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Hôtel de Burtaigne à Metz : le Maire souhaitait contraindre le promoteur immobilier à négocier

François GROSDIDIER a rencontré la presse ce 30 mars 2021 en compagnie de Patrick THIL son adjoint à la culture, afin de mettre en lumière les éléments relatif au projet de rénovation de l’hôtel de Burtaigne, cet ensemble immobilier décrit comme un « véritable fleuron de l’histoire de Metz » de l’époque de la renaissance, classé aux monuments historiques depuis 2006, qui tombe en décrépitude place des charrons, dans le quartier outre-seille.

Le maire de Metz tenait à détailler la position de la ville et les décisions qui ont été prises, alors qu’un projet immobilier privé devait être lancé après la vente prochaine du bâtiment par son propriétaire, ou plutôt les héritiers du propriétaire récemment décédé. Projet potentiellement bloqué par la municipalité pour des raisons évoquées de « préservation du patrimoine historique de Metz ».

Contraindre le promoteur immobilier à négocier avec la ville

En effet, dans le cadre de ses négociations, la ville de Metz avait récemment fait savoir qu’elle pouvait exercer son droit de préemption sur le bâtiment. L’objectif, avoué, était de mettre la pression sur le groupe immobilier « François 1er », qui désirait transformer le bâtiment en une suite d’appartements haut de gamme. Un droit de préemption qui aurait nécessité l’intervention de l’EPFGE (établissement public foncier régional, ex-EPFL) à hauteur de 1,6 millions d’euros pour le seul rachat du foncier, dont la restauration est estimée entre 6 et 7 millions d’euros.

Au lieu de cela, c’est un accord direct entre l’investisseur immobilier et la ville de Metz qui devrait être définitivement conclu, pour une dépense de la ville à hauteur de 247.196€ pour l’acquisition de la partie historique à préserver du bâtiment, le reste étant laissé au promoteur. A cette somme s’ajouteront 580.000€ pour le coût de rénovation des communs, à hauteur de la quote-part de la ville, qui devient ainsi co-propriétaire du bâtiment.

Egratignant au passage le Groupe François 1er sur l’objectif initial de leur ambition essentiellement liée à la défiscalisation pour l’hôtel de Burtaigne de Metz, François GROSDIDIER est heureux de voir un accord se profiler. Il en dit plus à notre micro :

Le financement en question

Pour boucler le financement de cette opération qui n’était pas prévue en tant que telle au budget primitif, François GROSDIDIER a précisé qu’il s’appuierait sur des mécènes « dont plusieurs ont fait acte d’intérêt » pour ce projet, parmi lesquels on retrouve Bernard SERIN, le Président du FC Metz, qui souhaitait initialement rénover le bâtiment via une fondation.

Un financement dont il devrait tout de même rester une partie à régler par la ville, sans pouvoir dire combien à ce stade. Du côté du modèle économique (lire également plus bas), François GROSIDIER assume, la dépense étant selon lui « infinitésimale par rapport aux aspects patrimoniaux pour la ville […] je ne pouvais d’ailleurs pas rêver mieux pour ce quartier », Patrick THIL lui, estime même que c’est « une bonne affaire ».

Du côté de l’opposition, Xavier BOUVET (UNIS, gauche et écologistes), on affiche clairement la stupéfaction face à une majorité municipale qui disait au moment du budget primitif n’avoir qu’un million d’euros par an de marge de manœuvre pour les projets de la ville :

L’argent magique, ça existe bien
Oui, mais pas pour investir dans les locaux commerciaux vacants, nous disait un François Grosdidier rigolard il y a deux mois.
Pas pour investir plus dans le réseau de transport en commun, nous disait un François Grosdidier satisfait de son pas-grand-chose il y a un mois.

Non, l’argent magique – plusieurs millions d’euros non provisionnés – c’est pour acheter et rénover EN LIEU ET PLACE D’UN INVESTISSEUR PRIVE l’Hôtel de Burtaigne. Officiellement « pour préserver les lieux », comme si l’Architecte des Bâtiments de France et l’investisseur, spécialisé dans le patrimoine classé, n’y entendaient rien…
Ca se passe comme ça à Metz maintenant.
Du cynisme tranquille.

Ça se roule par terre en début de mandat à cause de caisses prétendument vides, mais on trouve au fond de la poche 1 million d’euros supplémentaires PAR AN, pour la police municipale; on abandonne d’un haussement d’épaule un demi-million d’euros (PAR AN) afin de supprimer une demi-journée d’école.
Les caisses sont prétendument vides, disent-ils geignards, mais on arrive sans effort à financer 50 caméras supplémentaires pour 675 000 euros.

Et on sort de nulle part plusieurs millions pour une réhabilitation … déjà engagée par le privé.
Ça ne surprend plus personne, les méthodes Grosdidier-Lucas sont assumées…
Gardez-le simplement à l’esprit quand on vous répondra, pour tel ou tel projet, que « la Ville n’a pas les moyens ».
Vous savez désormais ce qu’il en est.

source : page facebook du Groupe UNIS pour Metz

Patrick THIL : « un patrimoine à préserver »

Patrick THIL précise que les parties du bâtiment qui seront ainsi préservées et restaurées « pourront être visitées par les messins et les touristes » dans le cadre des visites historiques de la ville, et pendant les journées du patrimoine. Le reste du temps, le modèle économique reposera sur la location de la salle, et pourquoi pas sur un deal d’exploitation avec le groupe François 1er, puisque des équipements de cuisine devraient y être installés par la ville.

Dans tous les cas, il s’agissait de « ne pas laisser disparaître un patrimoine historique du temps où Metz était déjà une République, cinq siècle avant que la France n’en devienne une », l’hôtel de Burtaigne étant à ce point lié à l’histoire de la ville qu’il en constitue l’un des rares témoignages d’ampleur en ce qui concerne son passé au temps de la Renaissance.

Le délégué à la culture de la ville précise enfin comment ce projet sur l’hôtel de Burtaigne vient de façon imprévue, s’intégrer dans un plan plus large prévu, lui, dans le programme électoral, à savoir « le ré-enchantement » de la Metz, du centre ville vers la porte des Allemands, et la transformation du quartier Outre-Seille en un espace urbain dédié à l’artisanat et aux galeries d’art. Voici l’interview de Patrick THIL :

On attend la livraison des travaux dans le courant de l’année 2024, avant la fin du mandat.

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