Metz accueille une nouvelle école d’ingénieurs dédiée à la logistique : l’Institut en innovation Logistique (ou I2L) a ouvert ses portes au public le 22 février 2025. Ce projet ambitieux, qui met l’accent sur les technologies (data science, IA et robotique comprises) vise à combler un manque dans la formation des experts en optimisation des opérations logistiques en France, et même en Europe.
Des métiers qui sont recherchés dans tous types de secteurs, allant de la logistique pure au transport, à l’énergie, l’environnement, le tourisme et les services. Pour cela, l’I2L forme des Bachelor AGE (Achats Gestion des Énergies), des Bachelor ILOG (Intelligence Logistique Globale et coordination du transport) et dispense donc une formation d’Ingénieur en Logistique Intelligente.

A terme, 300 élèves ingénieurs (bac+5) et 96 en bachelor (bac+3) fréquenteront les locaux spacieux et modernes du bâtiment tout neuf de l’I2L situé sur le Technopole 2, lorsqu’ils ne seront pas en stage. 58 semaines de stage à effectuer sur la totalité du cursus, une bonne partie pouvant être faite directement sur le territoire ou chez les partenaires du secteur qui se sont rassemblés pour créer la formation (lire plus bas).
La première promotion de 15 étudiants a débuté sa 1ère année en septembre 2024, les recrutements via parcoursup sont ouverts pour septembre 2025, y compris aux élèves issus de Bac+2 et Bac+3 pour une entrée directe en 3ème année. La montée en puissance amènera l’I2L à sa vitesse de croisière au fil des années à venir.

Un besoin identifié et financé par les acteurs du secteur
L’idée de l’I2L est née d’un constat partagé par de nombreux industriels et acteurs économiques : la France manque d’ingénieurs spécialisés en optimisation des opérations logistiques. Le secteur serait porteur d’environ 2000 emplois par an, alors que seuls 1000 postes seraient remplis chaque année.
Si certaines écoles de commerce forment des managers en logistique, peu de cursus d’ingénierie se concentrent sur la conception, l’optimisation et la gestion technique des flux de transport, des chaînes d’approvisionnement ou encore du fret maritime et aérien. Le Havre dispose bien d’une formation de ce type depuis 2020, mais beaucoup plus centrée sur l’activité portuaire de la ville. L’I2L présente donc un cursus assez unique, mais pertinent au plus haut point car imaginé au plus proche de la réalité des compétences attendues désormais.


Ce besoin se fait particulièrement ressentir dans la région de Metz, carrefour stratégique au cœur de l’Europe entouré de nombreux opérateurs logistiques et industriels, un nombre en hausse constante depuis plusieurs années. Metz, qui possède déjà plusieurs établissements formant des ingénieurs, dont l’ENIM, l’ENSAM ou encore les cursus de l’Université de Lorraine, manquait jusqu’ici d’une formation d’ingénieurs en logistique accréditée par la Commission des Titres d’Ingénieur (CTI).
C’est désormais chose faite. L’obtention de l’autorisation d’ouvrir l’I2L a d’ailleurs été le fruit d’un travail de longue haleine, y compris parfois avec des vents contraires. Mais le résultat semble porter les critères d’un succès potentiel. Nidhal REZG, le directeur de l’I2L, qui a porté le projet depuis ses débuts en dit plus à notre micro :
L’I2L s’appuie sur les compétences locales pour faire face à la demande croissante d’ingénieurs capables de concevoir et gérer des systèmes logistiques performants. Cela va de l’optimisation du remplissage de containers à celui des flux des bagages qui transitent entre les avions. Partout, du temps et de l’énergie perdus, partout des compétences attendues pour améliorer des processus, et limiter les erreurs.
Le projet a séduit des partenaires industriels majeurs locaux, mais aussi nationaux (Amazon, FM LOGISTIC, TRANSALLIANCE, ALTRANS, STEF, UEM, HEINTZ TRANSPORT, HABIT, LEVEA, GROUPE JCD, ADSERVIO GROUP, AGCO, GROUPE TLW, VIRTUEO, GROUPE6TM, TECH3D, COLLÈGE DE PARIS, ECEMA), qui se sont associées au côté des collectivités locales (métropole, département de la Moselle et région) ainsi que l’Etat (via le CPER) pour financer ce projet qui aura coûté 10 millions d’euros au total. Une somme « tous équipements compris » qui permettra à l’I2L de devenir propriétaire de son propre bâtiment dans 18 ans

L’I2L a pris la forme d’une association à but non-lucratif qui regroupe les entreprises, prestataires logistiques et acteurs du transport qui ont vu dans l’I2L une opportunité de former des experts capables de répondre aux défis du secteur, comme la transition écologique du transport de marchandises, la digitalisation des chaînes d’approvisionnement et l’optimisation des flux.
Un lieu séduisant
Salles de détente, écrans interactifs, vaste cantine ou encore terrasse ensoleillée, voici, entre autres salles de cours spacieuses, ce qui attend les futurs élèves de l’I2L qui compte actuellement une majorité de filles dans ses rangs, si besoin était de tordre le cou à quelques a priori.


Des simulateurs de chaînes logistiques robotisés et autonomes entièrement paramétrables par les élèves, leur permettront de toucher du doigt les formes les plus récentes de gestion de la logistique, telles qu’on les connaît par exemple chez Amazon sur le plateau de Frescaty, ou encore dans l’usine Thyssenkrupp de Florange pour ne citer que ces deux noms.




Pour en savoir plus et éventuellement postuler, rendez-vous sur le site web de l’I2L en cliquant ici.