Actualité locale & société

Metz : le parking gratuit du Pontiffroy, c’est bientôt fini

À Metz, les automobilistes ne pourront bientôt plus profiter de la gratuité du parking du Pontiffroy, l’un des derniers parkings non payants de la ville, avec ceux de la patinoire et du Saulcy. Le terrain vague situé à l’arrière de l’hôtel de police, à proximité de la médiathèque Verlaine, laissera place à un projet immobilier et à un parking payant de 200 places.

Photo du parking du Pontiffroy.

C’est à l’occasion du dernier conseil municipal, le jeudi 30 janvier 2025, que l’avenir du parking a été éclairci, lors des échanges précédant la signature d’un avenant à l’acte de vente permettant de lancer les grandes manœuvres. Mais tout d’abord, pour bien comprendre la situation, il a fallu revenir sur l’histoire du parking. Propriété de la Région Lorraine, puis de la Région Grand Est, ce terrain a vu se succéder plusieurs projets au fil des années.

Laurent DAP, conseiller délégué à l’urbanisme, a fait le point en ouverture des débats:

« En 2005, la Région Lorraine a racheté à la ville de Metz, pour un montant de 2,7 millions d’euros, un ensemble de terrains non bâtis d’une superficie de 1,5 hectare, situé au Pontiffroy, dans le cadre de la construction de locaux administratifs pour ses besoins propres. »

Cependant, en 2015, un premier avenant est venu modifier la direction du projet : la Région Lorraine a alors décidé de vendre des terrains afin d’y édifier un ensemble immobilier à vocation principalement de « bureaux et accessoirement de logement et de commerces ».

Puis, aujourd’hui, un second avenant a été signé avec la région Grand Est, impliquant la cession d’un terrain de 77 ares à un futur acquéreur pour la réalisation d’un ensemble immobilier destiné au logement, aux bureaux et au stationnement. En parallèle, 62 ares ont été cédés à Metz Métropole pour la création d’un parking public de 200 places.

Qu’en pense l’opposition ? 

Le projet suscite des inquiétudes, notamment dans l’opposition municipale. Françoise GROLET, conseillère municipale (RN), a exprimé sa préoccupation sur les conséquences d’une réduction de l’offre de stationnement :

« Cet espace est devenu un parking très utile à nos concitoyens et aux visiteurs, notamment ceux qui se rendent à l’hôtel de police, et ce, malgré son aspect sauvage. La perte de ces places de stationnement ne va pas les arranger. »

De son côté, Jérémy ROQUES, conseiller municipal (président du groupe Unis pour Metz), a rappelé que ce parking était à l’origine un parking temporaire, et qu’il l’est maintenant, depuis 34 ans :

« Il date de 1991. La municipalité de Jean-Marie RAUSCH a réaménagé la place de la Comédie et créé un parking, je cite Jean-Marie RAUSCH : temporaire. J’insiste sur ce mot parce qu’il a été prononcé dès la création du parking il y a 34 ans. »

Le conseiller a soutenu la réhabilitation du parking qu’il a qualifié de « verrue dans le quartier » et, selon lui, une alternative préférable aurait été de créer un parking en surface accompagné d’un jardin. Son idée est d’offrir « un espace de vie et de rencontre ». Un retour à l’idée initiale de Jean-Marie RAUSCH.

Il a également alerté sur le risque d’un enlisement du projet immobilier. « Ce lieu est empreint d’histoire, ce qui risque de compliquer fortement toute possibilité de construction », a-t-il assuré, en référence aux fouilles archéologiques qui devront être menées en amont des travaux.

Le maire défend le projet actuel

En réponse, François GROSDIDIER a rappelé que le terrain appartenait à la Région, et non à la ville. Le racheter pour en faire un espace vert serait extrêmement coûteux. « Si on le rachète pour en faire un espace vert, c’est un espace vert à 2,6 millions d’euros. Et vous allez m’expliquer qu’il faut baisser les impôts, ne pas les augmenter », a-t-il fustigé. Les arguments apportés par son le groupe Unis étaient, selon le maire, fallacieux :

« Ce n’est pas vrai qu’il n’y a pas d’espace vert ni de jeux pour les enfants. Nous en avons d’ailleurs encore développé. Ce n’est pas ce que demandent les habitants. Leur préoccupation, c’est le stationnement. »

Si le stationnement ne sera plus gratuit et sera plus limité qu’aujourd’hui, il sera en contrepartie de meilleure qualité, assure François GROSDIDIER :

« C’était vrai que c’était gratuit. Les gens ont pu stationner sur un terrain privé. Ce n’était pas un parking, c’était un terrain vague appartenant au domaine privé de la Région, dont un certain nombre ont pu profiter, notamment ceux qui stockaient des voitures ventouses. Comme il s’agissait d’un terrain privé, nous ne pouvions pas évacuer ces véhicules. »

Après les échanges, le groupe Unis pour Metz a fait le choix de voter contre l’avenant. 

Ville(s) / territoire(s) :
Personnalité(s) :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page