Lisa BARBELIN était la semaine dernière présente à Metz en tant qu’invitée d’honneur du Show Industrie 2024 au Parc des Expositions de Metz. La Mosellane, originaire de Ley, un petit village du Saulnois, est venue en tant que sportive-scientifique. Derrière l’archère médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Paris 2024 se cache une femme de science ambitieuse sur tous les terrains.
TOUT-METZ est allé à sa rencontre pour évoquer les Jeux, son cursus scientifique et ses objectifs à venir. L’interview est à retrouver en format audio en bas de page.

Lisa BARBELIN, nous sommes ici au Show Industrie. Vous allez animer quelques masterclass, mais tout d’abord, après toutes ces émotions vécues aux Jeux Olympiques, qu’est-ce que cela vous fait de revenir à la vie courante ?
On va dire que je ne suis toujours pas revenue dans la vie courante (rires). Pour moi, venir donner des masterclass au Show Industrie, ce n’est pas tout à fait la vie courante. Je suis très contente de revenir ici parce que c’est l’endroit où je suis née. Enfin, je suis née à Nancy, je ne suis pas tout à fait de Metz, mais ça fait tout de même plaisir de revenir.
Est-ce que vous pouvez me parler un peu de ces Jeux olympiques avec cette médaille de bronze décrochée ?
Ces Jeux ont été exceptionnels, avec tout l’engouement de Paris et de la France réunis au même endroit. C’était merveilleux de vivre ça à Paris. C’était vraiment fou. Après avoir vécu les Jeux de Tokyo, qui étaient également incroyables mais très loin de la maison, là, ça laisse des souvenirs vraiment incroyables.
Les Français ont vécu cette aventure avec vous. Ils vous ont d’ailleurs désignée archère de l’année il y a quelques jours. Ça fait toujours plaisir ce genre de distinction ?
Oui, c’est très appréciable parce que cela montre que, peut-être, le message passe, qu’il y a une sorte de reconnaissance. Je trouve ça très chouette, et je suis très heureuse. Mais maintenant, j’espère pouvoir redonner ce titre à quelqu’un d’autre, car ça fait deux ans de suite pour moi. On verra l’année prochaine.
Le tir à l’arc est souvent un sport qu’on pratique jeune, en loisir. Qu’est-ce que vous diriez à tous ces jeunes qui vous ont vue aux Jeux Olympiques et qui vont voir leurs parents pour leur demander de commencer le tir à l’arc.
Je leur dirais que tout est possible ! C’est un sport qui peut paraître lointain parce qu’on ne le connaît pas trop, mais il y a des clubs partout en France. Il suffit d’aller sur le site de la Fédération Française de Tir à l’Arc et de chercher un club. C’est sûr qu’il y en aura dans les dix kilomètres.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce sport ? Qu’est-ce qui vous fait vibrer ?
Ce qui me fait vibrer, c’est la compétition, premièrement. J’adore ça, et je ne peux pas vivre sans. C’est aussi cette sensation de voir la flèche voler et arriver dans le 10 à 70 mètres, c’est exceptionnel.
Si on vous connaît comme sportive, on vous connaît moins comme scientifique. Vous êtes en troisième année de licence. Pouvez-vous m’en dire plus ?
Je suis en troisième année de licence à Sorbonne Université, en chimie. Je suis très heureuse de faire ça, même si ce n’est pas facile tous les jours, parce que ça veut dire allier un planning d’archer de haut niveau avec les études. Ce n’est pas évident, mais j’ai à cœur de faire changer le monde.
Comment vous vous organisez au quotidien ?
J’essaie de faire un maximum de sport, mais j’ai beaucoup d’heures de cours en parallèle. Quand je ne peux pas y aller, je révise le soir. Ce n’est pas évident. C’est énormément de charge mentale, mais ça le fait, donc c’est bon.
Quels sont vos objectifs dans le domaine scientifique ?
Au départ, je voulais faire un master ou une école d’ingénieur. En fait, je ressens de plus en plus le besoin de me poser parce que ça fait longtemps que je suis là-dedans, que je dédouble mes études avec le sport de haut niveau. Ça fait six ans que je suis en licence. Je pense que maintenant, j’ai besoin de me reposer, et c’est nécessaire.
Vous l’avez évoqué lors de votre présentation au Show Industrie : le tir à l’arc est bien plus scientifique qu’on pourrait le penser, notamment avec cet arc qui est un bijou de technologie. Est-ce que vous pouvez m’en parler ?
C’est un bijou de technologie parce qu’il est bourré de carbone. Cela propulse la flèche et lui permet de partir à 200 km/h tout en étant très précis à une distance de 70 mètres. Oui, c’est un bijou de technologie, et je suis très fière d’en parler comme tel.
Vous êtes venue ici animer des masterclass. Quel est le programme ?
Je ne vais pas tout dire. Il faut des petites surprises, mais ça va tourner autour de l’inclusion des femmes dans les sciences et des nanotechnologies au service de la performance sportive dans le tir à l’arc et dans la récupération, pour montrer que l’industrie est accessible à tout le monde.
Finir votre licence, c’est votre objectif académique. Quels sont vos prochains objectifs sportifs ?
Mes objectifs à venir sont les Championnats du Monde en septembre 2025 en Corée du Sud, où j’espère remporter le titre. Avant ça, il y a la saison estivale qui commence en mars 2025.
Ce que vous faites aujourd’hui, c’est quelque chose que vous voulez continuer à faire ? Partager donc ces Jeux olympiques, cet esprit sportif, avec les Mosellans et les Lorrains ?
Avec les Mosellans, les Lorrains, puis la France entière. Je l’ai déjà fait plusieurs fois, notamment dans mon club. Maintenant, je ne suis plus licenciée en Moselle, mais en Auvergne. J’ai visité plusieurs écoles pour parler un peu de tout ça, et j’espère continuer encore, même si j’ai peu de temps pour le faire. Mais en tout cas, oui, la transmission et le partage de cette expérience sont essentiels pour moi.
Les Jeux olympiques, ça fait toujours briller les yeux des enfants ?
Oui, ça fait toujours briller les yeux des enfants. Et je me suis rendu compte que ça faisait briller aussi les yeux de leurs parents, et ça, c’est merveilleux.
Retrouvez ici l’interview en format audio :
*Quelques modifications mineures ont été apportées afin de faciliter la lecture.