deux députés messins (Belkhir Belhaddad et Richard Lioger) sont montés au créneau.
Ils ont ainsi rappelé que ce n’était a priori pas l’objectif de cette loi qui allait d’ailleurs subir encore de nombreux amendements, qu’ils défendaient personnellement Metz au même titre que les autres membres du conseil municipal mais directement au sein de l’Assemblée Nationale, et enfin que l’essentiel de cette loi concernait l’amélioration des services pénitentiaires et non pas le changement de la carte judiciaire.
En conclusion d’un débat où la plupart des intervenants ont apporté leur soutien à la motion, le maire de Metz a indiqué sa préférence pour la création d’un rapport de force pour éviter d’avoir à gérer un douloureux après, résumant en ces termes la position du conseil municipal :
« Il faut crier avant qu’on vous coupe la gorge. »