Actualité locale & société

Est-il vraiment intéressant d’aller travailler au Luxembourg ? Testez notre simulateur

Près de 110.000 salariés français travaillent au Grand Duché de Luxembourg. L’argument le plus souvent mis en avant pour expliquer ce nombre important est celui de l’attrait salarial par rapport aux rémunérations proposées en France. Nous avons créé un outil qui vous permet de calculer vous même l’intérêt d’être frontalier, et vos résultats pourraient bien vous surprendre.

Sur le papier et si l’on ne regarde que le salaire, devenir frontalier permettrait de mieux gagner sa vie. C’est vrai si l’on s’en tient à la seule comparaison des montants nets versés. Ça l’est beaucoup moins si l’on intègre la variable du coût de déplacement. Dans certains cas cela peut même être moins intéressant financièrement parlant, et encore moins si l’on intègre la variable du temps.

Est-ce vraiment intéressant de travailler au Luxembourg ?

Parmi les 110.000 frontaliers, actuellement moins d’une dizaine de milliers empruntent le train pour se rendre de l’autre côté de la frontière. Les autres, pour leur grande majorité, prennent leur voiture pour aller travailler.

Diffus ou mal identifié dans le processus qui conduit au choix d’être ou de devenir frontalier, le coût réel du déplacement constitue un facteur bien plus important qu’il n’y paraît. Toute la difficulté consiste à connaître ce coût, pour ensuite le mettre en perspective avec sa rémunération nette, mais aussi avec le temps qu’il faut pour aller et revenir chercher cette rémunération chaque jour.

Nous avons donc créé un outil permettant en quelques secondes de faire ce calcul. Il se base simplement sur le coût par kilomètre du barème de remboursement kilométrique.

Un exemple avant de faire votre propre simulation ?

Prenons le cas d’un(e) salarié(e) vivant à Metz (60km), percevant un salaire net de 3.330€ au Luxembourg (soit 40.000€ net par an), et pouvant faire 1 jour de télétravail par semaine. Ses seuls frais de déplacement lui coûteront 9.968€ par an, c’est à dire près de 25% de son salaire net.

En fin de compte, il/elle ne lui restera « que » 2.502€ sur ses 3.330€ de départ. Mais pour les gagner, ce(tte) même salarié(e) passera l’équivalent de 53 journées de 8h de travail dans sa voiture.

De là à utiliser les résultats pour mesurer l’intérêt d’aller travailler au Luxembourg par rapport à un job équivalent en France, il n’y a qu’un pas. Charge à chacun ensuite, d’ajouter par exemple des critères plus subjectifs tels que le poids du stress et de la fatigue, le risque sur la route, le temps passé en moins avec sa famille et/ou ses amis (matin et soir)… Pour ce même exemple, ce(tte) salarié(e) fera chaque année 426 trajets de 60km.

Pour simuler tout ceci avec vos propres données de trajet, cliquez ici :

La preuve par les chiffres

Pour ce qui est du coût du trajet, nous avons donc pris le parti de nous appuyer sur ce barème officiel de remboursement des frais kilométriques, en faisant coexister dans un même tableau celui indiqué par les autorités françaises qui fait varier le montant remboursé par kilomètre selon la puissance du véhicule, et celui du Grand Duché de Luxembourg qui établit un montant unique tous types de véhicules confondus. Pour nos exemples (ci-dessus) nous avons utilisé une moyenne.

A cette seule dimension financière, nous avons ajouté l’un des facteurs clé lié directement au statut de frontalier, à savoir le temps passé tous les jours à se rendre puis à revenir du Grand Duché afin d’aller travailler.

Enfin, afin de disposer d’une vue détaillée permettant une prise de recul,  nous avons réalisé ces calculs de temps et de coûts en les ventilant par jour, par semaine, par mois et par année.

L’ensemble des résultats permet ainsi à quasiment chaque frontalier (ou personne souhaitant trouver du travail au Luxembourg), de savoir quelle durée il passera dans son véhicule personnel lorsqu’il va travailler, et combien cela lui coûte vraiment si l’on tient compte de ces barèmes qui intègrent le carburant, l’usure globale du véhicule (pneus, essuie-glace, etc…), le coût moyen d’entretien, le tarif moyen de son assurance et les frais annexes.

Enfin, à l’heure où le tracé de l’A31bis (infrastructure à péage censée diminuer le trafic sur l’A31) est en cours d’évaluation, nous avons mis en exergue l’impact considérable d’une utilisation en covoiturage sur le budget d’un(e) frontalier(e).

20 commentaires

  1. Vous ne prenez en compte que la voiture, mais si vous avez un abonnement SNCF à 121,50 € par mois sur 11 mois car il y a 1 mois de vacances cela ne coûte que 1 336,50 € par an.

      1. Pour cette première version, comme indiqué, nous ne nous sommes consacrés qu’aux frontaliers utilisant leur véhicule personnel.

        Par définition, la voiture de fonction ne génère pas de frais à titre personnel, donc seuls les éléments de temps et de distances sont pertinents.

        Pour ce qui est du train même à ses pleines capacités une fois le déploiement en 2030 des nouvelles rames sur le trajet vers Luxembourg, il n’y aura pas de quoi supprimer les véhicules en masse sur les routes vers le Grand Duché.

        Enfin pour ce qui est de travailler un jour sur deux, un peu de patience, nous travaillons à une version 2 qui permettra de faire le calcul pour les personnes travaillant à temps partiel.

        1. Vous ne tenez compte que du déplacement. Perso j habitais Longwy et travaillais à Gandrange soit 110 km par jour avec un salaire moindre. Pensez aussi à la retraite vous n aurez plus de trajet avec une retraite plus élevée et bien d autres choses

        2. Il n’y a pas que le salaire, il y a aussi la retraite qui est plus avantageuse qu’en France. Si on travaille 10 ans au Lux c’est le Lux qui paye la retraite et non la France. Et il n’y a plus de frais de déplacement en retraite ! D’autre part les salaires et la retraite sont revalorisés suivant le coût de la vie. Augmentation de 2,5% lors de l’augmentation de l’index du statec, ce qui est loin d’être négligeable, surtout par rapport à la France.

  2. Bonjour le sujet mérite d’être soulevé mais en prenant en considération tous les moyens de transport, tous les moyens fiscaux, avantages, et autres déductibilités possibles sur la déclaration de revenu Luxembourgeoise.

    1. bonjour,
      merci pour votre commentaire, à la base nous voulions faire simple 🙂

      Une V2 est déjà en préparation, nous avons reçu beaucoup de suggestions, preuve déjà de l’utilité d’un tel simulateur. La fiscalité est assez complexe à mettre en oeuvre si on veut conserver la simplicité de l’outil, mais nous allons y réfléchir.

      1. Bonjour,
        Trois éléments non évoqués avantageux pour les frontaliers…
        Le premier, bien évidemment la retraite et ses indexations, quand on voit aujourd’hui les retraites en France, je vous laisse réfléchir…
        Le second, les allocations pour les enfants…..
        Et enfin le troisième, la couverture sociale, notamment pour la maladie….
        Gros bisous à tous ??

        1. Bonjour,
          merci pour votre commentaire.
          Il y a des dizaines de critères que l’on aurait pu intégrer dans cette V1, avec des variables selon tous les cas particuliers (vous citez notamment le nb d’enfants, mais il faudrait tenir compte de leur âge individuel par exemple pour ne se concentrer que sur celui-ci).

          Pour les retraites, cela aurait nécessité d’insérer le niveau de salaire pour chaque période, et de déterminer une formule complexe pour pondérer un revenu global non pas sur 1 an mais sur une carrière.

          En ce qui concerne la couverture sociale, en Moselle par exemple, la prise en charge est plus élevée qu’en Meurthe et Moselle. Ce qui aurait nécessité un champ préalable supplémentaire pour le code postal, avec une sortie plus hasardeuse des informations à qualifier.

          Toutes ces variables à renseigner auraient considérablement compliqué le simulateur lui-même. Nous ne souhaitions pas faire une usine à gaz, ni pousser les développement trop loin avant de voir 1) si le simulateur intéressait nos lecteurs 2) quels étaient les retours / les attentes des utilisateurs pour les lister et commencer à préparer une V2.

          Enfin, et ce point est important dans le simulateur, nous souhaitions mettre en exergue l’impact du covoiturage, et donc restreindre dans un premier temps à ces 4 critères à saisir, nous permettait de garder une certaine simplicité dans l’approche autant que dans la restitution des résultats.
          Gros bisous aussi alors 🙂

  3. Au moment où on parle beaucoup de retraite en France, il serait intéressant d’intégrer ce paramètre dans vos comparaisons.

    1. Bonjour,
      merci pour votre commentaire.
      Il y a des dizaines de critères que l’on aurait pu intégrer dans cette V1 (chacun ayant ses propres attentes et questionnements), avec des variables selon tous les cas particuliers. Pour les retraites, cela aurait nécessité d’insérer le niveau de salaire pour chaque période, et de déterminer une formule complexe pour pondérer un revenu global non pas sur 1 an mais sur une carrière.

      Toutes ces variables à renseigner auraient considérablement compliqué le simulateur lui-même. Nous ne souhaitions pas faire une usine à gaz, ni pousser les développement trop loin avant de voir 1) si le simulateur intéressait nos lecteurs 2) quels étaient les retours / les attentes des utilisateurs pour les lister et commencer à préparer une V2.

      Enfin, et ce point est important dans le simulateur, nous souhaitions mettre en exergue l’impact du covoiturage, et donc restreindre dans un premier temps à ces 4 critères à saisir, nous permettait de garder une certaine simplicité dans l’approche autant que dans la restitution des résultats.

  4. Bonjour Frederic S.,
    Bravo pour l’article et le simulateur, c’est très smart!
    Juste, qu’elle sont les données prises pour le calcul du coût ? Dans mon cas, en ne comptant que l’essence, car l’entretien et les consommables seraient des coûts fixes même en France, j’arrive à un résultat 3 fois inférieur pour ce critère.
    Je serais intéressé de connaître les données.
    Merci d’avance et encore bravo!

    1. Bonjour Thibaut T.
      merci pour votre commentaire et vos compliments.

      En réalité, ce simulateur fonctionne aussi bien pour les frontaliers que pour n’importe quel trajet domicile / travail. Nous ne cherchions pas à comparer et encore moins à opposer ces trajets ou ces choix, simplement à livrer des chiffres par rapport à un trajet X, en l’occurrence ici celui des frontaliers parce qu’ils ont une rémunération supérieure au Grand Duché, mais que ce revenu mensuel peut être en trompe l’oeil si l’on ne sait pas combien cela coûte à la personne d’aller le gagner.

      Nous souhaitions aussi mettre en exergue l’impact positif du covoiturage, avec des résultats qui font réfléchir, et pourquoi pas chercher des solutions pour l’organiser soit dans les entreprises luxembourgeoises, dans les services, entre voisins frontaliers etc….

      Pour ce qui est des données prises en compte pour le calcul du coût, il y a normalement toutes les réponses dans l’article et la page du simulateur, mais voici en détail la formule utilisée :

      1. (distance aller domicile>travail x2) x nb de jours de travail au Luxembourg = nb de km annuels

      2. nb de km annuels x barème de remboursement kilométrique (par kilomètre) = coût annuel du déplacement.

      Pour parvenir à 9968€ par an de coût de trajet (par exemple) :
      60km x2 = 120km/jour
      120km x 213 jours de travail (1j de télétravail/mois déduit) = 25.560 km/ an
      25.560 km x 0,39€ / km (barème moyen) = 9.968,40€

      Le barème constitue la fourchette la plus basse du coût effectif d’un kilomètre pour le propriétaire d’un véhicule.

      Pour savoir à quoi correspond le barème kilométrique, nous vous invitons à lire le texte situé sous le simulateur.

  5. Moi j habite à audun, je bosse à belval et j y vais en vélo…ca me fait ma demi-heure de sport quotidienne… vous avez pas plutot un simulateur de calorie brûlé?

  6. Pour revenir au débat actuel et sans tenir compte de vos capacités de nego… si en plus vous considérez que la retraite est à 65 ans MAIS que les années d’études sont déductibles… soit 60 ans avec le bon diplôme avec une retraite très différente de la France… à réfléchir sur la perspective à long terme

  7. Merci pour le partage.
    Ma remarque est la suivante.
    Votre outil a pour postulat qu’il y a un poste équivalent à celui trouvé au Luxembourg, proche du domicile de celui qui utilise le comparateur.
    Et… parfois, aller à Luxembourg, c’est juste, avoir un job… sans considérations de niveau de salaire, allocations, pension de retraite à venir, et sans avoir pour autant la main sur le temps passé en transport, les éventuelles dépenses que cela génère, et surtout, de mon point de vue, la fatigue et son corollaire, le repos à programmer pour récupérer…
    Il y a des paramètres difficiles à mesurer…
    Merci encore ! 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page