Le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins de France, Yannick NEUDER, s’est rendu à Metz ce vendredi 28 mars 2025, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’endométriose. Il a participé à l’inauguration du Centre Ariane, une unité spécialisée du Centre Hospitalier Régional (CHR) Metz-Thionville, dédiée à la prise en charge de l’endométriose et des douleurs pelviennes chroniques.

Le Centre Ariane a vu le jour en 2018, à la suite de réunions de concertation pluridisciplinaires regroupant gynécologues, cardiologues, radiologues, psychologues et autres spécialistes. Il accueille notamment les femmes atteintes d’endométriose, une maladie inflammatoire qui se caractérise par la présence, hors de la cavité utérine, de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus. Une affliction touchant actuellement une femme sur dix, à différents degrés et sous différentes formes.
L’objectif est de proposer un « continuum de soins » allant de la détection de la maladie à l’accompagnement médical et psychologique, et, dans certains cas, l’intervention chirurgicale. Mis en place il y a quelques années, le centre Ariane prend aujourd’hui une nouvelle dimension, selon Dominique PELJAK, directeur général du CHR Metz-Thionville :
« Un hôpital de jour dédié à l’endométriose a été lancé en 2024 et nous prévoyons l’ouverture d’un programme d’éducation thérapeutique cette année. Nous avons vu une augmentation de 6 % des consultations et une hausse de 25 % des séjours hospitaliers ces dernières années. Un demi-millier de femmes est suivi ici chaque année. »
Le CHR a obtenu une labellisation ARS Grand Est en tant que structure spécialisée dans les « Douleurs chroniques et endométriose ». Cette avancée s’inscrit dans un mouvement de fonds, aussi bien national que régional. Une filière EndoGrandEst, devant améliorer les parcours de soin dans la région, est en cours de création. L’opération est financée par l’ARS. Cliquez ici pour plus d’informations.
L’endométriose, priorité nationale
La lutte contre l’endométriose bénéficie aujourd’hui d’un grand écho médiatique. Alors que longtemps, que ce soit dans le domaine familial, professionnel ou même médical, la tradition a longtemps été de dire aux femmes de « serrer les dents », ou de minimiser les douleurs évoqués.
Une prise de conscience est amorcée dans la population générale, et les formations, guides, kits et manuels en tous genres se multiplient. On peut citer « endométriose et travail », une ressource de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) mise à disposition des particuliers.
Pourtant, il faut aux femmes en moyenne 7 ans pour avoir un diagnostique. Il faut en premier lieu trouver un médecin formé à l’endométriose, qui écoute la patiente quand elle évoque ses douleurs de règles, ce qui n’est pas toujours le cas. Il faut ensuite que les lésions soient visibles sur les scanner, et, là encore, l’imagerie à ses limites. Ce véritable parcours du combattant pousse de nombreuses femmes à ignorer la maladie. Une avancée technologique pourrait tout changer à l’avenir.
Vers la fin de l’errance médicale ?
Le 11 février 2025, le gouvernement a annoncé la prise en charge d’un test salivaire innovant, Endotest®, dispositif de diagnostic in vitro destiné aux patientes présentant des symptômes mais dont les examens d’imagerie ne permettent pas d’établir un diagnostic définitif. 25 000 patientes vont en bénéficier : 2 500 au titre de l’étude et 22 500 supplémentaires.
Le coût reste pour l’instant élevé, avec un prix unitaire de 839 € par test, mais cette première série de tests permettra d’évaluer l’efficacité du processus et d’affiner la stratégie du gouvernement. L’hôpital de Mercy est l’un des 100 établissements où ces tests seront effectués, a annoncé Yannick NEUDER lors de son allocution aux équipes.
Son intervention auprès de la presse est à écouter ici :
À Metz, une start-up nommée My Moony combat les douleurs chroniques, notamment celles provoquées par l’endométriose. Notre article sur leur ceinture connectée est à retrouver en cliquant ici.