Politique & social

Municipales 2020 : l’incompréhensible abstention ?

Les observateurs cherchent à expliquer l’abstention, sa nature, ses motivations, parfois jusque dans la météo du jour du scrutin, qui pour celui du second tour des municipales 2020, n’était ni trop belle ni trop maussade pour jouer un rôle important. De l’avis de beaucoup de ces mêmes observateurs, en croyant « bien faire » en s’abstenant, les citoyens scient en réalité la branche sur laquelle ils sont assis.


57,67% à Marly, 66,28% à Forbach, 57,78% à Nancy, les taux d’abstention au 2nd tour tutoient les sommets. A Metz, 67,63% des électeurs ne se sont pas déplacés pour désigner l’un ou l’autre des candidats. La mobilisation dans les grandes villes est généralement moins importante que dans les communes de plus petite taille, ce qui explique en partie un taux d’abstention plus important que la moyenne pour ce second tour, mais en partie seulement.

Si le contexte post-covid19 ne peut être écarté, l’affluence dans la ville et les magasins depuis le début du déconfinement démontre que, contrairement au premier tour réalisé avec peu de moyen de protection sanitaire, la peur de la contamination n’aura pas été un facteur majeur pour expliquer l’abstention. La déconnexion de ce second tour par rapport au premier, avec une dynamique castrée par un entre deux tours passé de une semaine à 3 mois, pourrait par contre être à l’origine d’une partie de la démobilisation.

Du côté de l’offre politique, guère plus de vérité facile à lire. A Metz, le choix offert aux électeurs pour ce second tour était finalement assez facilement compréhensible tant sur le spectre politique (gauche-écologiste / droite et centre / extrême-droite), que sur le spectre humain (nouveau visage / candidat expérimenté / opposition contestataire) ou sur les facettes principales des programmes en présence (écologie / sécurité / austérité)… pour peu qu’on s’y soit un minimum intéressé au préalable. On peut avoir sur ce domaine un véritable doute sur le temps passé par les habitants à s’intéresser à l’avenir de la cité. L’argument du « tous pareil », peut faire hésiter à franchir les 500m jusqu’au bureau de vote le plus proche.

Il serait enfin intéressant de savoir si les électeurs qui ont choisi une autre liste au premier tour se sont véritablement déplacés en masse, ou s’ils se sont plutôt désintéressés du scrutin en boudant les bureaux de vote par frustration, vexation, écœurement ou dogmatisme. Le fameux « la peste ou le choléra » qu’on a pu observer sur les réseaux sociaux.

Pourtant, les élections municipales sont celles qui concernent les habitants des villes au plus près de leur quotidien, et qui les mobilise généralement le plus. C’est bien cette réalité, cette habitude, qui a volé en éclats au soir de ce scrutin. Celle d’exprimer son mécontentement ne s’arrêtera pas, elle. De là à lire en ce score de l’abstention l’expression de ce dernier, il n’y a qu’un pas. Si tel est le cas, la question est de savoir si, en ne se déplaçant pas, l’électeur croyant sanctionner le politique, ne se sanctionne finalement pas lui-même en n’allant pas s’exprimer sur l’avenir qu’il souhaite pour sa ville, les priorités qui sont les siennes.

2 commentaires

  1. Peut-être que les gens se disent que le maire est, petit à petit, dépouillé de tous ses pouvoirs par le mille-feuilles administratif de la communauté de communes, le département, la région, la grande région, l’état, l’Europe, etc.
    Exemple: quand un maire annonce que les bus seront gratuits, il s’engage dans un processus qu’il ne maîtrise pas puisque ça dépend de la communauté de communes.

  2. quand on voit les escrocs qui se présentent plus le virus qui fausse tout, on a pas envie de se déplacer. Les Français en ont marre de la politique des magouilleurs.

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