Un nouveau plan départemental de l’habitat a été voté à l’unanimité à l’occasion de la 2ème réunion trimestrielle du Conseil départemental. Son objectif : lutter contre la multiplication des logements abandonnés ou vacants sur l’ensemble du territoire mosellan. Après une phase d’étude, le président du département, Patrick WEITEN, annonce que le temps des premières expérimentations est venu.

Avec 48 500 logements vacants, la Moselle est confrontée à un défi de taille. Un chiffre qui interpelle, alors que l’accès au logement reste souvent difficile. Mais le département compte de nombreuses bâtisses en ruine, abandonnées ou délaissées, notamment dans les zones rurales, où les communes manquent souvent de moyens financiers pour intervenir, et le privé n’agit pas pour raison de rentabilité.
« Deux territoires sont particulièrement en tension : Sarreguemines/Bitche et Sarrebourg. On constate que les vacances sont de longue durée, voire de très longue durée. 54 % des logements vacants le sont depuis plus de deux ans. »
explique Patrick WEITEN, président du département de la Moselle
Une étude globale a été réalisée par la collectivité. Elle a permis d’identifier les besoins concrets territoires par territoire pour être aujourd’hui en mesure de lancer les premières expérimentations sur trois territoires cibles : Langatte, Nilvange et Bitche/Sarreguemines. « Nous avons sélectionné une petite commune, une intercommunalité et une commune industrielle, situées en Moselle Sud et Moselle Nord. Cela va nous permettre de tester le dispositif sur différents territoires », précise Patrick WEITEN.
Des outils pour agir dès aujourd’hui
Le département se tient prêt à mobiliser des moyens financiers, notamment en garantissant les emprunts, où en apportant un apport lors des opérations complexes. Mais ce sont ses « bras armés », comme le bailleur social Moselis et la Sodevam (Société d’aménagement de la Moselle), qui seront en première ligne :
« La Sodevam peut racheter, démolir et remettre les terrains sur le marché, un rôle que les opérateurs privés n’assument pas aujourd’hui. Moselis peut, quant à lui, racheter et requalifier des bâtiments. On peut même envisager que la Sodevam mette du foncier à disposition de Moselis, tandis que le département apporte une aide financière pour alléger l’achat et reconstruire des logements adaptés aux exigences actuelles. »
détaille Patrick WETIEN, président du département de la Moselle
Les résultats seront analysés en direct pour peaufiner la stratégie et s’adapter aux besoins. MATEC (Moselle Agence Technique), sera notamment mobilisé pour le suivi scientifique des opérations.
Les communes et intercommunalités se disent prêtes à s’engager assure le président du département. Désormais, l’enjeu est d’impliquer les chefs d’entreprise dans la démarche, avec HoloSolis est cité comme exemple. La Moselle pourrait perdre 18 % de sa population à l’horizon 2070, selon l’INSEE. L’accès au logement devient plus que jamais un levier essentiel d’attractivité dans la stratégie Cap 2050 portée par le département.