Politique & social

Une mobilisation écologiste tente d’empêcher l’abattage d’un arbre ancien à Metz

Entre le Pont des Morts et le camping de Metz-Plage se tient un tilleul de 80 ans. Il surplombe le sentier au bord de la Moselle qui se prolonge jusqu’au parking. Une fissure s’est creusée au milieu de son tronc, menaçant l’arbre de se fracturer et de tomber sur la chaussée. Pour limiter les risques, la ville souhaitait abattre le tilleul. Une décision contestée par l’opposition et les associations écologistes.

Les tensions ont atteint leur apogée ce lundi matin. Alors que la ville avait convié les journalistes à constater les dégâts sur l’arbre à abattre, des détracteurs se sont interposés entre les équipes des espaces verts et le tilleul pour remettre en cause cette décision. S’en est suivie une longue discussion, et un compromis.

Voici le tilleul concerné.

Le tilleul devait être abattu en raison d’un risque pour les passants circulant aux alentours. Toutefois, plusieurs opposants se sont rendus au pied du tronc ce lundi en vue de contester cette décision avant que les tronçonneuses ne commencent leur œuvre. Sébastien HESSE, responsable CGT Écologie Grand Est, a même posé son vélo contre le tilleul en signe de protestation, le temps d’entamer une discussion sérieuse avec les élus locaux. 

Les échanges entre la ville et les membres d’associations écologistes se sont déroulés pendant près d’une heure. D’une part, les représentants de la CGT, la LPO et les Amis de la Terre ont fait savoir que la période de nidification en cours était un argument suffisant pour remettre l’abattage à plus tard, notamment vers l’automne.

De l’autre côté, les élus ont fait remarquer le danger imminent que pouvait représenter la fissure du tilleul en cas de vents violents ou d’orages, notamment si une partie de l’arbre venait à tomber sur la chaussée. Un constat reconnu par les membres d’associations écologistes, qui ont appelé à un compromis.

Tout le monde s’entendait au moins sur un point : abattre ce tilleul, c’est un crève-cœur. Dans tous les cas, il n’était pas prévu d’arracher l’arbre totalement mais de lui permettre de repousser à partir de son tronc. 

Un compromis trouvé

« On peut sauver cet arbre et prendre le temps de l’étudier, en coupant seulement aujourd’hui la partie dangereuse » a tout d’abord proposé Sébastien HESSE (CGT). Une position soutenue par Jérémy ROQUES, chef de file des écologistes pour les municipales 2026 à Metz, présent sur place.  

Les discussions se sont poursuivies avec les arboristes engagés sur le chantier

Pour les représentants de la ville, c’est une solution à court terme, car la question risque de se reposer d’ici quelques années, voire quelques mois.

« Si un arbre tombe, c’est la ville qui est responsable, c’est pour ça qu’on a une équipe qui surveille tous les arbres pour faire en sorte qu’il y ait le moins de risque possible. Sur le court terme, le risque est réduit avec le compromis, sur le moyen long terme il n’est pas éliminé, il faudra se revoir dans quelques mois pour prendre une nouvelle décision ».

Sébastien MARQUETON, directeur des parcs, jardins et espaces naturels de la ville de Metz 

Finalement, un compromis a été adopté en faveur de la solution qui permette de préserver l’arbre au maximum, tout en abattant la partie qui présente des risques. Les responsables de l’opposition étaient satisfaits de parvenir à concilier sécurité et biodiversité. 

« Il faut essayer de garder le plus longtemps possible ces vieux arbres, ils apportent de la fraîcheur, de l’ombre, ils sont un refuge pour la biodiversité. On ne peut pas nier le problème de sécurité, mais il y aura un rééquilibrage de l’arbre qui évitera l’abattage total à la souche. On refera un point après l’été, après la nidification, pour voir si on peut sauver l’arbre ou s’il faudra l’abattre, auquel cas ce sera en hiver. D’ici là, on pourra le retailler et ce ne sera plus un vieil arbre. Avec mes collègues de la LPO et des Amis de la Terre, on est très satisfaits de la discussion qu’on a pu avoir avec la Ville ».

Sébastien HESSE, responsable CGT Écologie Grand Est

Le dialogue reste ouvert quant au taillage effectif de l’arbre et aux études qui seront faites à son sujet, notamment avec la LPO.

Les explications techniques

Lionel BAUDOIN, responsable de la cellule arbre aux espaces verts de Metz, a fait part de son avis d’expert vis-à-vis du tilleul de 20 mètres de haut. « On a défini une réduction de la voilure et de la hauteur de l’arbre sur 6 ou 7 mètres, pour permettre de le préserver de manière temporaire jusqu’à la période hivernale », précise-t-il. 

Retrouvez ses explications ici : 

SoundCloud de TOUT-METZ.com

Béatrice AGAMENNONE, élue en charge des espaces verts de Metz, était également présente lors des débats. Elle salue le compromis trouvé à l’issue de la concertation, à savoir réduire la voilure de l’arbre. Écoutez son intervention complète ici : 

SoundCloud de TOUT-METZ.com
Ville(s) / territoire(s) :
Personnalité(s) :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page