Les élus de Metz Métropole ont analysé les comptes 2024 à l’occasion du conseil communautaire du lundi 12 mai 2025. La majorité s’est félicitée d’une gestion équilibrée des finances dans un contexte national difficile. De son côté, l’opposition a fait part de ses inquiétudes, l’aile gauche dénonçant notamment un manque d’audace dans les choix budgétaires effectués.

Présenté par Thierry HORY, vice-président délégué aux Finances de la métropole, le budget principal affiche un résultat net de 2,7 millions en 2024. Une somme en forte baisse par rapport au résultat de 2023 de plus de 18 millions.
Parlant au nom de la majorité, ce dernier s’est satisfait d’une situation « saine », marquée par une épargne brute « élevée et stable, s’élevant à près de 37 millions d’euros, ayant permis une part importante des investissements réalisés » et d’un « emprunt limité à 5 millions d’euros », contracté fin 2024.
Assez, trop ou trop peu d’investissement ?
Les dépenses d’équipement se sont élevées à 70 millions d’euros en 2024, soit 25 % de plus qu’en 2023. « Ce sont plus de 150 millions d’euros de dépenses du plan d’investissement pluriannuel qui ont été réalisés au 31 décembre 2024 », détaille Thierry HORY.
Pour le vice-président délégué aux Finances, la situation actuelle laisse une marge de manœuvre confortable à la collectivité pour ses projets à venir :
« Cela montre la capacité de l’Eurométropole à poursuivre ses projets ambitieux. On est sur une montée en puissance des investissements. »
Pour la gauche, la collectivité manque cruellement d’ambition sa politique budgétaire. « Nous arrivons bientôt au terme de votre mandat. C’est 37 % des investissements promis dans votre PPI réalisés sur 80 % de votre mandat », s’inquiète Jérémy ROQUES, chef de file écologiste pour les municipales de 2026 à Metz.
Selon lui, la métropole n’investit pas assez alors qu’elle en a les capacités, comme l’indique le niveau d’endettement par habitant :
« Vous vous glorifiez d’une baisse de l’endettement à chaque compte administratif. Cette baisse est due à une chose et vous ne pouvez pas le nier : un sous-investissement. La dette par habitant dans la métropole est de 705 €, un niveau très faible par rapport à d’autres EPCI comparables. En 2023, la dette par habitant à Dijon était de 980 € et de 1 360 € dans l’Eurométropole de Strasbourg. Sans tomber dans les excès de la métropole de Nancy à 2 730 € par habitant – excès à ne pas reproduire – cela montre que nous avons de réelles marges de manœuvre. »
Jérémy ROQUES évoque des investissements à réaliser pour améliorer le réseau de transports en commun et lance l’idée d’une 4ème et d’une 5ème ligne Mettis. « Nous pourrions aller plus vite, comme d’autres métropoles françaises », explique-t-il.
Pour Cédric GOUTH, vice-président de la métropole, cette critique de l’opposition est inaudible. Il se félicite d’une gestion des deniers « en bon père de famille » par la majorité :
« On aurait une dette qui serait trop importante, on nous dirait tout simplement qu’on a une dette qui est trop importante. Quand on a notamment une dette maîtrisée, on nous dit qu’il faudrait encore plus s’endetter pour pouvoir investir. […] Nous sommes encore sur des niveaux de budget qui vont certainement être revus dans les mois et les années à venir. Il faut qu’on soit prévoyants, c’est notre rôle en politique. »
Thierry HORY admet que la politique d’investissement a pris du retard, mais blâme avant tout la conjoncture. « Le début de mandat a été touché par la crise Covid », rappelle-t-il. Le budget 2025 de la métropole traduit pour lui une véritable accélération des investissements avec plus de 50 millions d’euros d’emprunt pour soutenir le PPI.
À l’opposé des critiques émises par la gauche, Marie-Claude VOINÇON, du Rassemblement national, craint une augmentation des dépenses et un dérapage de la situation financière :
« Avec 150 millions d’investissements réalisés dans le cadre du PPI sur 400 millions prévus, la métropole accélère ses projets. Bien que positif, cela pourrait conduire à une concentration excessive des engagements en fin de mandat. […]
Une telle contraction, bien que temporairement soutenable, doit inciter à la prudence budgétaire et à un suivi renforcé des marges. Une attention particulière devrait être portée à la soutenabilité du PPI, à la diversification des ressources et à l’évaluation des politiques publiques engagées. »
Le président de la métropole, François GROSDIDIER, n’a pas pu répondre à ses oppositions, n’étant pas autorisé à assister au débat par le règlement.