Culture & spectacles

Cirque Salto Natale à Luxembourg

Un chapiteau blanc rayé de bleu s’est élevé à l’extrémité Ouest de la place des Glacis, faisant face au Grand Théâtre du Luxembourg. Il est illuminé et bruyant, et déroule amoureusement son tapis rouge à qui désire s’y aventurer. C’est le Cirque Salto Natale qui abrite, du 21 février au 9 mars, leur cinquième et dernier spectacle intitulé Synfunia.

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Le Cirque Salto Natale, créé par Rolf Knie et son fils Gregory de la Suisse germanophone, fête déjà ses cinq années d’existence. Après son pays d’origine, le convoi entame une tournée européenne qui, après Luxembourg ville, déploiera ses toiles et ses costumes à Berlin ou encore à Bruxelles.

Quatre spectacles ont déjà été créés par le cirque : Chamäleon (2002), Vaganzia (2004), Anagramma (2005) et Circomania (2006) avec lesquels ont collaboré de grands noms du spectacle international (artistes, acrobates, accessoiristes ou producteurs), souvent issus d’importantes compagnies telle que le Cirque du Soleil. Leur dernier spectacle, Synfunia, mêle joyeusement opéra comique, acrobaties de haut-niveau et numéros clownesques pour un moment de cirque original et pétillant à ne pas manquer !

Durée : 2h30 (avec entracte de 20 minutes)

Tarifs : de 29 à 54 € (110 € en Loges Royales) – Possibilités de tarifs réduits – Restauration sur place

Le chapiteau s’impose. Il est grandiose, démesuré même, à l’image des talents qui y évoluent. 56 mètres de diamètre, 21 mètres de haut, 1800 places, pour deux heures trente de spectacle orchestré par des artistes de tout horizon : Chine, Suisse, Italie, Russie, Canada… ils y ont appris l’excellence et la rigueur des arts de la piste qu’ils restituent avec brio, René Bazinet et Johnny Filion en tête (pour le rire), l’un en Monsieur Loyal désemparé par un spectacle qu’il peine à monter, l’autre en clown visiteur simplet (et déluré) auquel l’attrait de la scène lui a fait occulter quelques uns des préceptes.

Mais les difficultés rencontrées sont prétextes à d’autres gags qui nourrissent la fiction, car il y a bien une histoire !

Concept du Nouveau Cirque (cirque contemporain) qui n’est pas sans rappeler le Cirque du Soleil ou encore le Cirque Plume qui, bien loin de se contenter des simples acrobaties et autres performances d’un cirque traditionnel, présentent aux spectateurs une histoire ou un conte, la piste comme espace fictif auquel le cirque traditionnel, jusqu’alors, ne nous avez pas habitué. D’ailleurs ici, à l’image de ses acolytes québécois ou français, les suisses de Salto Natale ne présentent aucun numéro avec animaux (« no animo, mas anima », comme le dirait le Cirque Plume) seulement de la danse, des acrobaties, des numéros de clown et de la musique (pour un spectacle complet malgré tout !)

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Cependant Salto Natale n’a pas voulu se défaire de quelques traditions. Les couleurs sont rouges et dorées, agrémentée de thèmes musicaux inondés par les cuivres. Les ouvreurs sont en costume d’époque, on s’attendrait presque à voir surgir une femme à barbe, un homme tronc ou des sœurs siamoises. Le ton est donné ! Piste centrale, rideaux de velours rouge…

Dès lors que l’on s’assoit, on trépigne d’impatience, on veut du Cirque ! 

Et il ne tarde pas à venir et à nous emporter, Monsieur Loyal est bien là. Il chante, il mime, il présente ses artistes entre deux contretemps ou deux étourderies (maîtrisées). Dans l’histoire le concierge jongle (Emile Carey), l’ex-femme chante sur les pointes (Marie-Claude Chamberland), l’un des assistants s’improvise clown ou acrobate (Antoine Carabinier-Lépine en tête), le clown sait toujours faire rire, même sans le vouloir, et le spectateur ingénu (clown lui aussi) bouleverse, avec plaisir et sans le savoir, le programme.

Le lieu joue aussi visuellement avec les traditions et s’impose comme une image d’Epinal, un icône.

A l’intérieur les lattes de bois grincent, la tente – épaisse – crisse et les strapontins claquent. Il y a l’odeur du popcorn et la chaleur des lumières aux teintes du music hall. Costumes larges et rayés, nez rouges. Il y a des souvenirs et des images ici qui n’échappent à personne et qui invitent doucement à la rêverie, dès lors on se surprend à regarder en l’air alors même qu’il ne s’y passe rien.

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On se dit « pas encore », mais tout peut arriver n’importe quand et de n’importe où. Même assis on vagabonde. On se plait à deviner aussi que cette ombre là qui ajuste sa perruque ou sa cape et se prépare à entrer (en piste ou sur scène ? un mélange des deux finalement) apparaît pour nous, pour nous faire rire et nous emporter le temps d’un spectacle où les éclats, souvent, accordent aux pas de ce voyage une cadence plus lente et plus douce. On est quelque part assurément, et n’importe où à la fois.

On est au cirque !


Sources Photographies : Cirque Salto NataleLiens utiles :

  • Cirque Salto Natale : http://www.saltonatale.com

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