Politique & social

La liberté de savoir : un droit à défendre pour tous

Le 4 septembre 2025, Radio France a lancé un appel solennel pour défendre la « liberté de savoir », initiative signée par de nombreux chercheurs, artistes, journalistes et citoyens. Cet appel repose sur une idée simple : sans accès fiable à la connaissance et à l’information, aucune autre liberté n’est réellement garantie. Tout-Metz a signé cet appel et soutient cette initiative bienvenue.

Pourquoi cet appel aujourd’hui ? Parce que les menaces s’accumulent. Les fausses informations se propagent à une vitesse inédite, manipulées par des acteurs politiques ou des groupes d’influence, qu’ils soient intérieurs ou extérieurs. Les consensus scientifiques sont contestés sur la place publique, et le « populisme scientifique » met sur le même plan l’opinion et le savoir. Les décisions de la justice, les publications des médias sont contestées par les acteurs mis en cause, là où les décisions qui les arrangent sont mises en avant.

Loin d’être un problème abstrait, ces dérives touchent chacun d’entre nous : elles influencent nos choix politiques, notre santé, l’éducation de nos enfants, notre rapport au monde.

Si le monde scientifique a mis des années à démontrer et prouver une réalité de façon désintéressée, l’avis contradictoire visant uniquement à semer le doute via des publications sans fondements doit être identifié et combattu, car ses objectifs ne sont pas au service de la société, mais au service d’une frange d’acteurs dont les objectifs sont tout autres.

L’appel de Radio France, que nous soutenons également au niveau local, invite ainsi chacun à se mobiliser pour défendre ce droit universel, indispensable à une société démocratique équilibrée.

Le savoir n’est ni de droite, ni de gauche, pas plus qu’il ne peut appartenir à une religion car dans tous ces cas, il est orienté pour servir l’organisation qui l’utilise à ses propres fins, quelles qu’elles soient. La science permet de ne pas polariser, sa neutralité est issue de la manière même dont les connaissances sont établies, confirmées par des vérifications multiples et indépendantes.

L’appel pour la liberté de savoir est à retrouver directement sur le site de Radio France en cliquant ici.

Pourquoi c’est crucial pour les citoyens et la démocratie, pour chacun(e) d’entre nous

L’information n’est pas une simple donnée neutre, elle structure notre manière de comprendre la société. Des recherches du MIT ont montré que les fausses nouvelles se diffusent six fois plus vite que les vraies. Dans un monde saturé de messages, l’esprit critique devient donc notre meilleure protection. Mais tout dépend de ce que l’on entend par « esprit critique », et sur quoi il se base pour émettre cet avis contradictoire. Les scientifiques émettent ces avis jusqu’à ce que le consensus se fasse au niveau national et international, et lorsque le consensus est établi pour des milliers de personnes indépendantes les unes des autres, on considère que l’information est confirmée.

Lorsque les faits établis sont contestés – qu’il s’agisse du changement climatique, de l’efficacité des vaccins ou de la réalité historique par exemple – c’est l’ensemble du débat démocratique qui se fragilise. La méfiance envers les médias s’accroît, les fantasmes prennent de l’ampleur et certains essaient de les transformer en vérité, les divisions se creusent et les extrêmes prospèrent.

Les médias, quelle que soit leur taille, jouent un rôle essentiel pour garantir un accès à une information vérifiée, pluraliste, accessible à tous. Plus il y a de médias, plus cet accès est renforcé, chacun apportant sa propre lecture des faits, ses propres informations vérifiées professionnellement. Mais ce rôle doit être soutenu par les citoyens eux-mêmes. La liberté de savoir n’est pas un acquis intangible ; elle se défend chaque jour, par nos choix, nos engagements, nos solidarités.

Comment agir concrètement

Chacun peut contribuer à protéger et renforcer cette liberté fondamentale. Trois formes d’engagement s’offrent à chacun d’entre nous en tant que citoyen :

  • Soutenir : en rejoignant ou aidant des associations qui défendent l’éducation, la recherche scientifique, la culture et le journalisme indépendant.
  • Partager : en relayant l’appel, en diffusant des ressources fiables, en encourageant les discussions éclairées.
  • Participer : en assistant à des conférences, en lisant la presse locale et nationale, en prenant part à des événements culturels.

En Moselle, plusieurs initiatives œuvrent pour l’accès au savoir :

  • Les Petits Débrouillards, qui vise à former les citoyens à la démarche scientifique pour porter un regard curieux sur le monde et ce dès le plus jeune âge, et former des citoyens capables d’opinions réfléchies et critiques
  • La fondation La main à la pâte (notamment via la Maison pour la science en Lorraine) qui met en place des actions de culture scientifique et technique destinées aux élèves et enseignants, en proposant des formations et des accompagnements d’enseignants du premier degré, et prête du matériel.
  • Le Livre à Metz, une association qui organise le festival littéraire annuel, à soutenir via participation sous forme de dons ou de mécénat.
  • Les médiathèques de Metz et de Thionville : accessibles gratuitement, elles proposent ateliers, débats, formations numériques.
  • Il y a beaucoup d’autres structures accessibles et listées notamment ici (ajoutez la vôtre en commentaire de cet article le cas échéant)

En s’impliquant dans ces initiatives, chacun renforce concrètement la liberté de savoir dans sa vie quotidienne.

La liberté de savoir n’est pas seulement l’affaire des médias ou des chercheurs ; elle concerne chaque citoyen, quel que soit son âge. Dans une époque où l’information circule en continu et parfois sans filtre, s’engager pour des sources fiables, partager les bonnes pratiques et participer à des projets locaux, c’est défendre l’un des fondements de notre démocratie.

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