Le Festival Géo Condé bat son plein en ce moment même au Théâtre Gérard Philipe à Frouard et d’autres salles du bassin de Pompey (Liverdun, Maxéville, Nancy, Bouxières aux Dames…) avec déjà plus de trente représentations.
Des spectacles étonnants et détonants mêlant joyeusement, avec facétie et brio, diverses formes artistiques. Il y a des marionnettes oui, de la musique aussi, théâtre d’ombres, danses ou « cabaret rock ». Pour enfants ou adultes ce sont de petits bijoux scéniques qui s’offrent à nos yeux tous pétillants. Histoires comiques, drolatiques, dramatiques ou sulfurieuses, chacun y trouve son compte, sa propre mémoire, son propre souffle… ballotés entre les salles on en vient aussi à voyager, partir loin. Au-delà d’être une excellente opportunité de découvrir les sites culturels de la région nancéenne on virevolte entre les mots et les moments, flottant dans les histoires on vire doucement au large, happés par l’esthétique de certaines pièces entre le burlesque et le tragique…
Nous voilà arrivés à la moitié du Festival ! Donc : morceaux choisis, pièces marquantes et pièces à suivre, vous saurez tout ou presque sur cet étonnant Festival Géo Condé !
Renseignements et réservations : 03.83.49.29.34 / Théâtre Gérard Philipe
Opéra Bourriche tout d’abord, premier coup de cœur, (samedi 26 Avril), par le Théâtre du Vide-Poches (Aquitaine), le plus petit opéra du monde, miniature poétique et tragique par Mathias Piquet-Gauthier, magique en « régisseur main » au milieu de ces petits personnages aimantés qu’il faut faire bouger. Un mouton presque chien, un arbre qui déambule et un homme seul, amoureux et tout seul, désespéré au milieu de sa bourriche à huître.
Le lendemain, dimanche 27, Accidents (entre autre), par le Théâtre des Alberts (Réunion), Petit chef d’œuvre tragiquement absurde et bien blotti dans son écrin burlesque. Bijou comique où les marionnettes, magnifiques marionnettes, font l’objet d’histoires qui souvent les dépassent ou de souvenirs qui les rattrapent et alors ils sont les témoins, impuissants comme nous, de cet instant où tout bascule. Succession inopinée d’accidents, on nous habitue bien vite à appréhender la fin (sans perdre néanmoins un sourire). Des personnages tout en solitude, empêtrés mais beaux dans la tendresse cruelle d’une vie qui ne les attend pas…
Et le voyage continue, mardi 29 avril, on survole des contrées lointaines dont on ignore encore la beauté. Peng Xang ou le chant de l’éléphant est un de ces territoires inexplorés que l’on découvre enfin. Magnifique pièce franco-laotienne de masques et de costumes, d’instants magnifiques ou drôles inspirés des textes de Kipling ou Gary. Peng Xang célèbre par la beauté du conte, conte musical avec violoncelle, ce géant mammifère qu’est l’éléphant, géant mythique, objet de toutes les fables. Constitué de neuf « poèmes visuels » ce spectacle inventif et drôle, émouvant surtout fait surgir de toute part l’éléphant des rêves et des légendes. Par les ombres ou les masques, les objets ou les chants, le rêve se révèle à nous, spectateurs médusés par la simplicité et la force des images qui nous parviennent, et du texte aussi, clôturant dans la poésie des mots et des gestes un voyage musical peuplé d’éléphants stellaires, toujours magnifiques.
Poupée Anale Nationale (mercredi 30 avril). On finit le voyage par là, par l’écorchure, on foire amoureusement l’atterrissage, carlingue défoncée sur asphalte. On n’en attend pas moins de poupée, femme du chef « tronc » au cul qui gratte mais doigt intact (merci mouchoir parfumé). D’après le roman d’Alina Reyes et créée par la compagnie théâtrale lorraine L’Escabelle, Poupée Anale Nationale est une claque, un coup de poing dans le bide, une fracture ouverte. Incroyable interprétation de Heidi Brouzeng (sans oublier Denis Jarosinski à la musique) en poupée défoncée, déchainée et enchainée. Délire et fureur lui démangent le « nanus » alors que Poupée regarde, comme à son habitude, par le trou (puant) de la serrure les réunions du parti. Ferveur psychotique et fasciste… Poupée se débat et fait débat, soulève et jette l’interdit et l’extrême, extrême des mots et de la pensée, extrémisme du pouvoir sans concession, de la folie furieuse et du corps nauséabond. « Cabaret rock », « catastrophe théâtrale »… ça va de mal en pis, et on étoufferait presque de ce coup trop bien placé. On reste médusé par la performance théâtrale, par l’histoire, le devenir de cette femme (petite fille) empêtrée dans une spirale morbide qui bien loin de l’amener au sommet, l’entraînera dans l’ombre, le noir totale. Celui de la fin, le noir de la perte, pauvre petite poupée égarée qui veut son Papa, son Primus, son Parti et sa Nation. Nation lavée, nation nouvelle. Obsédée par son hygiène corporelle, la propreté, esprit saint dans un corps sain, Pays sain et saint, pays lavé et uniforme… son discours l’entraîne dans un inaltérable amalgame entre les surfaces à nettoyer : son Corps ou la Nation, son Corps et la Nation. Propreté extrême. Guerre et ménage vont de paire, on sera bientôt débarrassé des parasites et du désordre, c’est promis. A la fin c’en n’est pas moins de la confusion et de l’embarras qu’il nous reste, implacables, accrochés à l’intérieur comme une boule dans le ventre ; fœtus dont il faudra, comme poupée, se débarrasser. Pas de grognards. Faut que ça brille même si c’est rouge, du rouge sang, du moment que c’est un rouge uniforme.
Déjà cinq jours d’un festival Fantastico-Tragico-Humouristique, au carrefour de toutes les histoires. On vient de partout et on va partout, joyeusement promenés dans toutes les directions… Mais le voyage ne s’arrête pas là ! Vous avez encore jusqu’à samedi pour profiter de cet évènement à ne pas manquer !
Les spectacles à venir :
> Attention ! Les séances indiquées en rouge sont des représentations destinées aux scolaires. Pour plus de renseignements n’hésitez pas à contacter le Théâtre Gérard Philipe
- 18h00 – Sleeping Beauty – Cie Akselere – Liverdun/Château Corbin
- 20h30 – Le Diable abandonné 1er épisode « La Meuse obscure » – Cie Le Corridor – Pompey/Centre socioculturel Hartmann
- 10H00 – 86 centimètres – Cie S’Appelle Reviens – Bouxières-aux-Dames/Foyer Rural
- 14H30 – La petite Odyssée – Création TJP, CDN d’Alsace Strasbourg – Frouard/TGP
- 14H30 – Cent Ans Dans La Forêt – Cie Akselere – Liverdun/Château Corbin
- 15H30 – 86 centimètres – Cie S’Appelle Reviens – Bouxières-aux-Dames/Foyer Rural
- 19H00 – Le Diable abandonné 2ème épisode « L’échelle de l’Espace » – Cie Le Corridor – Pompey/Centre socioculturel Hartmann
- A partir de 19H00 – Ze patrécathodics – Cie Scopitone – Frouard/Parking médiathèque
- 20H30 – La petite Odyssée – Création TJP, CDN d’Alsace Strasbourg – Frouard/TGP
- A partir de 21H30 – Ze patrécathodics – Cie Scopitone – Frouard/Parking médiathèque
Dernier jour !
- 10H00 – Cent Ans Dans La Forêt – Cie Akselere – Liverdun/Château Corbin
- 10H00 – 86 centimètres – Cie S’appelle Reviens – Bouxières-aux-Dames/Foyer Rural
- 15H00 – Cent Ans Dans La Forêt – Cie Akselere – Liverdun/Château Corbin
- 17H00 – 86 centimètres – Cie S’appelle Reviens – Bouxières-aux-Dames/Foyer Rural
- A partir de 18H00 – Ze patrécathodics – Cie Scopitone – Frouard/Parking médiathèque
- 20H30 – Don G. – Theater Taptoe – Frouard/TGP
- 22H00 – SOIREE DE CLOTURE ! – Frouard/TGP
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Pass GEO CONDE – 12 places au choix – 60€
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Abonnements 3 spectacles – tarif plein : 30€ / tarif réduit : 24€
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Places à l’unité : 12€ / 10€ / 5€ / 2€ – Nombreuses possibilités de tarifs réduits
Visuels : tout-metz.com
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