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Stationnement à Metz : le piège de la géolocalisation par application smartphone

Lorsque l’application de stationnement EasyPark localise mal votre position, elle peut affecter la localisation de votre véhicule sur une autre zone si celle-ci est proche.

Dans ce cas, et malgré votre paiement, si un agent verbalisateur passe par là, vous aurez droit au FPS (Forfait Post Stationnement) à payer, c’est la double peine pour votre manque d’attention.

Gain de temps et simplicité : le revers de la médaille

La scène est, somme toute, banale : vous stationnez votre véhicule le long d’une rue, sur une place autorisée. Vous dégainez votre smartphone et lancez l’application Easypark, elle vous géolocalise, vous validez votre stationnement pour la durée souhaitée, et vous passez à autre chose en croyant être en règle.

Ce que vous ne savez pas forcément, c’est qu’à quelques mètres de là se situe la limite de deux zones de stationnement aux tarifs, bien évidemment, différents.

Si l’application vous géolocalise mal, tout ce que vous aurez pu faire pour éviter le knoll n’aura servi à rien. La machine, bien que son système de géolocalisation ne soit pas parfait, est implacable, et l’agent va requalifier votre stationnement en cours en infraction.

En réalité, pour éviter tout problème, vous allez devoir faire une croix sur le gain de temps offert par l’application de stationnement.

En effet, la simplicité prônée par le système est un leurre puisque, ne connaissant pas le découpage de zone aussi bien que la technologie qui vous amende, vous devez vous assurer que l’application vous a bien repéré en recherchant vous-même tout d’abord la plaque portant le nom de la rue, puis le numéro inscrit sur le côté de la borne de paiement (celle où vous preniez un ticket, avant, quand vous perdiez du temps) pour y vérifier le code (5701, 5702, …).

Seules ces données font foi, et vous serez redevable de l’imperfection de la géolocalisation de l’application, pour avoir cru un peu trop fort qu’elle vous éviterait d’avoir à être attentif à sa fonction principale.

Votre bonne foi ne sert à rien, même si vous avez payé

Résumons : vous avez payé (et éventuellement prolongé) votre stationnement, mais vous allez en plus devoir régler un FPS (15€ sous 48h, 30€ au-delà), vous aurez donc payé deux fois.

En jetant un coup d’oeil sur le bout de papier collé sur votre pare-brise, vous constatez qu’il n’y a aucun numéro de téléphone. Le stationnement via l’application est rapide, le paiement immédiat, l’amende prompte à tomber, mais prouver votre honnêteté vous prendra un bon bout de temps, sauf si vous payez sans rien dire.

Peut-être vous reste-t-il une solution « humaine », si vous avez le temps : vous rendre à l’espace stationnement (située rue du coëtlosquet à Metz, stationnement en ouvrage à 500m de là), et espérer qu’il n’y ait pas de file d’attente.

A Metz un espace stationnement existe au centre ville, vous pourrez uniquement y régler votre amende, mais en aucun cas pouvoir obtenir un quelconque recours.

Là, sous une enseigne « Indigo », une personne vous accueille et va vérifier votre reçu autant que votre dossier. Elle va pouvoir constater que vous aviez bien entrepris la démarche de régler votre stationnement, mais n’a strictement aucun moyen d’intervenir… sauf si vous souhaitez régler votre dû.

Votre bonne foi, que vous pouvez prouver, ne servira à rien, car si cet « Espace Metz Stationnement » peut bien encaisser votre paiement, la contestation elle, se fait auprès d’une autre entreprise, basée à Cergy-Pontoise : Streeteo. Quant à voir déduire ce que vous avez déjà payé du montant du FPS, inutile de rêver.

Contester un FPS ? Sur le papier, c’est faisable, dans la réalité, tout est fait pour vous en décourager

Tout en payant, vous êtes donc considéré comme un contrevenant… un peu comme si on pensait que vous aviez une telle connaissance du découpage des zones et de leurs différents tarifs dans la ville, que vous avez malicieusement tenté de placer votre véhicule ailleurs dans l’application pour payer moins cher. Coupable par défaut en quelque sorte.

Le machiavélique parcours du recours administratif de Streeteo

Vous voici seul face à la machine économico-administrative, froide, mécanique. Direction un site internet chargé de prendre en compte votre contestation.

Il vous faudra vous armer de patience, et ne pas faire d’erreur de saisie, lorsque vous demanderez un recours. Difficile de prouver sa bonne fois face à un site internet.

Outre les 26 chiffres du FPS et la saisie de toutes les données concernant votre véhicule en infraction (pourtant connues par le système), vous allez également devoir saisir votre pedigree complet, jusqu’à votre date et votre commune de naissance, dans une grosse vingtaine de champs.

Vous devrez également cocher la ou les cases qui couvrent différents scénarios de contestation… sauf celui d’une mauvaise géolocalisation de l’application bien entendu.

En plus de cette patience, il vous faudra enfin être en possession d’un scanner, car vous allez devoir transférer des pièces justificatives. A noter que, si l’amende a été dressée pour un véhicule de société, la situation sera encore plus complexe car il vous faudra vous procurer des documents auprès de votre employeur.

A ce stade, le gain de temps brandi par votre application vous paraît bien éloigné de vos préoccupations. Car pour payer le FPS réduit (15€) vous avez 48h, mais le recours lui, peut prendre jusqu’à 1 mois… et ne vous dispense pas du paiement de la contredanse ! Machiavélique.

Dernier piège de cette mécanique infernale plus prompte à vous faire payer qu’à considérer votre réclamation, cette petite mention qui vous indique que, si vous ne recevez pas de réponse dans ce délai, vous devrez considérer vous-même votre recours comme rejeté. Heureusement, vous n’avez que cela à vous remémorer.

Vous avez le droit de contester, mais pour que votre réclamation puisse être prise en compte, vous devez tout d’abord payer.

La technologie et la ville intelligente se trouvent ainsi au service partiel d’une rotation indispensable des places de parking, mais surtout au service total d’une entité économique lointaine, dont le processus tout entier est construit pour briser toute volonté de contestation… contestation que vous ne serez autorisé à faire valoir qu’après paiement.

Fort heureusement, vous n’êtes pas complotiste, et vous n’imaginez pas qu’en limite de zone de stationnement, l’application puisse être programmée pour vous géolocaliser sur la zone d’à côté. Le machiavélisme a ses limites, c’est bien connu.

Maintenant, si vous voulez gagner du temps, vous n’avez qu’à payer l’amende et vous taire. Le temps c’est de l’argent.

Ville(s) / territoire(s) :

2 commentaires

  1. … ou alors utilisez OP N GO*, l’autre appli ou vous indiquez vous-même l’endroit ou vous stationnez sur une carte Google.*

    Je n’ai jamais eu de problème avec.

    … Autre solution : si comme moi vous n’avez pas les moyens de cet impôt aussi honteux que déguisé … faîtes comme les commerces du centre ville et moi : déménagez !

    Ce n’est pas la politique urbaine que j’affectionne, mais on ne peut pas lutter seul contre un ouragan…

    Quand les décideurs s’apercevront que :

    – certains quartiers deviennent des ghettos de (très) riches jouxtant des ghettos de pauvres,
    – les petits commerces ferment les uns après les autres …
    – Metz n’est pas Paris
    (la majorité des habitants ont besoin d’une à deux voitures garées au pied de chez eux, pas au bout du METTIS, car ***non, Metz n’est pas capable pour l’instant de fournir un travail de proximité à la majorité de ses habitants !!!***) …

    … Nous aurons fait un grand pas, d’ici là 20 ans se seront peut-être déroulés : à suivre …

    *Ceci n’est pas de la pub ^^

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