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Metz : simulation d’attentat au gaz sarin dans l’enceinte des Arènes

300 policiers, gendarmes, pompiers, militaires, médecins et infirmiers du SAMU et volontaires se sont réunis vendredi 26 mai 2023 dans l’enceinte des Arènes de Metz pour un entraînement peu commun. Le scénario choisi et simulé était un attentat terroriste au gaz toxique.

85 fausses victimes étaient présentes, certaines devaient prétendre être décédées, d’autres gravement blessées ou encore prises de convulsions. Les autorités devaient alors agir avec la plus grande coordination possible afin de prendre en charge les civiles.

Cet exercice est tout particulièrement important à l’approche de l’organisation de grands évènements à caractère sportif en France, notamment la Coupe du Monde de Rugby en 2023 et les Jeux Olympiques 2024. Ce type de manifestation nécessite donc une sécurité particulière.

Aucune épreuve pour ces deux grandes manifestations n’est pour le moment prévue dans le Grand Est mais la Moselle accueille tout de même dans les prochains mois des délégations olympiques dans ses sites d’entrainements.

La simulation est aussi essentielle en cas d’attentats au niveau national, des moyens pourraient être sollicités en renfort.

L’exercice simulé permet non seulement de s’entraîner mais aussi de tester le bon déroulé du protocole entre tous les acteurs impliqués et surtout la prise en charge des victimes.

Lors de cette journée, de nombreux services de Zone Est ont alors été mobilisés : services d’incendie et de secours, démineurs, ARS, SAMU, police, gendarmerie, préfectures et armées.

Le Colonel DEMIERRE, Chef de l’État-Major Interministériel de la Zone Est, nous parle de cet exercice d’entraînement au protocole :

Trois zones de décontamination obligatoires

Après la simulation d’attentat prise d’otage en 2022, c’est l’attaque au gaz chimique qui a été simulé cette année. Cela correspond ainsi au risque d’attentat à composante NRBC-E (Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique et Explosif).

Le scénario se déroulait en plusieurs phases. Les terroristes s’introduisaient dans les Arènes lors d’un évènement pour y faire exploser un gaz extrêmement toxique, le sarin. Après l’attaque et la diffusion de celui-ci, trois zones étaient alors mises en place par les autorités.

La première, la zone rouge. Elle est considérée comme extrêmement contaminée puisque le gaz y a été déposé. Il est donc impossible d’intervenir tant que les équipes n’ont pas été équipées de la tête au pied par des combinaisons et des masques.

Vient ensuite la zone orange, dite contrôlée, à l’extérieur des Arènes. Celle-ci se décompose en quatre catégories : la structure de décontamination en cas de nécessité, la structure de décontamination pour les hommes valides, celle pour les femmes valides puis celle pour les invalides. Toutes les victimes sont alors déshabillées entièrement pour être décontaminées puis douchées.

Enfin, la zone verte, celle qui ne présente plus de danger. Les victimes graves sont conduites à l’hôpital et les personnes valides prises en charge peuvent être dirigées vers un centre d’accompagnement psychologique lorsque cela est nécessaire.

Le protocole de décontamination est évidemment le même pour les forces de l’ordre également qui, malgré leurs équipements, passent par un portique radiologique afin de vérifier s’il y a une potentielle contamination au gaz.

Au total, les victimes de cette simulation sont de 5 personnes décédées, 3 urgences absolues, 5 urgences relatives et 39 urgences médico-psychologique.

Le sarin, un des gaz les plus toxiques

Le gaz dont l’utilisation a été simulée durant cet exercice était le gaz sarin. Indolore et invisible, le seul contact de la peau peut entraîner la mort par arrêt cardio-respiratoire.

500 fois plus toxique que le cyanure, il était notamment utilisé pendant la Première Guerre Mondiale.

Ce gaz a malheureusement déjà fait l’objet d’un drame puisqu’il a été utilisé à Tokyo, au Japon. Le 20 mars 1995, des terroristes membres de la secte Aum Shinrikyo ont perpétué un attentat dans cinq lignes de métro différentes.

Chacun des membres perçait un sac posé au sol contenant des poches de gaz sarin et laissait le gaz s’évaporer dans les rames bondées. Le bilan : 13 morts et plus de 6.300 blessés.

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