Politique & social

Conseil municipal : le budget 2021 débattu, à la recherche de marges de manoeuvre

La situation et les orientations budgétaires de la ville étaient, comme chaque année à la même époque, en question au conseil municipal de Metz, ce 17 décembre 2020.

Le débat d’orientation budgétaire (DOB) aura ainsi permis à Eric LUCAS, adjoint en charge des finances de la ville, de préciser par les chiffres une alerte émise quelques mois plus tôt, à savoir qu’il a trouvé une situation financière saine, mais sans marges de manœuvre, alors même que la situation de crise en aurait nécessité.

L’adjoint au budget Eric LUCAS (dans l’écran, le conseil municipal se déroulant par la quasi totalité des élus municipaux, en distanciel) présente les orientations budgétaires qui seront débattues

Le DOB aura aussi permis de commencer à préciser les contours des dépenses et des investissements en 2021, année qui suivra un exercice 2020 déjà transitoire entre deux équipes municipales, et qui plus est chamboulé dans ses recettes par la crise sanitaire, et l’absence de soutien supplémentaire par l’Etat auprès des collectivités locales pour affronter les conséquences de cette crise.

Pour résumer la situation, selon Eric LUCAS, la ville fait face à une baisse de son épargne nette (capacité d’autofinancement), à une dette jeune qui nécessiterait « d’attendre la fin d’un 3ème mandat » pour récupérer des capacités d’endettement confortables, mais aussi à une baisse des recettes en 2020, qui aura des impacts a minima jusqu’en 2022 inclus.

Les dépenses à engager pour la rénovation et l’entretien du patrimoine et des équipements municipaux « dans un état dégradé nécessitant des travaux de grande ampleur pour être remis à niveau » vont accaparer des ressources conséquentes.

Selon le maire François GROSDIDIER, une fois les comptes faits, les marges de manoeuvre sont de l’ordre de 1,5 millions d’euros par année de mandat, alors même que 50 à 55 millions d’euros d’investissement doivent être mis en oeuvre sur le mandat pour effectuer ces travaux, et ce dans le cadre d’un plan pluri-annuel d’investissements qui sera précisé plus tard.

« Je ne veux pas surendetter la ville, ce qui nous amènerait à nous placer sous la tutelle de l’Etat […] mais on a un énorme problème, car il faut rectifier la trajectoire et éviter les dégâts,[…] or je n’arrête pas de découvrir des mauvaises nouvelles à chaque dossier que j’ouvre, à la ville comme à la Métropole »

François GROSDIDIER, lors du conseil municipal du 17 décembre 2020 à Metz

Se félicitant de ne pas avoir (pendant sa campagne) « promis d’investissement pharaonique dans des équipements », le maire a indiqué que des pistes allaient être recherchées pour prioriser les investissements impliquant des co-financement ou des aides (notamment européennes), mais aussi regarder du côté de l’UEM pour ceux qui touchent à l’énergie et aux implications environnementales.

Le constat effectué par la nouvelle équipe municipale est donc d’avoir à rattraper des situations laissées à l’abandon ou des dépenses diminuées sous les deux mandats précédents (évaluées à 30% du patrimoine).

Béatrice AGAMENNONE rappellera que certains choix de l’équipe de Dominique GROS dont elle avait fait partie avaient été faits dans le cadre d’un plan de réduction des dépenses imaginé pour faire face à la baisse des dotations de l’Etat mises en place sous le mandat de François Hollande… Plan d’économie dont sa propre délégation aux espaces verts avait notamment fait les frais.

Pour autant, les engagements prévus au programme de campagne seront mis en oeuvre, principalement autour de trois points : le renforcement de la sécurité (nouveaux véhicules, embauche de policiers, éclairage public), le verdissement de la ville (à hauteur de 3000 arbres plantés chaque année du mandat), et le renforcement des équipements de propreté urbaine.

Réactions

Du côté de la majorité municipale, on appuie : « Fini les strass, finie les paillettes » dira Nathalie COLIN OESTERLE. « Nous n’héritons de rien, sauf de la dette et de travaux à faire comme nous l’avions dit pendant 12 ans » appuiera Patrick THIL. « L’objectif de notre équipe est de nous rapprocher des demandes des habitants, d’y répondre et de jouer la carte de la proximité » rajoutera Béatrice AGAMENNONE.

Du côté de l’opposition, à l’extrême-droite, Françoise GROLET (RN) qualifiera les orientations budgétaires évoquées de « flou artistique sur les intentions réelles, sans orientations précises », tout en rappelant avoir systématiquement critiqué les choix budgétaires de Dominique GROS au cours du dernier mandat.

Du côté de Xavier BOUVET et de son équipe UNIS (écologistes et gauche), le constat d’un patrimoine dégradé est « une situation qui se présente au fur et à mesure de l’avancée en âge des équipements, certains n’ayant pas été rénovés déjà du temps de Jean-Marie RAUSCH », Danielle BORI rappelant au passage le bilan de l’équipe précédente sur la cuisine municipale à destination des cantines, la BAM, la rénovation énergétique des gymnases et des bâtiments municipaux, notamment les piscines.

Autre axe pointé du doigt, l’absence dans ces orientations budgétaires d’une « vision et d’une politique fortes en matière d’urgence environnementale, économique et sociale », surtout face à la crise actuelle. Xavier BOUVET plaidera à ce niveau pour la mise en place d’un emprunt permettant d’ouvrir des opportunités pour l’avenir, mais il sera renvoyé dans les cordes par Eric LUCAS, lui rappelant que malgré des taux bancaires bas, cela ne ferait qu’augmenter le coût de la dette pour la ville, et qu’il ne s’agissait pas d’augmenter les dépenses de fonctionnement.

Le budget primitif sera voté lors du prochain conseil municipal au mois de janvier 2021.

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