Economie & emploi

Le 1er laboratoire de recherche en France sur les jeux vidéo a été inauguré à Metz Blida

Il y avait foule ce mardi 25 novembre à TCRM Blida, pour inaugurer le tout premier laboratoire d’analyse et de recherche sur le jeu vidéo de France. Un laboratoire qui est également l’une des rares unités de l’Université de Lorraine à être implantée hors de ses bâtiments habituels.

Une inauguration dont la date était (presque) calée sur celle de la journée mondiale du jeu vidéo (étalée cette année sur 3 jours, du 21 au 23 novembre).

Et pour l’occasion, le maire de Metz Dominique Gros, et le président de Metz Métropole Jean-Luc Bohl, avaient fait le déplacement. Non pas que cela soit inhabituel, les deux élus inaugurent en effet régulièrement divers lieux et événements.

Non, ce qui est notable dans cette double présence, c’est le pas immense franchi par le numérique au sens large dans la considération du monde politique.

De gauche à droite, Jean Luc Bohl, Dominique Gros, Sébastien Genvo, Jacques Walter.
De gauche à droite, Jean Luc Bohl, Dominique Gros, Sébastien Genvo.

Et d’ailleurs, il y avait ce mardi soir dans les couloirs de TCRM Blida, au milieu des afficionados du jeu vidéo, des personnes que l’on ne s’attendait pas à voir dans ce type d’événement. Tous étaient présents pour accueillir chaleureusement l’installation.

Dominique Gros parle ainsi de « virage extrêmement important que Metz est en train de prendre […] pour émerger dans le peloton des villes qui comptent dans le numérique ».

Jean-Luc Bohl a quant à lui pointé du doigt la synthèse du lieu choisi par le laboratoire pour s’installer : « lieu ouvert, passerelle entre les univers []

Des signes qui ne trompent pas, et qui donnent bon espoir. D’ailleurs, le rez-de-chaussée de TCRM Blida est déjà plein. Y cohabitent artistes en résidence, coworkers, et désormais, univers du jeu vidéo. Demain, ils seront rejoints par d’autres acteurs du numérique.

D’ailleurs à l’occasion de cette soirée, le maire de Metz a validé la prochaine installation de l’association Grand Est Numérique dans le bâtiment, la demande datait de quelques semaines. L’association, qui cherche à fédérer les acteurs du numérique se retrouvera ainsi au coeur de l’un des 4 bâtiments totem de Lor’N’Tech.

Un laboratoire de recherche sur les jeux vidéo ? Encore un « truc » inutile ?

Les jeux vidéo ont progressivement conquis le monde, passant d’un univers réservé à quelques « happy few » (un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître) à un immense marché, qui a dépassé celui de l’industrie du cinéma en 2004, touche la population de tous les âges, et qui plus est des deux sexes.

Conséquence de ce succès, les univers des jeux vidéo ont un impact sur la société dans son ensemble, son vocabulaire, ses références dans les conversations, son comportement, ses goûts ou encore sa façon de voir le monde. Rien que ça.

Et tout ceci à une échelle mondiale, puisque ce courant culturel (c’en est un, n’en déplaise à certains) se répand dans le monde de façon quasi uniforme, créant de nouveaux points communs culturels entre des nationalités éloignées. Des communautés sans frontières sont réunies autour de codes culturels initiés et partagés via les jeux vidéo.

Vu comme cela, le jeu vidéo, cela n’a forcément plus la même importance. Alors, l’ouverture d’un laboratoire, qui verra à terme des thésard et des docteurs l’animer, prend tout son sens.

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Visibilité mondiale pour la Lorraine

La rareté des laboratoires du genre dans le monde offre, de fait, une plus grande visibilité de l’Université de Lorraine pour les publications de celui-ci. Des publications qui feront référence dans un univers de la recherche mondiale.

L’initiative Lorraine portée par Sébastien Genvo se positionne donc parmi les autres du même type initiées ailleurs dans le monde, et pas des moindres : MIT, Universités de New-York, de Montréal, Georgia Institute of Technology…

Le laboratoire lorrain vise la création d’un Noyau d’Innovation et de Technologie (NIT), l’embauche de plusieurs doctorants et la mise en oeuvre d’une chaire de mécénat en 2015.

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Un véritable potentiel économique

A l’intérêt culturel et universitaire de l’ouverture de ce labo, il convient d’ajouter les aspects économiques. En 2013, l’industrie du jeu vidéo a pesé 66 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le monde.

En Lorraine, le potentiel économique du jeu vidéo et du numérique au sens large sont sous-exploités, mais ils ne demandent qu’à accélérer leur développement, faire éclore des pépites, créer de l’emploi, participer à la dynamique et au changement de l’image de Metz ailleurs en France, bref, agir de façon positive sur l’attractivité du territoire.

A peine né, « Expressive Game Lab » (le nom du labo), a dores et déjà concentré autour de lui toute une série d’acteurs du jeu vidéo : designers, créateurs, porteurs de projets… En agrégeant ainsi tout un univers et en oeuvrant à l’interaction entre les acteurs, il participe à l’agitation des initiatives locales.

Quand le monde de la recherche universitaire rencontre celui de l’économie sur un secteur à haut potentiel, de beaux succès peuvent en découler. Et l’on se prend à rêver à un avenir radieux : en 2003, le Canada avait misé sur le numérique ; en 2013, l’industrie du jeu vidéo y représentait 16.000 emplois, 368 entreprises et 1 milliard de chiffre d’affaires.

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Cette installation à TCRM Blida est donc une bonne chose, et pourrait fort bien instituer à terme le jeu vidéo comme l’un des piliers de l’identité de Metz au coeur de Lor’N’Tech et de French Tech.

Dans un contexte où se succèdent les mauvaises nouvelles, et où l’Etat semble bien avoir décidé de laisser la région sur le carreau, Metz et la Lorraine ont besoin d’espoir.

TCRM Blida, « environnement bouillonnant d’une effervescence exceptionnelle » (les mots sont de Dominique Gros) est l’une de ces sources d’espoir : la création y suinte des murs et se croise à chaque angle de couloir, les échanges sont positifs et créateurs de valeur. On sent bien qu’il s’y passe quelque chose, et on espère bien qu’il s’y passera très prochainement quelque chose de grand.

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2 commentaires

  1. voilà quelque chose de positif !

    ça contraste avec les nouvelles annoncées récemment sur les salles de cinéma du centre ville.

    Quel rapport entre les deux, direz vous peut être ?
    Eh bien, posons la question aux personnes concernées des deux côtés ! … je suis sûr qu’ils auront une réponse 😉 …

  2. Bonjour,
    J’espère que cet e-mail vous trouve bien. Je m’appelle Ozioma Uzodinma, je suis étudiante en master à l’université de bourgogne, Dijon, France, étudiant des projets en ingénierie culturelle internationale et européenne. Dans le cadre de mes cours, je développe un projet culturel européen et j’aurais besoin du soutien d’au moins trois institutions culturelles européennes pour aider au développement et à l’exécution du projet.

    Je vous écris pour envisager la possibilité d’un partenariat, dans le but de créer un jeu mobile éducatif pour les enfants. Le nom de mon projet est Folk strides. C’est un projet qui offre une approche innovante de la préservation et de la promotion du patrimoine culturel populaire. Les principaux résultats du projet seraient un jeu mobile éducatif pour les enfants à travers lequel ils pourraient en apprendre davantage sur les divers costumes folkloriques européens et la création d’une collection de costumes folkloriques pour un spectacle de danse folklorique. Cela faciliterait la coopération, la mobilité et les échanges interculturels entre trois pays européens; France, Pologne et Italie. Je postulerais pour un financement européen pour ce projet, donc l’aspect financier ne dépendrait pas seulement des partenaires du projet.

    Mes partenaires potentiels idéaux pour le projet sont des laboratoires de recherche sur les jeux et des organisations culturelles qui réalisent des projets dans le domaine du patrimoine culturel. Je serais très reconnaissant que mon projet soit considéré par votre organisation. Si vous souhaitez en savoir plus sur le projet, je suggère que nous puissions planifier une réunion; soit un appel téléphonique, soit une réunion Skype ou Zoom. Veuillez m’envoyer un e-mail et si possible, faites-moi savoir quel jour et quelle heure seraient appropriés. Dans l’attente de votre réponse.
    Sincères amitiés.

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